Le voleur d’amour de Richard Malka

Le voleur d’amour de Richard Malka Publié aux éditions Points, 2021, 186 pages. " J'ai assisté à ton réveil ce matin, Anna. Je dis " assisté " car il ne me reste que trois matins à vivre et lorsque la fin est imminente, chaque réveil de l'être aimé est un événement. Nous avons échangé un baiser que j'ai écourté pour ne pas te tuer. Il est chaque jour plus difficile de résister... "
Ainsi se confesse Adrian van Gott, le collectionneur d'art sans âge dont nul ne connaît la fortune : dans sa maison, sa forteresse des beaux quartiers de Manhattan, il a amassé des livres, des tableaux, des souvenirs de siècles passés... Adrian est une énigme. Mystérieux, douloureux, épuisé par les siècles déjà vécus, torturé de ne pouvoir toucher la femme qu'il aime...
Qui est-il, et quel drame a-t-il connu dans la Venise des années 1780 avant de découvrir son étrange et monstrueux pouvoir ?
Pour Adrian, l'amour se vole et ne se gagne jamais. Et si aimer une femme à travers les siècles est une malédiction, c'est aussi le plus beau des destins.
Avec ce court roman, Richard Malka revisite le mythe du vampire. Adrian Van Gott est né à Venise. Enfant malingre et maladif, il est élevé par des parents fous de douleur d'avoir perdu leurs deux premiers enfants. Adrian vivote et se laisse peu à peu mourir jusqu'au jour où il rencontre une jeune femme dont il tombe éperdument amoureux. Mais c'est amour béni sera aussi sa malédiction. A travers les siècles et les continents, Adrian raconte quel fut son destin: celui d'un homme brisé, condamné à errer sans jamais aimer à sa pleine mesure. J'ai beaucoup aimé ce roman qui revisite de manière intelligente le mythe du vampire. Adrian est un personnage torturé qui a connu des rois et des princes. Il a voyagé à travers les époques et a bâti une fortune conséquente. Le roman que nous lisons est en réalité un genre de testament dans lequel Adrian se confie sur ses péchés. Livre étrange à l'écriture travaillée, Richard Malka signe un roman très beau et revisite la passion amoureuse sans tomber dans les clichés. Le mythe du vampire n'a rien à voir avec ce que l'on connaît. Point d'hémoglobine ici mais un genre de métaphore qui donne tout son sens au mythe. Peut-on vivre sans amour? C'est une des questions qu'aborde l'auteur ici avec brio. Laissez-vous surprendre par ce petit roman original et très bien écrit. En revanche, on repassera pour la couverture qui pour le coup ne donne pas du tout envie!

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois