The Valiant

The Valiant

Un peu de contexte

En suivant un peu l’actualité comics, j’avais vu de plus ou moins loin l’arrivée de l’éditeur Bliss Comics sur le marché français, qui reprendrait les publications Valiant. J’avais vaguement entendu parler de cet éditeur (merci au podcast des GG Comics principalement). Alors, Valiant c’est une maison d’édition américaine créée dans les années 1990 et plutôt importante par là-bas, c’était d’ailleurs le troisième éditeur de comics derrière DC et Marvel à une époque (en tirant la bourre à Dark Horse). C’est arrivé en France en 2013 avec l’éditeur Panini Comics mais ce dernier abandonne la licence en 2015, rapidement reprise par Bliss Comics, un tout nouvel éditeur français. Bref, j’avais déjà entendu parler de l’univers, lu quelques planches de Faith (j’ai d’ailleurs fait une chronique des deux premiers chapitres, par ici) et la Paris Comics Expo me semblait le lieu idéal pour craquer sur The Valiant. Accessoirement, dédicacé par Paolo Rivera, le dessinateur, excusez du peu.

L’histoire

Gilad Anni-Padda est le Guerrier Éternel. Il protège la Terre depuis plus de 10 000 ans, guidé par les Géomanciens, une longue lignée de mystiques qui communique avec la planète.
Au cours de sa mission, il a échoué par trois fois. À chaque fois, le Géomancien fut tué et un âge sombre s’est abattu sur Terre. À chaque fois, il fut défait par l’Ennemi Immortel, un être monstrueux, dont le seul but semble être d’amener la discorde et l’obscurité sur la planète.
De nos jours, l’Ennemi Immortel réapparaît pour s’attaquer à Kay, la nouvelle Géomancienne qui peine à s’adapter à son nouveau rôle. Mais cette fois Gilad n’est plus seul. Il peut compter sur ses nouveaux alliés, les héros de l’Univers Valiant.

Mon humble avis

J’ai beaucoup aimé. On a aucun mal à entrer dans l’histoire, même si l’on ne connaît pas grand-chose (voire rien) de l’univers : l’arc narratif se lit très bien tout seul même si on sent qu’il y a un monde beaucoup plus étendu derrière. Justement, ça donne envie d’en apprendre plus !

Pour le coup, le Guerrier Éternel ne semble pas avoir beaucoup de chance, malgré sa volonté infaillible (puisqu’il essaie toujours de protéger ces Géomanciens) il essuie échec sur échec contre cette bête hideuse qu’est l’Ennemi Immortel. En soit, la créature est particulièrement intéressante, tout d’abord par les formes qu’elle prend, souvent issues de la mythologie (le minotaure par exemple) ou simplement de vos pires cauchemars (sérieusement). Le mystère reste entier sur les origines de cet Ennemi, mais ses pouvoirs semblent liés à la terre, et il s’est donné comme mission (ou lui a-t-on donné ? Le mystère est entier vous dis-je) d’éradiquer les Géomanciens. Les pauvres.

Après moult échecs, on retrouve le Guerrier Immortel dans un temps qui paraît à peu près contemporain au nôtre, et il compte bien tout faire pour protéger Kay, une Géomancienne. Cette dernière est un personnage vraiment intéressant, entier, avec ses peurs et ses convictions. Il semblerait aussi que ce soit la première Géomancienne à décider de se battre contre l’Ennemi, plutôt que de laisser Gilad faire tout le travail, elle est donc plutôt chouette ! Le personnage de Bloodshot est aussi introduit ici et il est très intéressant.

Bloodshot Reborn, l’autre tome publié par Bliss Comics à cette heure, prenant place à la suite de The Valiant, vous pouvez être sûrs que je vais me le procurer. Bien joué Bliss Comics ! Bien sûr, d’autres héros de cet univers sont présentés, plus ou moins rapidement, Faith par exemple participe aux combats et d’autres personnages que je ne connais pas mais que je suis impatiente de découvrir. Notamment le robot à tête d’emoji, mais surtout la chèvre qui lance des rayons lasers avec ses yeux. Ça donne envie hein ?

Kay est confrontée à un moment donné à un conte qui la terrifiait quand elle était jeune et ces planches sont dessinées avec un tout autre style. C’est anecdotique mais j’ai beaucoup apprécié.

Pour l’objet livre, Bliss Comics n’a pas fait semblant : superbe couverture cartonnée, présence des pages de titre de chapitres (vous savez, les couvertures des chapitres publiés en kiosques ? C’est chouette, ça permet de savoir quand on passe à une autre publication et en plus, on a de superbes couvertures en bonus !). Un sommaire et une présentation des personnages principaux précèdent l’histoire, ce qui est utile et bienvenue. À la fin de l’ouvrage, des planches sont présentées divisées en quatre parties horizontales pour montrer différentes étapes du travail : esquisse, crayonné, encrage puis colorisation. Cela permet de donner une idée plus précise du processus de collaboration entre les artistes, le tout accompagné de commentaires, tout d’abord du dessinateur Paolo Rivera, puis des scénaristes Matt Kindt et Jeff Lemire et enfin, de Dave Lanphear, le lettreur du comics ! J’avoue connaître très peu ce travail et c’était donc fascinant de lire comment il envisage les bulles et les typographies à employer pour tel ou tel personnage. Les auteurs font également un retour sur leur expérience, expliquent leur façon de travailler ensemble, l’origine de certaines scènes, etc. Que du bonheur. Si quelque chose devait être reproché… ce seraient les erreurs ortho-typos, principalement présentes sur la quatrième de couverture mais également à l’intérieur, ce qui est sacrément dommage !

Note : 4/5

The Valiant de Matt Kindt et Jeff Lemire (scénario), Paolo Rivera (dessinateur), Joe Rivera (encreur), Dave Lanphear (lettreur) chez Bliss Comics, 2016 (édition originale : 2014-2015), 128 pages. Traduit par Florent Degletagne.

En savoir plus

Je vous conseille la captation vidéo de la conférence de présentation de Bliss Comics lors de la Paris Comics Expo, le 16 avril 2016. C’est sur Youtube en plusieurs parties : partie 1, partie 2 et partie 3.


Classé dans:Bande dessinée, Chroniques, Comics

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