Interview Oriol pour « Natures Mortes »

Oriol, le dessinateur espagnol de « La peau de l’Ours », « Les Trois fruits » et « Natures Mortes » nous apporte quelques clefs sur son travail « pictural » avec Zidrou.

Share

nature_horizontal01
C’est ton 3e album avec Zidrou. A chaque fois, ton style est différent.
Oriol L’histoire est différente. A chaque nouvelle histoire, j’essaye de suivre mon instinct. Ce que j’ai ressenti avec “La peau de l’Ours” ou “Les 3 fruits”, c‘était très différent de ce que j’ai ressenti sur cet album.

Comment est née l’idée ? C’est un sujet “Espagnol” ?
Oriol Ma première intention était de dessiner une BD “samouraï”. J’ai trouvé un peintre catalan, Joaquim Mill. quand je me suis rendu compte qu’il était vraiment original. j’étais vraiment impressionné. Je trouvais qu’il y avait quelque chose de “Japonais” dans ses peintures. Je me se suis dit “ça pourrait être amusant de le mixer avec un univers Samouraï”. Benoît (Zidrou) s’est renseigné pour savoir si les Samouraï sont venu en Espagne ? Mais au même moment, un grand éditeur espagnol a sorti un album sur ce thème… On s’est dit qu’il fallait faire autre chose et se recentrer sur Joaquim Mill.

Nature_vertical01Tu nous parles du personnage principal. Qu’est ce que ce peintre a de particulier ?
Oriol Il a complètement disparu. On n’a aucune informations sur lui, sur iNternet. C’était vraiment intéressant. Nous ne lui connaissons que 12 peintures. Nous savons qu’il y a plus, détenus dans des collections privées. C’était un ami proche de Joaquim Mill, qui vivait à Barcelone

Tes dessins sont très picturaux.
Oriol Oui, beaucoup de gens pensent qu’il s’agit de peintures, mais en fait, ce sont des couleurs numériques, après un dessin au crayon.
J’ai cherché ce rendu, car il s’agit de la vie d’un peintre.

C’est un album d’ambiance.
Oriol L’Histoire de ce peintre est très mélancolique, car il a perdu son grand amour. Avec les couleurs, je voulais donner cette atmosphère.

La couleur est importante ?
Oriol C’est ma première étape sur le storyboard. Après seulement, je prends le crayon pour dessiner.

nature_carre03L’amour, les émotions sont au coeur du récit. Comment fais-tu pour traduire ces émotions ?
Oriol Avec Benoît (Zidrou), on se connait vraiment bien maintenant. Il est très emphatique. Je crois qu’il a écrit une histoire qui me correspondait vraiment. Quand je l’ai lu, je me suis immédiatement senti dans mon univers. On a choisi Vida pour cette raison. Je pense que j’ai certains points communs avec lui.

Ce n’est pas un biopic mais un “polar fantastique”…
Oriol En effet, ce n’est pas une biographie. Il voulait parler d’émotions, moins de technique. Nous ne savons pas grand chose de Vidal. C’était intéressant d’amener un peu de magie dans cette disparition…

nature_horizontal02
Ton graphisme change suivant les moments. Des fois de gros aplats de couleurs, à d’autres moments, plus de précisions…
Oriol C’est la même chose avec l’histoire. Je choisis le style suivant l’album. Je ne cherche pas le contrôle. Je travaille avec les émotions, ce qui fait que l’album n’est pas complètement homogène. Je ne sais pas pourquoi mais c’est ainsi. Certaines fois, cela ressemble à de la peinture. D’autres fois, à de l’animation.

nature_carre04Tu as travaillé sur un polar, une fable, une biographie magique. Quel est le prochain ?
Oriol Nous travaillons sur la seconde partie d’un album que j’ai dessiné. Je ne peux pas en dire plus…

Interview réalisée le 24 mars 2017, au salon « Livres Paris 2017 » par Jacques Viel, pour « Un Amour de BD ».
Un grand merci à Oriol et à l’équipe Dargaud.


wallpaper-1019588
Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois