La vie ne se danse jamais seul – Marie Joudinaud

La vie ne se danse jamais seul – Marie Joudinaud

Titre : La vie ne se danse jamais seul

Auteur : Marie Joudinaud

Édition : L’archipel

Genre : Contemporain

Pages : 400

Parution : 6 avril 2023

La vie ne se danse jamais seul – Marie Joudinaud La vie ne se danse jamais seul – Marie Joudinaud

Se dressant sur une île bretonne, la Kea est une maison qui a abrité les jours heureux d’une famille unie. Au fil des années, ses pierres se sont érodées, et le foyer s’est disloqué.
Il ne reste entre ses murs que la fille cadette, Susanne, et son enfant, Clara. L’autre sœur, Thaïs, est partie depuis longtemps vivre ses rêves de danseuse étoile à Paris.
Le jour où l’Opéra contraint Thaïs à quitter la scène en prenant des vacances forcées, elle décide de revenir dans la demeure de son enfance. Mais vingt ans de rancœurs devront être dénoués, et la passion de sa nièce pour la danse, tempérée.
Les deux sœurs se retrouvent face à face jusqu’à ce que les fatalités de la vie les rattrapent…

La vie ne se danse jamais seul – Marie Joudinaud

Merci NetGalley

Quand j’ai vu ce livre sur NetGalley, je n’ai pas résisté longtemps, une histoire qui se passe en Bretagne, mon côté chauvin l’a demandé illico.

Dans cette lecture, nous suivons deux sœurs. Il y a Suzanne, restée vivre dans la maison familiale à « la Kéa ». Elle y vit seule avec sa fille Clara depuis le décès de ses parents. C’est une professeure passionnée et une mère attentionnée. Elle est en froid avec sa sœur, dont elle n’a plus de contact depuis des années. Sa sœur, c’est donc Thaïs, une étoile de la danse classique qui vit à 200 à l’heure. Elle passe sa vie entre l’opéra et son appartement parisien. Elle a laissé de côté sa famille pour réaliser ses rêves.

Mais alors que la directrice de l’opéra lui demande de prendre ses distances avec l’opéra, elle va décider de retourner à Saint-Guirec, dans la maison familiale. Elle appréhende énormément d’y retourner, elle sait que sa sœur risque de ne pas être ravie de ce retour.

Et elle ne se trompe pas, Suzanne n’est vraiment pas ravie du retour de sa sœur qui a abandonné sa famille, même dans les moments les plus difficiles. Mais entre ces deux femmes, il y a Clara, la fille de Suzanne qui ne connaît pas sa tante, mais qui va découvrir qu’elle l’admire depuis longtemps, elle qui est passionnée aussi de danse classique.

Une cohabitation forcée entre ces deux sœurs qui ont des secrets et de l’amertume à revendre, mais le destin va bouleverser la vie de ces trois femmes.

Si j’avais des larmes, j’aurais pleuré.
Mes volets sont lourds, et mes ardoises brisées par les vents dégringolent du toit, mais mes pierres vivent toujours : elles leur murmurent ce chant d’amour que je garde en moi, les notes écrites à l’encre des souvenirs, qui contiennent tant de force et de lumière. Ces deux sœurs fâchées sauront-elles lire en moi les mots du passé ? Sauront-elles retrouver l’éclat des souvenirs heureux pour écrire ce nouveau chapitre de leur histoire !

J’ai beaucoup aimé ce livre, mais je pense que je ne l’ai pas lu au bon moment. Ou plutôt, je ne m’attendais pas à ce que la mort soit si présente dans le livre. Je préfère en parler tout de suite, parce que depuis quelque temps, je ne tombe que sur des livres qui parlent beaucoup de la mort (ce que je préfère éviter en ce moment).

Par contre, j’ai beaucoup aimé l’aspect roman choral, nous avons vraiment les points de vue de tous les personnages (même celui de la maison, qui est vraiment poétique). J’adore ce genre de roman qui multiplie les points de vue, surtout ici, c’est très important, tellement les sœurs ont des non-dits. On les comprend mieux de cette façon.

Du côté des personnages, j’ai adoré Suzanne, elle m’a beaucoup touchée, j’ai aimé sa façon de vivre, son amour pour sa famille et pour sa région, pour la mer… J’ai par contre beaucoup moins accroché au personnage de Thais. Je l’ai trouvé très égoïste, elle n’a pas réussi à me toucher. Dans la dernière partie, Clara m’a énormément touchée, j’ai eu vraiment mal au cœur pour elle.

J’ai adoré cette immersion à Saint-Guirec, la mer quand il fait beau, mais aussi quand l’hiver est là et qu’elle se déchaîne. J’ai vraiment retrouvé tout ce qui fait la beauté de la Bretagne, j’ai aimé ce côté petite île où tous les résidents permanents se connaissent.

Évidemment, ce livre parle beaucoup de la danse classique. Les difficultés du métier, les sacrifices, la souffrance, mais aussi la passion, la façon dont Thais exprime ses émotions à travers la danse. J’ai trouvé ces parties très intéressantes, l’autrice en parle vraiment bien.

J’ai aimé la plume de l’autrice, elle est douce, belle et retransmet à merveille les émotions. Elle nous montre la nécessité de communiquer, de s’exprimer pour éviter le genre de situation dans laquelle se trouvent les deux sœurs. Parce que d’un point de vue à un autre, tout change, tout apparaît différent.

L’important n’était-il pas de trouver la place à laquelle on se sent appelé et indispensable ? Et cette place, devait-elle rester la même tout le long d’une vie ? Était-il possible d’être attiré par l’ailleurs ?

Dans cette histoire, il y a beaucoup d’amour, d’amitié, de relations familiales. Mais c’est avant tout une histoire de pardon et de deuil.

C’est une très bonne lecture pour moi, j’aurais peut-être encore plus apprécié à un autre moment, si j’avais su que le sujet de la mort et du deuil était si présent. Mais au-delà de ça, c’est une histoire pleine de bienveillance, de douceur et d’amour. Une plume que je découvre très belle, très poétique et qui retransmet à merveille les émotions des héros. Embarquez pour Saint-Guirec et partez à la rencontre des héroïnes et de la Kea, qui vous feront passer un très bon moment.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois