Rose, tome 1 – Valérie Vernay, Emilie Alibert & Denis Lapière

Rose, tome 1 – Valérie Vernay, Emilie Alibert & Denis Lapière

Résumé :

« Son père abattu dans de mystérieuses circonstances. Des fantômes qui hantent l’immeuble paternel. Et une faculté à se dédoubler qu’elle croit être une maladie. Rose, détective malgré elle, va devoir enquêter sur des morts suspectes reliées à un tableau célèbre mais aussi sur une terrible malédiction vieille de 500 ans. Et si la clé de ces énigmes se trouvait dans le secret de sa naissance ? »

Mon avis :

Je tiens tout d’abord à remercier Babelio et les éditions Dupuis pour l’envoi de cette bande-dessinée! Merci également pour le marque-page, le poster et la sublime pochette!

Lorsque le tome 1 de Rose a été proposé en masse critique, je n’ai même pas pris la peine de lire le résumé. La couverture m’a tout de suite tapé dans l’œil. J’ai adoré les couleurs, la police d’écriture et la façon de Rose était représentée. J’étais vraiment contente quand j’ai été sélectionnée! Mais maintenant que j’ai lu cette bande-dessinée, mon enthousiasme est un peu retombé. Cette lecture me rend vraiment perplexe…

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Au début de cette bande-dessinée, Rose Klein apprend la mort de son père, un détective privé. Il a été tué d’une balle dans la tête. Evidemment, la police pense que cela a un lien avec une de ses affaires en cours et demande donc à Rose d’ouvrir la maison de son père afin qu’ils puissent saisir ses dossiers. Une fois seule, la jeune femme va faire une étrange découverte : trois fantômes vivent dans cette maison depuis presque vingt ans. Si Rose peut les voir, c’est qu’elle a la capacité de se dédoubler, et cela depuis l’enfance. Mais ce n’est pas la seule découverte qu’elle va faire. En effet, en regardant d’un peu plus près les dossiers de son père, elle se rend compte qu’il enquêtait sur deux assassinats. Le point commun ? Leur mort semble avoir été mise en scène comme dans un célèbre tableau, tout comme celle de son père. Intriguée, Rose va tenter d’éclaircir ce mystère, tout en essayant de libérer les fantômes de leur malédiction.

Rose devait avoir sept ans quand elle est venue me trouver un soir, pour me dire, légèrement inquiète : « Papa, quand tu m’as parlé, tout à l’heure, tout à coup, je n’étais plus dans moi. »

Je dois bien avouer que je peine à trouver mes mots pour cette chronique. Je ne saurais pas dire si j’ai aimé cette BD ou non. J’ai aimé l’intrigue, les personnages et les dessins. Mais en même temps, c’est la première fois que je ressors d’une lecture en étant aussi frustrée et perplexe. Je sais qu’un premier tome se doit d’être introductif. Cependant, j’ai eu l’impression que ce tome était uniquement contextuel. C’était une sorte de mise en bouche pour la suite de la saga et cela m’a un peu dérangé. Mais voyons ça plus en détail.

Pour une bande-dessinée, l’une des choses les plus importante est bien sûr la qualité des dessins. En ce qui concerne Rose, j’ai un avis plutôt partagé. J’ai beaucoup aimé la plupart des vignettes, le coup de crayon de Valérie Vernay me plaît beaucoup. Certains dessins étaient bien détaillés et le résultat est bluffant. Par exemple, à un moment on voit des feuilles éparpillées et sur chacune d’entre elles on peut lire très clairement ce qui est écrit, on peut même y voir des traces de crayons de papier. J’ai vraiment adoré ce sens du détail. Autre point que j’ai apprécié : les couleurs. Ces tons pastels m’ont plu. J’ai apprécié le fait que les dessins deviennent noirs et blancs lorsque Rose se dédouble. Cela permet de faire une vraie distinction entre les passages où « elle ne fait qu’un » et ceux où elle « sort de son corps ». Le fait que Rose soit le seul élément en couleur lorsqu’elle se dédouble recentre l’action sur elle, c’est plutôt ingénieux! En revanche, j’ai trouvé une certaine irrégularité entre les vignettes. Tandis que certaines sont bien détaillées et sont un réel plaisir pour les yeux, certaines manquent de finition. Certes, ce sont généralement des plans larges, cependant j’ai tout de même eu cette sensation d’inachevé. C’est dommage, mais après tout cela ne concerne qu’une toute petite partie des vignettes.

