L’enfant d’Hiroshima

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Auteurs : Isoko et Ichirô Hatano
Éditeur : Gallimard jeunesse
Collection : Folio junior
Parution : janvier 2010 [avril 1999]
Pages : 192
Prix : 6, 70 €
Note : ★★★★☆
   J’avais entendu parler de cette correspondance authentique d’un lycéen japonais avec sa mère il y a longtemps déjà, et ce n’est que récemment que je me suis décidée à acheter ce témoignage touchant d’une famille confrontée à la seconde guerre et aux menaces des bombardements…
   J’ai un avis positif concernant ce livre, même s’il s’est avéré être bien différent de ce à quoi je m’attendais. En effet, l’histoire ne se passe pas du tout à Hiroshima contrairement à ce que laisse entendre le titre. De plus, on ne parle pas tant que ça de la guerre, mais plutôt du quotidien du garçon, de ses espoirs et de ses réflexions sur l’ambiance pesante qui l’entoure. Lui-même préfère d’ailleurs s’attarder sur les détails joyeux qui parsèment sa vie. Ce que j’ai énormément apprécié en revanche, c’est tout d’abord la plume du garçon, qui sait se faire insouciante comme l’exigerait son âge mais également juste et réfléchie vis-à-vis des réels problèmes de son pays. Loin d’ignorer la condition des Japonais, l’avis qu’il porte sur ce combat perdu d’avance contre les États-Unis fait preuve d’une grande ouverture d’esprit ! Alors que l’on aurait tendance à penser que les Japonais étaient tous patriotes à l’extrême et prêts à sacrifier leur vie pour l’honneur, la famille d’Ichirô est, de façon surprenante, très perspicace à propos des enjeux politiques et économiques de son pays et est loin de cautionner les décisions de son gouvernement.
   C’est en cela que j’ai trouvé cette correspondance très intéressante puisqu’elle nous livre un tout autre point de vue sur cette guerre. J’ai également été très surprise par la tendresse et la poésie très présentes au sein des lettres. Voici ce qu’Ichirô écrivit à propos de sa mère :
« Lorsque sera flétri le grand arbre que j’aime
D’en avoir été le fruit
Je serai toujours fier
Faites rage, lames et vents du monde impur
Moi j’avance dans la vie, aux côtés de ma mère. »
   J’ai eu par contre une petite réticence face aux illustrations qui ponctuent le livre, puisqu’à part celles représentant des paysages, les personnages sont effrayants…
   Dans tous les cas, je vous le conseille tout d’abord pour découvrir ce témoignage d’une facette de la seconde guerre mondiale que l’on ne connaît que trop peu, mais aussi et surtout une correspondance attendrissante qui se veut la plus ordinaire possible dans ce singulier contexte.
   Et vous, avez-vous lu cette correspondance ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? Si non, vous tente-t-elle ?
∼ Val ∼


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