Les Sources, Marie-Hélène Lafon

Bonjour tout le monde !! 🤗

J’espère que vous allez tous très bien en cette journée, moi ça va ! Hier, il a fait 24°C sur la Côte d’Azur l’après-midi (je ne m’en remets toujours pas, c’est bien trop tôt. Un 11 mars !!) donc j’ai passé l’entièreté de mon après-midi avec une amie à nous balader au bord de la mer. C’était super, on en a bien profité ! ☀ En revanche, j’espère que les températures reviendront à la normale bien vite car il y a un sacré décalage avec ceux qui ont 0°C le matin…
Je ne sais pas si je l’avais déjà dit mais j’aime beaucoup aller lire le week-end au bord de la mer seule. C’est un moment de détente, je regarde les vagues et je laisse mon imagination s’évader grâce à ma lecture.

Je me rends compte que je vous parle souvent météo en début d’article. Je ne sais pas pourquoi, j’aime bien vous indiquer le temps qu’il fait ici. Ça joue sur mon humeur même si là où je vis il n’y a pas de pluie ou très peu. Nos régions sont tellement différentes, la terre, le mode de vie, la population, etc. et ça n’est qu’à l’échelle d’un pays, imaginez l’immensité des possibles sur la planète !

Parfois cet imaginaire des possibles n’est pas aussi beau, aussi festif et jouissif que l’on rêverait. Certains pays vivent des misères, on a tous en tête quelques exemples mais il existe pleins d’évènements dont nous n’avons même pas connaissance. Les drames peuvent être écologiques, planétaires, humains, sociologiques, familiaux, destructeurs ou salvateurs. C’est sur ces thématiques que porte le livre de Marie-Hélène Lafon Les Sources.

Résumé :

Les Sources, Marie-Hélène Lafon

Auteur : Marie-Hélène Lafon

Genre : Contemporain, Drame

Édition : Buchet – Chastel

Année : 2023

Nombre de pages : 128 pages

La cour est vide. La maison est fermée. Claire sait où est la clef, sous une ardoise, derrière l’érable, mais elle n’entre pas dans la maison. Elle n’y entrera plus. Elle serait venue même sous la pluie, même si l’après-midi avait été battue de vent froid et mouillé comme c’est parfois le cas aux approches de la Toussaint, mais elle a de la chance ; elle pense exactement ça, qu’elle a de la chance avec la lumière d’octobre, la cour de la maison, l’érable, la balançoire, et le feulement de la Santoire qui monte jusqu’à elle dans l’air chaud et bleu.
Années 1960. Isabelle, Claire et Gilles vivent dans la vallée de la Santoire, avec la mère et le père. La ferme est isolée de tous.

Mon avis :

1967, au coeur d’une ferme isolée de tout, nous suivons une femme dont nous ne connaissons pas le prénom, qui élève ses 3 jeunes enfants, Isabelle, Claire et Gilles, et qui a un mari prénommé Pierre. Elle a 30 ans, le corps abîmé par les accouchements, elle se décrit négativement, molle et flasque. J’ai été surprise d’apprendre qu’elle a 30 ans car elle fait plus vieille vu comment elle parle d’elle. Elle raconte son quotidien, ses pensées, l’éducation et les activités de ses enfants, la vie à la ferme, le dimanche chez leurs parents alternativement, la routine qui s’installe, le vacher, la bonne. C’est assez décousu car c’est un roman purement narratif, il n’y a pas de dialogue donc on passe un peu du coq à l’âne. Petit à petit notre instinct se dit qu’il se trame quelque chose, certains mots nous font tiquer. On se questionne, on s’interroge et on espère avoir mal compris.

Non, j’avais très bien compris dès le premier mot-clé. Le livre parle des violences conjugales, il n’y a pour autant pas de descriptions violentes. Elle raconte au travers de son quotidien, des passages clairsemés où on sent sa peur, les coups, les moments de répit qu’elle attend, ses enfants qui ont peur, la violence du mari tant physique que verbale. La ferme est isolée, personne ne voit et personne ne dit rien donc. Elle réfléchit aux occasions manquées où elle aurait pu partir avec ses 3 enfants. Le livre bascule ensuite sur autre chose, une forme d’espoir et de liberté. En 1967, le divorce était mal vu, être une femme battue encore pire, la femme était à blâmer, jamais le mari. La deuxième partie du livre se déroule après mais je n’en dis pas plus.

Ce roman est tout petit, il fait 128 pages. Je l’ai lu en une soirée, c’est bien pour faire une pause entre deux gros livres. Le résumé est très flou et en commençant le livre je me suis demandée pourquoi je l’avais emprunté. L’écriture ne m’attirait pas et je trouvais ça curieux que j’ai emprunté de moi-même ce livre. Et puis en avançant dans les pages et en voyant le sujet des violences conjugales se dessiner je me suis rappelée que c’était pour cette raison que j’avais décidé de l’emprunter suite à sa présentation lors du dernier club lecture.

J’ai eu beaucoup, beaucoup mais alors beaucoup de mal avec l’écriture. Je ne connaissais pas du tout cette auteur mais j’ai vu qu’en médiathèque ses livres étaient tous réservés avec des mois d’attente. Pourtant je ne pense pas retenter l’aventure car j’accorde une très grande importance au style d’écriture d’un roman et là j’ai buté. Heureusement il était court car sinon la lecture n’aurait pas été une partie de plaisir. L’avantage de cette écriture entièrement narrative et moyennement structurée c’est que le sujet ne nous apparaît pas d’un coup. Il se dessine, on devine. Tout comme on pourrait deviner pour une personne de notre entourage, elle ne dit rien mais certains mots-clés seraient déclencheurs et nous montrent l’épée de Damoclès au-dessus de cette femme.

Le livre est déculpabilisant. Je ne sais pas comment vous expliquer mais il ne blâme pas cette femme de ne pas partir, de subir tout ça. On comprend sa peur de partir même si elle a de l’argent et aujourd’hui dans le monde actuel elle aurait de quoi aller de l’avant. Sa peur est légitime, on a envie de lui dire qu’elle va réussir à s’en sortir, à s’extraire de cet homme violent. Il y a un passage qui m’a retourné l’estomac, non pour la violence des mots, mais parce qu’il est déclencheur et fait basculer cette femme dans la lucidité. Le contexte où se déroule le livre est rural mais ça n’est qu’un prétexte pour conter ce sujet grave qui touche encore trop de monde. Je vous mets là un lien vers la page du site du Gouvernement « Arrêtons les violences » qui donnent les chiffres, ça fait froid dans le dos.

Les Sources est un roman très rapide à lire, dont l’écriture ne m’a pas du tout emballée et qui a eu du mal à me convaincre. Le sujet des violences conjugales est abordé parcimonieusement, d’abord en filigrane puis de plus en plus oppressant. C’est un livre qui a une vertu éducative et qui peut être ressorti en tant qu’exemple notamment pour déculpabiliser.

Et vous, vous avez lu ce livre ou d’autres écrits de l’auteur ? N’hésitez pas à me dire tout cela dans les commentaires pour que nous puissions en discuter ⬇

Je vous souhaite une excellente journée et je vous dis à bientôt dans un prochain article 🦚

Laure


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