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En ce qui concerne l’intrigue, j’ai été déçue. Pourtant, l’histoire est captivante. Mais c’est beaucoup trop introductif. On reste sur notre faim quand on referme cette BD car on n’a rien eu mis à part du contexte. Il n’y a même pas le début d’une piste ou même le début d’une enquête! C’est vraiment frustrant. Lorsque je me suis rendue compte qu’il ne me restait qu’une page, je me suis dit qu’il y avait eu un problème d’impression et que les auteurs ne pouvaient pas nous laisser dans ce flou! Et pourtant… J’ai un peu eu l’impression de revivre l’expérience que j’avais eu en lisant Les démons d’Alexia. Chaque tome rapportait son lot de questions et ne nous donnait jamais aucune réponse. Alors d’accord, cela permet de nous tenir en haleine. Mais c’est juste… purement agaçant. J’aurai aimé qu’on ait au moins le début d’une explication sur une des nombreuses questions. Quel est le rapport avec les tableaux ? Pourquoi son père est-il narrateur alors qu’il est mort ? Qu’est-il arrivé à sa mère ? Pourquoi parle-t-on d’une affaire d’adultère ? A quoi mène ces tableaux ? Pourquoi l’homme n’est pas devenu un fantôme ? Qui est cette silhouette noire qui vient visiter Rose ? Qui est Abieta par rapport à Rose et en quoi est-elle importante ? Bien évidemment, toutes ces questions sans réponses vont m’obliger à lire le second tome. Mais il ne sort qu’en septembre et il faudra donc que je relise ce tome afin de me replonger un peu dans le contexte et ne pas être totalement perdue.

Ecoute, tu traverses les murs comme nous, tu nous vois, tu nous parles et je peux même te toucher… Ton double, il est comme nous. Alors, bien entendu, tu es toujours vivante… mais on dirait que ton fantôme vit déjà en toi.

Le plus gros atout de cette bande-dessinée reste tout de même son héroïne. Je l’ai trouvé plutôt sympathique et attachante. Depuis toute petite, elle se sent seule car personne ne la comprend lorsqu’elle dit qu’elle se dédouble. Maintenant que son père est mort, elle est encore plus seule que jamais et doit faire preuve d’un immense courage pour tenter de résoudre ces nombreux mystères. Elle doit également faire face aux commentaires désagréables de ses deux collègues, deux langues de vipère qui ne se privent pas de la critiquer lorsqu’elle a le dos tourné. On ne peut que se sentir mal pour Rose quand elle se dédouble et qu’elle entend ces deux femmes la dénigrer… Je pense sincèrement que cette jeune femme est un personnage prometteur pour la suite et j’ai bien envie de la suivre dans sa quête de vérité.

En résumé, ce premier tome de la saga Rose ne m’a pas totalement convaincu mais a tout de même su me faire passer un moment agréable. Beaucoup de questions restent sans réponses, mais lorsque je lisais cette BD (de seulement 48 pages), je ne savais que j’allais être déçue à la fin. Si je mets de côté cette fin frustrante, je peux dire que cette lecture était intéressante voire même captivante par moment. Les dessins sont, dans l’ensemble, très réussis et l’héroïne est attachante. Non vraiment je suis déçue car cette bande-dessinée avait un très bon potentiel et je trouve cela dommage qu’en la refermant, je ne garde qu’un amer goût d’inachevé…

Note : 13/20
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– Vous pensez que le policier qui a pris ces photos l’aurait fait sciemment en pensant à ce tableau !?!
– Eh bien, ça ne peut pas être le simple fait du hasard.
– Mais vous vous rendez compte que ça ferait de ce policier le principal suspect ?! C’est absurde!


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois