Ma liseuse et moi...

Ma liseuse et moi... En décembre dernier j'ai eu la chance de gagner une liseuse Kobo grâce aux "Matchs de la rentrée littéraire de Priceminister". Un beau cadeau de Noël. Pas que je souhaitais particulièrement en acquérir une mais j'étais curieux de voir ce que pouvait donner la lecture sur un tel support. Trois mois après, force est de constater que la greffe vers le livre numérique n'a pas prise en ce qui me concerne.
Si je devais lister les inconvénients, je mettrais en premier l’aspect périssable de l’objet (qui existe aussi avec le livre papier évidemment, mais en général on abîme qu’un livre à la fois alors que si la liseuse vous lâche...), son obsolescence programmée aussi. Et puis sa fragilité (je n’emmènerai jamais ma liseuse à la plage, entre le sable et la chaleur...). Sans compter les difficultés de téléchargement que j’ai déjà vécues et qui m’ont juste donné envie de jeter la liseuse contre un mur. Il y a aussi un problème de tarif. Le prix du numérique reste trop proche de la version papier. A 2 ou 3 euros près, je ne vois pas l’intérêt de payer pour du virtuel. L'absence de couleur rend par ailleurs impossible la lecture de BD. Et puis en littérature jeunesse, tous ces albums incroyables au formats atypiques ne peuvent pas être transférés sur une liseuse, ils perdraient leur raison d'être. Mais le plus important pour moi est l’absence totale de plaisir dans la manipulation de la liseuse. En fait, pour de la lecture « fonctionnelle » (presse, recettes, blogs, etc) le numérique ne me pose aucun problème. Mais pour la lecture « fictionnelle » j’ai besoin de contact, de toucher le papier, de caresser la couverture (le dernier exemple en date me concernant est « Mailman » parce que chez Toussaint Louverture, les romans sont de véritables objets-livres qui participent grandement au plaisir de la lecture). Finalement c’est ça mon problème, je vois la liseuse comme un objet utilitaire alors que dans mon esprit le livre est tout sauf utilitaire. Je crois que je suis juste un vieux réac.
Après il y aussi des avantages. Tous ces classiques que l’on peut télécharger gratuitement, l’éclairage d’excellente qualité qui permet de lire en pleine nuit sans réveiller la personne qui est à coté de vous (c’est l’avantage majeur pour moi, surtout que bébé dort encore dans notre chambre et que je ne pouvais plus lire dans mon lit depuis presque un an. Grâce à la liseuse, j’ai à nouveau pu goûter à ce plaisir). Mais clairement, si je ne l’avais pas gagnée, jamais je ne m'en serais acheté une. D’ailleurs je ne l’ai pas allumée une seule fois depuis au moins deux mois, c’est dire.
Conclusion, ma liseuse et moi, on n'est pas fait pour s'entendre. Elle est trop jeune, trop moderne, trop dans l'air du temps, elle n'est pas assez chaleureuse, elle manque de douceur. Et puis elle manque aussi d'expérience, elle a encore tant de choses à améliorer. Bref, elle ne m'a pas séduit, loin de là. Il faut dire aussi que je ne suis pas un homme facile...
Une réflexion autour de la liseuse que j'ai le plaisir de mener avec George, Mélo, Noukette, Saxaoul et Valérie.
 

wallpaper-1019588
Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois