Dérapages, de Harlan Ellison

Derapages

   Résumé : Un télépathe devant entrer dans l'esprit d'un condamné à mort pour prouver son innocence, un dragon miniature devant sauver le monde d'une faille spatio-temporelle, un démon de brume en quête d'âmes à voler et tant d'autres histoires où le point commun est cet instant où tout doit basculer ; Ellison illustre en vingt et une nouvelles l'idée que faute de vigilance, le dérapage guette.

   Mon avis : Je dois avouer que je n’ai tout simplement pas accroché à ce recueil. La présentation était prometteuse : un enchaînement d’histoires décrivant chacune un dérapage, un engrenage, un effet papillon haletant. Il n’en est rien, à mon sens.

   La lecture m’a été très difficile, la narration s’attardant très longuement sur des détails dont je ne comprenais pas toujours l’intérêt. Ça ne m’a, du coup, pas donné très envie de me plonger dans certaines des histoires présentées dans ce recueil et je n’ai, pour quelques-unes, pas non plus compris où l’auteur voulait en venir.

   D’autres textes m’ont paru plus accessibles et plus compréhensibles, mais dans ces derniers, d’autres éléments m’ont beaucoup gêné. L’apparition du surnaturel dans les deux dernières lignes d’une histoire, alors que rien avant ne laissait supposer un tel revirement, pour commencer, ne m’a jamais convaincu. Pour moi, le surnaturel doit être installé sur la durée ou, s’il surgit soudain, le texte doit distiller des indices en cours de route. Ce n’est, pour la nouvelle à laquelle je pense, malheureusement pas le cas.

   Une autre nouvelle du recueil, accessible mais décevante, est écrite sous la forme d’un scénario de film. L’idée est assez sympathique et l’histoire se lit plutôt facilement. En revanche, ce sont les idées totalement clichés qui m’ont refroidit. Que ce soit l’acolyte du grand méchant qui se fait tuée par ce dernier (il faut bien montrer à quel point le méchant est méchant tout de même) ou encore le sort final du démon qu’on rétrécit pour le balancer dans une boite, j’ai sincèrement pensé à une série Z des années 30. Le ton plutôt léger de l’histoire me fait me dire que tout ceci était voulu et qu’il s’agissait d’un texte parodique. Mais cet aspect n’était pas assez présent à mes yeux et l’humour, si ç’en était bien, m’a laissé de marbre.

   Certaines idées sont très bonnes, en revanche. L’histoire dédiée à Robert Bloch (maître du thriller à qui on doit le Psychose de Hitchcock), mettant en scène un télépathe devant entrer dans l’esprit d’un condamné à mort pour l’innocenter, est parmi les plus réussies. C'est, à vrai dire, sans doute la seule à m'avoir un minimum satisfait. Dans un autre texte, l’idée du dragon miniature devant sauver le monde m’a aussi paru amusante.

   Mais globalement, j’avoue avoir sauté plus d’une page, la narration étant trop lente à mes yeux, les personnages trop peu attachants et le tout pas aussi déjanté que je l’aurais espéré. L’écriture miniature n’a, je dois avouer, aussi pas aidé à me faire entrer dans les histoires.

Murphy


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois