La malédiction d’Edgar

La malédiction d’Edgar

La malédiction d’Edgar est un ouvrage de Marc Dugain. Il raconte la vie de John Edgar Hoover pendant les quatre décennies qu’il a passées en tant que directeur du FBI. Le narrateur est Clyde Tolson, le numéro du FBI, proche collaborateur, donc, et amant de Hoover. Sa « malédiction » puisque Hoover n’a jamais accepté cette facette de lui-même, à l’opposée des valeurs qu’il prônait pour le pays. Ce livre a été adapté en bande dessinée et en docu-fiction réalisée par Marc Dugain.

J’ai aimé :
– qu’il s’agisse de fausses Mémoires et que le récit soit raconté par un Clyde Tolson âgé. Cela a permis au narrateur de prendre du recul et de mieux analyser les projets et les méthodes employées par Hoover pour rester au pouvoir et exercer ce pouvoir.
– ce que l’on apprend dans ce texte. Même si tout n’a pas pu se passer exactement comme cela, certains faits sont avérés et certaines techniques ou faits suggérés tout à fait crédibles.
– qu’on nous rappelle que huit présidents des États-Unis ont du « faire avec » Hoover.
– traverser certains événements historiques et avoir à réviser un peu l’Histoire.
– Entrer dans les coulisses du pouvoir, même si celui-ci n’est pas reluisant du tout (éliminer pour éviter les vagues, corrompre…)
– explorer des sujets délicats comme celui de la relation entre les hommes de pouvoir et la mafia.
– la mise en avant de l’éternelle fausse pudibonderie américaine.
– la figure complexe qu’est Edgar. Il veut préserver des valeurs qu’il ne peut incarner lui-même.
Edgar et Clyde semblent porter un costume comme les bons espions communistes qu’ils chassent ardemment.

J’ai moins aimé :
– le style plutôt froid. Dans l’idée qu’il ne convenait pas à l’intégralité du texte.
– certains événements ou noms qui arrivaient vite d’un paragraphe à l’autre et sans explications.
– la bibliographie un peu mince au regard de tout ce qui est dit ici. Surtout, il est noté « archives personnelles de l’auteur », c’est à dire ? Quelques détails auraient été les bienvenus.

La malédiction d’Edgar est une lecture relativement captivante qui donne surtout envie d’aller fouiller un peu derrière ces quarante années d’Histoire des États-Unis. Marc Dugain est aussi l’auteur de Ils vont tuer Robert Kennedy.

Présentation de l’éditeur :
«Edgar aimait le pouvoir mais il en détestait les aléas. Il aurait trouvé humiliant de devoir le remettre en jeu à intervalles réguliers devant des électeurs qui n’avaient pas le millième de sa capacité à raisonner. Et il n’admettait pas non plus que les hommes élus par ce troupeau sans éducation ni classe puissent menacer sa position qui devait être stable dans l’intérêt même du pays. Il était devenu à sa façon consul à vie. Il avait su créer le lien direct avec le Président qui le rendait incontournable. Aucun ministre de la Justice ne pourrait désormais se comporter à son endroit en supérieur hiérarchique direct. Il devenait l’unique mesure de la pertinence morale et politique.» John Edgar Hoover, à la tête du FBI pendant près d’un demi-siècle, a imposé son ombre à tous les dirigeants américains. De 1924 à 1972, les plus grands personnages de l’histoire des États-Unis seront traqués jusque dans leur intimité par celui qui s’est érigé en garant de la morale. Ce roman les fait revivre à travers les dialogues, les comptes rendus d’écoute et les fiches de renseignement que dévoilent sans réserve des Mémoires attribués à Clyde Tolson, adjoint mais surtout amant d’Edgar. À croire que si tous sont morts aujourd’hui, aucun ne s’appartenait vraiment de son vivant.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois