Les enfants du désastre : Miroir de nos peines (T.3), Pierre Lemaitre

Bonjour tout le monde !! 🤗

J’espère que vous allez tous très bien aujourd’hui. Pour certains vous êtes en vacances donc profitez-en bien, pour les autres qui travaillent, révisent, ou autres je vous souhaite bon courage. Je fais partie de la deuxième catégorie mais le week-end arrivant bien vite ça devrait aller.

Je vous retrouve pour vous parler du dernier tome de la trilogie Les enfants du désastre écrite par Pierre Lemaitre : Miroir de nos peines. J’avais lu le tome précédent fin décembre 2022 qui se nomme Couleurs de l’incendie extrêmement rapidement, celui-ci a subi le même sort. Pour ceux qui ne connaissent pas, le tome qui a initié cette trilogie et qui fait en plus partie de mes livres préférés est Au revoir là-haut. Avant de continuer, je vous invite fortement à lire les articles précédents afin de savoir de quoi je parle et peut-être ainsi vous convaincre, si ce n’est pas déjà fait, à lire ces livres.

Résumé :

Les enfants du désastre : Miroir de nos peines (T.3), Pierre Lemaitre

Auteur : Pierre Lemaitre

Genre : Historique

Édition : Albin Michel

Année : 2018

Nombre de pages : 530 pages

Fait partie de la saga Les enfants du désastre

Avril 1940. Louise, trente ans, court, nue, sur le boulevard du Montparnasse. Pour comprendre la scène tragique qu’elle vient de vivre, elle devra plonger dans la folie d’une période sans équivalent dans l’histoire où la France toute entière, saisie par la panique, sombre dans le chaos, faisant émerger les héros et les salauds, les menteurs et les lâches… Et quelques hommes de bonne volonté.
Il fallait toute la verve et la générosité d’un chroniqueur hors pair des passions françaises pour saisir la grandeur et la décadence d’un peuple broyé par les circonstances.
Secret de famille, grands personnages, puissance du récit, rebondissements, burlesque et tragique… Le talent de Pierre Lemaitre, prix Goncourt pour Au revoir là-haut, est ici à son sommet.

Mon avis :

En 1940, nous retrouvons Louise, jeune femme de 30 ans, serveuse et institutrice, qui va subir un drame l’obligeant à courir nue dans les rues de Paris pour fuir. Elle était un personnage secondaire dans Au revoir là-haut et là elle est le coeur de l’histoire. J’ai fortement aimé la retrouver même si sa vie est tragique, pas du tout glorieuse, joyeuse. Elle souhaite par dessus tout être maman mais Dame Nature en a décidé autrement en lui empêchant d’enfanter. Le passage où est décrit ses crises, ses larmes, son sentiment d’injustice m’a glacé car les mots retranscrivent à juste titre ce qu’une femme peut ressentir. J’ai eu mal pour elle.

M. Jules, chef du restaurant où Louise exerce, est un personnage que j’ai adoré. Il a l’air d’un papa bourru mais qui finit par faire ce qui est juste pour lui même s’il est bougon. Je ne connais pas de personne comme lui dans ma vie mais j’ai imaginé cet homme comme si je le croisais tous les jours. La force de l’écriture de Pierre Lemaitre réside dans sa capacité à nous décrire des hommes, des femmes, des enfants d’une telle précision qu’on a l’impression de les connaître. En refermant le livre, j’ai été triste de les quitter même s’ils ne sont pas héroïques au sens commun du terme.

Le sujet de la propagande auprès des civils et des soldats lors du début de la Seconde guerre mondiale est abordé au travers de Désiré, un personnage alambiqué et malin. Le travail de modification des faits, de ne pas raconter les déboires qu’essuie l’armée française mais au contraire d’encenser, de mentir pour que le moral reste en berne et faire croire que la France ne va pas être envahie. Les 100 premières pages décrivent le contexte, plantent le décor, les différents personnages qui vont subir le fléau du débarquement des Allemands sur le territoire français en combattant, en fuyant ou en cherchant quelque chose ou quelqu’un. Lorsque la guerre fut déclarée, les soldats n’étaient pas prêts, ils ont été pris de court et la suite nous la connaissons.

Les livres sur cette période de l’histoire j’en ai lu quelques-uns, j’ai de quoi comparer et souvent on se concentre sur les camps de concentration ou alors ce qu’il se passe sur les tranchés. Là c’est l’inverse, le focus est posé sur les civils qui vont devoir fuir leurs terres pour se diriger vers le sud de la France pendant que les Allemands bombardent du côté de la Belgique et de l’Alsace afin de détenir Paris. Gabriel et Raoul sont deux hommes soldats français qui vont devenir déserteurs contre leur gré et ainsi fuir les Allemands mais aussi les troupes françaises. Il va leur arriver une flopée de mésaventures liées aux conditions de l’époque. Je ne vous dévoile pas tout mais encore une fois ce sont des sujets que je n’avais jamais vu aussi détaillés. Une bonne partie a lieu sur les routes de la débâcle, dans ces caravanes d’hommes et de femmes chargés comme des mulets, emportant toute leur maison dans des voitures et fuyant à une allure modérée, dans des conditions de misère, de faim et de fatigue. Cet épisode s’appelle l’exode de juin 1940 où les belges, les français et les luxembourgeois entre autres ont fui.

Durant certains passages de ma lecture, notamment lors des descriptions tragiques de la fatalité de la vie sur les différents personnages dont Gabriel, Raoul ou encore Louise, j’ai eu l’impression de retrouver l’écriture et les émotions présentes dans les écrits de Georges Simenon. Cette écriture poétique, travaillée mais crue et rurale m’a prise aux tripes plus d’une fois. Je n’ai pas lâché le livre et l’ai lu hyper rapidement, c’est encore une fois un coup de coeur.

Miroir de nos peines clôture avec brio la trilogie Les enfants du désastre. J’étais perplexe au tout départ de ma lecture car je ne savais pas trop où l’auteur nous emmenait, finalement c’est avec virtuosité qu’il nous porte vers 1940 où la guerre est déclarée par Hitler et où les Allemands débarquent en France obligeant les civils à fuir. En temps de guerre tout est décuplé et la misère n’est pas que celle des soldats dans les tranchés. Le fait que Pierre Lemaitre se concentre sur l’ensemble des différentes classes et vies permet de dépeindre cette époque avec pureté et justesse.

Et vous, vous avez lu ce livre ? Si oui qu’en avez-vous pensé ? N’hésitez pas à me dire tout cela dans les commentaires afin que nous puissions échanger dessus ⬇

Je vous souhaite un excellent week-end et de belles vacances à ceux qui en ont, je vous retrouve bien vite pour un prochain article 👀

Laure


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