Paternoster – Julia RICHARD

Paternoster – Julia RICHARD

Paternoster
Par Julia RICHARD
Chez l’Homme Sans Nom

Avertissements de contenu : classisme, sexisme, racisme, alcoolisme, violences médicales, gaslighting

Pour Dana, jeune femme issue d’un milieu modeste, Basil Paternoster a tout du compagnon idéal : séduisant, éloquent et de bonne famille. Mais lorsque vient la rencontre avec les beaux-parents, dans leur vaste propriété de campagne lors d’un été caniculaire, les choses s’engagent mal. Ballottée entre les apéritifs qui n’en finissent pas, les traditions qui lui sont étrangères, et les échos de sombres secrets de famille, Dana doute.
A-t-elle vraiment envie de faire partie de ce clan ? Alors que ses idéaux se brisent et que la réalité la rattrape, c’est tout son équilibre qui chavire. Et si le bonheur n’était qu’un piège bien cruel ?


Avec Carne, j’avais énormément entendu parlé de Julia Robert dans la presse littéraire. C’est d’ailleurs celui que je voulais me procurer lors du festival Ouest Hurlant où elle était invitée. Mais Paternoster, avec un titre pareil et une couverture pareille… je ne pouvais pas passer à côté.

Paternoster est un roman qui parle d’emprise, l’emprise à laquelle on peut succomber sans même s’en rendre compte, l’emprise qui est plus forte lorsqu’il s’agit des hommes d’en haut sur les femmes d’en bas. C’est ce que Dana raconte, c’est son histoire et celles d’autres femmes qui n’ont plus de noms.
La plume de Julia Robert est tout bonnement glaçante. Elle est glaçante de réalisme : cette famille toute blanche, toute riche, la vie de Dana et sa mère, cette dernière immigrée du Moyen-Orient… Les déboires d’une femme qui cherche à construire une famille. Pas de bol, elle est tombée sur les Paternoster. Basil Paternoster, premier né de cette famille bourgeoise. Il aurait du être dentiste, comme son père, mais préfère être avocat.
Première rencontre avec la famille dans un coin paumé de la France, dans une maison magnifique où les traces des Paternoster s’accumulent au fil des générations. Mais les Paternoster sont des requins, bafouant toutes les barrières que veut mettre Dana entre elle et eux.

Paternoster est un roman qui se lit bien. C’est d’ailleurs son défaut : il se lit bien. Un défaut parce que, comme je l’ai évoqué plus haut, il est tout bonnement glaçant. Les mécanismes d’emprises sur Dana se font aux fils des mots si bien que l’on ne s’en rend pas immédiatement compte. Le lecteur devient Dana, tombant des nues face à ce qu’elle vit dans cette maison de campagne.
Surtout que Paternoster n’est pas vraiment de la littérature contemporaine. Même si le roman répond très bien à l’actualité, il se teint d’un fantastique qui rend la famille éponyme encore plus terrifiante. Je ne vais pas pas pouvoir en dire plus car cette part de fantastique rend l’œuvre encore plus épatent.

Paternoster est un livre à lire. Il est à lire car il relate la vie et l’emprise que des femmes subissent aujourd’hui.