Le Respir – Saintclair H.J.

Le Respir – Saintclair H.J.

Le Respir
Par Saintclair HJ
Chez le Chat noir éditions

Avertissements de contenu : Mort, thanathophilie, suicide, nudité, harcèlement.

Pierre Francillon est un lycéen suicidaire, persuadé d’avoir causé la mort de son professeur de lettres par la simple pensée. Traumatisé, il repousse toutefois l’instant où il mettra fin à ses jours lorsqu’il découvre que son remplaçant ne respire pas : mort et vivant à la fois. Obsédé par cette révélation, il développe une fascination morbide pour ce jeune enseignant. Alors que son entourage tente par tous les moyens de tempérer sa névrose, Pierre débute une enquête sur ce mystérieux personnage. Se construit alors une relation idolâtre avec la mort elle-même, entre attirance maladive et répulsion instinctive.


Le Respir m’avait intéressé pour deux choses : le résumé en lui même et ma curiosité de comment la thanathophilie allait être exploitée. La couverture est également magnifique, ce qui n’est pas négligeable. De plus, si je ne dis pas de bêtises, il s’agit de ma première lecture chez cette maison d’éditions.

Cette chronique sera malheureusement pas toute blanche. Allons au plus simple : je n’ai pas apprécié ma lecture. Même si c’est une novella d’un peu plus de 130 pages, j’ai trouvé Le Respir long à lire, même s’il ne m’a pas fallu une après-midi.
Cela étant dit, Le Respir est le premier roman de Saintclair HJ. Si la narration n’est pas tellement maitrisée, nous pouvons que féliciter le gothique qu’est emprunt son œuvre. Sa plume fait échos aux poèmes de Poe et au dramatisme d’Oscar Wilde, ce qui est sacrément stylé. Malheureusement, même si Pierre – notre narrateur – répète sans cesse qu’il ne parle pas comme il écrit, cette plume est lourde et épaisse, offrant un saut dans le bouquin assez compliqué. Les phrases sont alambiquées et pleines d’adjectifs recherchés qui ne s’intègrent pas vraiment. C’est dommage.

L’histoire en elle-même est bien trop rapide. Si les nouvelles sont coincés par le nombre de caractères, les novellas sont un peu plus libre sur ce point-ci. Je n’ai pas l’impression que Saintclair HJ a eu le temps d’explorer tout ce qu’il voulait faire avec Le Respir.
J’ai trouvé certains moments bâclés – la cérémonie au cimetière avec les autres jeunes par exemple – ou d’autres tout simplement pas assez clairs. Entre le moment où Pierre réalise que son professeur de français ne respire pas et la fin de l’ouvrage, il se passe trop de choses trop vite. Je n’ai pas eu le temps de comprendre les émotions de Pierre envers Aubespin, ni celles de ce dernier envers son jeune élève. Cela nous offre du malsain sans réel justification.
Des éléments de narration sont également restés sans réponses, comme les « Ils » que craint si fort le professeur.
De plus, j’ai trouvé le dernier chapitre vraiment contreproductif envers le reste de l’ouvrage. Si je comprends le besoin d’explication de Claire, l’amie de Pierre, parler de schizophrénie me semble dur et surtout assez validiste de sa part.

Je n’ai pas aimé lire Le Respir, je n’ai pas trouvé l’ouvrage abouti et je suis persuadé que l’auteur aurait pu en faire quelques choses de grandioses si la novella avait eu une centaine de pages supplémentaires.