Le samedi, c'est jeunesse!

Le samedi, c'est jeunesse!Ces derniers temps, j'ai négligé les albums jeunesse sur le blogue. J'ai lu plusieurs albums, mais je n'en ai pas trouvés assez à mon goût pour que cela vaille la peine de rédiger un billet. Parce que la rubrique «le samedi, c'est jeunesse!» est consacrée à mes coups de cœur, non à mes bof ou à mes déceptions.Là, j'ai trouvé de quoi faire! Parmi les albums à m'être passés entre les mains dernièrement, j'ai eu un coup de cœur pour le nouvel album d'une de mes illustratrices chouchous, la Britannique Kate Hindley, et un doublée d'André BouchardLe samedi, c'est jeunesse!Il s'appelle Chouchou. C'est le Chouchou d'amour à sa maîtresse, son «amour en sucre», son «petit chouchou à la crème»Celle-là, elle a le don de le gêner! Elle lui fait porter un joli nœud rose, lui refile des mini-friandises en forme de cœur et le porte dans son sac à main. Chouchou se sent un demi-chien. Lui, tout ce qu'il souhaite, c'est que ça maîtresse le traite comme un vrai chien, un chien digne de ce nom.Au parc, Chouchou regarde jouer Bandit, Roublard et Chef. Il les envie. Lorsqu'un des gros chiens l'invite à jouer, Chouchou hésite, puis fonce. Aussitôt sortit de son sac, il court dans tous les sens et se roule dans la boue avec ses nouveaux copains. Mais lorsque sa maîtresse l'appelle pour rentrer, c'est la honte. C'est certain, ses amis vont rire de lui. Mais c'était sans compter la voix des autres maîtres... Quand Chouchou entend ses copains se faire appeler «chien d'amour», «titi joli» et «gros pépère», il se sent beaucoup moins seul. Sean Taylor donne la parole à Chouchou. C'est par sa voix que l'histoire est racontée. Ainsi, l'empathie pour la pauvre bête fonctionne à merveille. Comme dans Comment bien laver son mammouth laineux(Milan) et Monstre de compagnie(Little Urban), les illustrations de Kate Hindley fourmillent dedétails et d'expressivité. J'ai adoré qu'elle cadre ses images à hauteur canine. À une page près, on ne voit jamais le haut du corps des maîtres. Un album hilarant et malicieux, comme je les aime. Chouchou réalisera que l'herbe n'est pas plus verte dans la cour du voisin - et les p'tits loups apprendront peut-être que les parents des copains ne sont pas plus fantastiques que les siens!Le samedi, c'est jeunesse!Ne m'appelez plus Chouchou!,Sean Taylor (texte) etKate Hindley (illustrations), 32 pages, 2016. À partir de 4 ans.♦                  ♦                  Le samedi, c'est jeunesse!Papa et Maman ont été clair: ni chien ni chat à la maison. Qu'à cela ne tienne, Clémence a plus d'un tour dans son sac. Rien ne l'empêche de prendre un lion pour animal de compagnie! Le félin est certes encombrant, mais ne mangeant pas de croquettes, il ne coûte pas cher à nourrir. Lorsque les voisins et les amis de Clémence commencent à disparaître, on se dit que le lion y est assurément pour quelque chose! Un album à l'humour désopilant, un peu terrifiant, où s'exprime toute la malice d'André Bouchard. La chute inattendue est irrésistible. Tout du long, André Bouchard joue habilement avec l'implicite.J'aime quand les illustrations suggèrent ce que le texte ne dit pas clairement. Un album au petit format - et à petit prix -, au ton décalé. Savoureux!Le samedi, c'est jeunesse!Les lions ne mangent pas de croquettes, André Bouchard, Seuil Jeunesse, coll. «Seuil'issime», 40 pages, 2016. À partir de 4 ans.♦                  ♦                  Le samedi, c'est jeunesse!Le gros Pacha a beau vivre dans un somptueux palais. Il a beau être entouré de serviteurs, de danseurs, de jongleurs ou de clowns qui n'ont d'autre but que de le distraire. Il a beau se faire raconter une histoire chaque soir par Shéhérazade. Rien n'y fait: il s'ennuie.Il convoque un génie afin qu'il trouve une solution à sa monotonie. Ce dernier lui révèle que son mal lui vient du fait qu'il vit sur un nuage. Il va le faire redescendre sur terre! Le Pacha se retrouve dans une ruelle sale et sombre, vêtu de haillons. Il fera la rencontre de son peuple… des gens pauvres. Quand un cavalier passe près de lui au triple galop, le Pacha s'offusque de ce manque de respect et l'affronte. S'ensuit… Chut!J'ai eu un coup de coeur pour ce conte aux saveurs orientales. Cette histoire à rebondissements est empreinte d'une belle sagesse. Le grand format de l'album met en valeur les illustrations. Le jeu entre la couleur et le noir et blanc est magnifiquement renduEt la morale, dans tout ça? Il est toujours bon de rappeler que les amis sont plus précieux que l'argent et le pouvoir! Le samedi, c'est jeunesse!Le Pacha qui s'ennuyait, André Bouchard, Seuil Jeunesse, 40 pages, 2016. À partir de 5 ans.