Salman Rushdie : Haroun et la mer des histoires

salman rushdie, Sir Ahmed Salman Rushdie, né en 1947 à Bombay, est un écrivain américano-britannique d'origine indienne. Objet en 1989 d'une fatwa de l'ayatollah Khomeini suite à la publication de son roman Les Versets sataniques, il est devenu un symbole de la lutte pour la liberté d'expression et contre l'obscurantisme religieux, principalement dans les médias occidentaux. Depuis la publication de cette fatwa, exigeant sa mise à mort, il fait l'objet d'une protection policière renforcée et utilise des pseudonymes. Cette protection est réduite au fil des ans, jusqu'au retrait de ses gardes du corps. Le 12 août 2022, il est poignardé et grièvement blessé aux Etats-Unis. L'agression lui laisse de graves séquelles mais il continue à écrire.

Haroun et la mer des histoires paru en 1990 a été écrit par l’auteur pour son fils âgé d’une dizaine d’années peu après la fatwa qui réclamait son exécution, on peut donc le classer dans les romans pour la jeunesse.

Dans un pays imaginaire. Rachid Khalifa est un conteur d’histoires joyeuses jusqu’à ce jour fatidique où il perd toute inspiration alors qu’il devait intervenir lors d’un meeting électoral. Son jeune fils Haroun va s’employer à lui faire retrouver son don momentanément perdu à travers un long voyage…

Et Salman Rushdie de nous entrainer dans une fable étourdissante, une explosion d’inventivité et d’humour. Il y a dans ce récit l’exotisme des contes orientaux et le nonsense d’Alice au pays des merveilles.

Les histoires sont un long fleuve tranquille dont la source est au milieu de l’océan en temps normal mais aujourd’hui le Maitre du Culte, un despote (Khomeini ?) a décidé d’empoisonner cette source pour éradiquer toutes les histoires et asseoir son pouvoir, lui qui « coud les lèvres », « prépare la destruction de l’Océan des Courants d’Histoires ». Haroun aura fort à faire au milieu d’êtres très étranges, « oiseaux à tête de serpent et à queue de paon, des poissons volants, des oiseaux-chiens », certains sont sympas d’autres non. A ses côtés pour l’aider, Mmais la huppe, une machine ressemblant à un oiseau qui le transportera sur son dos ou bien Mali le jardinier flottant etc.

Le court roman mène un train d’enfer, ça fuse et ça surprend à chaque ligne et bien entendu la fin est heureuse. Un conte pour les enfants certes mais écrit juste après la publication de la fatwa condamnant à mort l’écrivain pour avoir écrit Les Versets sataniques, difficile de ne pas y voir une défense de la liberté d’imaginer et d’écrire.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois