La part des flammes

Mai 1897. Pendant trois jours, le Tout-Paris se presse rue Jean-Goujon à la plus mondaine des ventes de charité. Les regards convergent vers le comptoir n°4, tenu par la charismatique duchesse d'Alençon. Au mépris du qu'en-dira-t'on, la princesse de Bavière a accordé le privilège de l'assister à Violaine de Raezal, ravissante veuve à la réputation sulfureuse, et à Constance d'Estingel, qui vient de rompre brutalement ses fiançailles. Dans un monde d'une politesse exquise qui vous assassine sur l'autel des convenances, la bonté de Sophie d'Alençon leur permettra-t'elle d'échapper au scandale ? Mues par un même désir de rédemption, ces trois rebelles verront leurs destins scellés lors de l'incendie du Bazar de la Charité.

Mon avis : Pour les passionnés du XIXe siècle ce livre est un plaisir, l'auteure s'est bien documentée, on a l'impression de se promener dans le Paris de cette époque. La société est particulièrement bien décrite avec ses codes, ses convenances et les mondes qui se côtoient mais ne se mélangent pas. Les femmes, même de la noblesse ou de la bourgeoisie, n'avaient pas le beau rôle dans cette société dominée par les hommes. Elles devaient tenir leur rang, faire un beau mariage, des enfants et surtout ne pas se rebeller au risque de se faire taxer "d'hystérique". On suit donc dans ce récit entre autres trois femmes, la duchesse d'Alençon, Violaine de Raezal a la réputation douteuse et qui a le tord d'être veuve et Constance d'Estingel qui ne veut pas de la vie imposée par ses parents et se rebelle contre son sort.

L'incendie du Bazar de la Charité où beaucoup de femmes et d'enfants vont mourir où être grièvement blessés et défigurés. De cet événement va découler de grands changements dans cette société si acharnée à défendre sa caste et ses prérogatives.

L'auteure a mis en préface une phrase très intéressante de Jules Barbey d'Aurevilly :

"C'est si rare maintenant quand une femme a du tempérament, que quand une femme en a, on dit que c'est de l'hystérie".

Un bon roman agréable à lire.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois