L’autre moitié de moi-même d’Anne-Laure Bondoux

Bonjour !

Excusez-moi pour mon absence de post la semaine dernière, je ne m’attendais pas à une telle vague de devoirs et il m’a fallu le temps de prendre le rythme… Mais ça devrait être bon à priori !

Je vous retrouve donc aujourd’hui avec… Une autobiographie ! Une première !!

« L’autre moitié de moi-même », par Anne-Laure Bondoux

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Résumé :

«Jusqu’ici, j’aimais écrire des romans. J’aimais inventer des intrigues, explorer des contrées lointaines, donner vie à des personnages perdus qui cherchaient un sens à leur existence. Aujourd’hui, c’est moi qui suis perdue, et c’est moi qui pars en voyage…»

Un soir d’octobre 2010, Anne-Laure Bondoux croit avoir renversé un enfant en voiture. Or cet incident étrange survient après la révélation d’un secret de famille, une séparation, l’apparition de quelques fantômes et une longue panne d’écriture. Soudain, elle qui pensait savoir qui elle était et où elle allait n’a plus aucune certitude.

Elle se remet alors à écrire. Non pas un roman pour la jeunesse comme à son habitude, mais son histoire, la seule qu’elle puisse vraiment raconter aujourd’hui.

Peut-être n’est-elle pas si différente de la nôtre…

Mon avis :

Soyons honnête, c’est un coup de coeur ++ ! Il y a tellement de phrases poignantes, magnifiques que je vais avoir beaucoup à choisir un seul extrait… Il m’a toute retournée et j’ai tellement de choses à dire que ma chronique risque de ne pas être très structurée.

J’avais un peu de mal à ma lancer dans une autobiographie, parce qu’une vie réelle me paraissait trop vide et inintéressante comparée à une fiction. Et puis, pour écrire une autobiographie, il me semblait qu’il fallait quand même beaucoup s’aimer parce que raconter sa vie en se disant que ça intéressera des gens ! Hé bien Anne-Laure Bondoux a complètement renversé tout mes à-priori !

Non, elle n’a pas subi de viol, elle n’est pas une enfant battue, c’est juste une jeune fille, devenue femme qui vit ce que tout le monde pourrait vivre… Enfin, en partie !

Le texte est tellement fluide, à chaque fois le mot phare de la dernière phrase d’une partie est le titre de la suivante…

Le fil conducteur qu’est l’enfant est juste… magnifique. Est-ce une fille? Un garçon?…

Certaines parties sont très noires, on est au bord de la folie, voir même parfois en plein dedans… et c’est passionnant, la façon dont elle dépeint chaque petite facette de cette folie, de ce boa dans le corridor, comme elle dit. C’est haut en couleur, c’est profond, c’est simple, c’est compliqué… C’est beau.

Extrait :

Désolé, je ne peux pas m’empêcher de mettre plus d’un extrait… si j’avais pu j’aurais mis le livre en entier ;D

« J’ai toujours eu peur de la folie. Du noir. Des monstres cachés sous mon lit. Peur des corps torturés sur les tableaux de Jérôme Bosch, qui a peint les enfers. Peur de la longue silhouette blême au centre d’une toile de Bruegel, dont la reproduction était accrochée au mur, chez mes parents. Toujours eu peur de descendre à la cave, dans les parkings, les sous-sols. Mais ce soir-là, enfermée dans ma chambre, je n’ai plus la force de résister. Je bascule dans un gouffre noir. Je fais une chute vertigineuse vers le fond, à l’intérieur de moi-même, là où gisent les choses oubliées. A l’endroit exact de mes peurs.

C’est un naufrage. »

« Ma mère, qui porte des robes, se maquille et ne pratique jamais le football, milite dans des associations féministes. Mon père se déclare en parfait accord avec son engagement, cent pour cent du côté des femmes. Ensemble, ils tiennent des discours sur la libération sexuelle, le droit de disposer de son corps, le droit au travail, à l’égalité, le droit à l’avortement, à la culture, le partage des tâches ménagères, et ils votent à gauche.

Ils ont deux filles.

Mon père porte des cravates et part au bureau chaque matin avec son attaché-case.

Ma mère ne travaille pas. Elle reste au foyer, où elle fait presque tout, bien entendu. »

Extrait coup de coeur :

« En revanche, j’ai peut-être trouvé une réponse valable à la question que mes lecteurs me posent si souvent : « Pourquoi êtes-vous devenue écrivain? »

Je suis devenue écrivain comme on devient explorateur, ou archéologue. Je suis devenue écrivain pour plonger dans les abysses, à la recherche de ce qui n’a pas de nom. Je suis devenue écrivain pour nommer les fantômes. »

Conclusion :

Énorme coup de coeur, avec des passages justes émouvants au possible, touchants et magnifiques… Vraiment, une lecture dont je me souviendrais longtemps❤

Citation que je lie à ma lecture :

« Il n’y a qu’une seule chose qui rend un rêve impossible : la peur d’échouer »

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Petite pousse❤