Qui se souviendra de Phily-Jo ?, Marcus Malte

Bonjour tout le monde !! 🤗

J’espère que vous allez tous très bien aujourd’hui. De mon côté ça va aussi, je suis en week-end et ça fait du bien après cette semaine. Semaine qui s’est articulée entre du travail, des déplacements professionnels et de la lecture, beaucoup de lecture.

J’ai commencé Qui se souviendra de Phily-Jo ? de Marcus Malte en milieu de la semaine dernière, précisément mardi dernier dans l’avion pour aller chez un client. Je l’ai terminé ce matin mais je ne voulais pas attendre plus vous écrire et vous publier mon avis.

Résumé :

Qui se souviendra de Phily-Jo ?, Marcus Malte

Auteur : Marcus Malte

Genre : Contemporain

Éditions : Zulma

Année : 2022

Nombre de pages : 576 pages

Qui ne connaît pas un de ces inventeurs géniaux dont la découverte reste à jamais inconnue, empêchée ou censurée ? Phily-Jo est de ceux-là. Sa machine à énergie libre, la FreePow, est révolutionnaire. Si visionnaire et dérangeante que la mort brutale de Phily-Jo demeure un mystère pour ses proches. Meurtre ou suicide ? Est-ce le combat de David contre Goliath, une conspiration du grand capital prompt à freiner tous les progrès humanistes ?
Dans un infernal jeu de poupées gigognes, les héritiers et disciples de Phily-Jo se lancent tour à tour dans une quête de vérité qui les mène au cœur du Texas, ses couloirs de la mort et ses champs pétrolifères. Mais qui croire, à la fin ?
Avec un humour décapant, Qui se souviendra de Phily-Jo ? est le roman de toutes les manipulations – emprise du capitalisme, mensonge, complot, ou pouvoir du récit… Vertigineux et époustouflant !

Mon avis :

Ne nous mentons pas, si j’avais vu ce livre dans les rayons de ma bibliothèque je ne l’aurai pas emprunté, la couverture ne m’attire pas et le résumé insinue qu’on va aborder des sujets sérieux de l’actualité et je ne sais pas si j’ai envie de ça en ce moment. Pourtant il a bien terminé dans mes emprunts du mois puisque je l’ai lu. Mais alors comment est-ce possible ?… Lors du dernier club lecture, fin septembre donc, le bibliothécaire qui anime ce rendez-vous a présenté des livres de la rentrée littéraire dont celui-ci. C’est assez rare que je lise un livre aussi proche de sa sortie (août 2022) car je lis plutôt des romans anciens ou contemporains mais pas de la rentrée littéraire. C’est comme les séries j’ai souvent un train de retard.
À chaque club lecture je repars avec un livre qui est présenté. Vous avez l’habitude j’en ai chroniqué quelques-uns qui ont été des découvertes lors de ces rendez-vous. Cette fois, le bibliothécaire a présenté ce roman et il l’a tellement bien vendu, tout en étant très évasif pour ne pas gâcher l’effet de surprise que ça m’a tenté. Il faut savoir que tous les livres que j’ai emprunté suite à ses conseils je n’ai pas aimé, mais je persiste (spoiler : j’ai bien fait !).

J’avais déjà rencontré Marcus Malte qui était venu faire une lecture de son livre Tu seras ma princesse pendant qu’un groupe jouait et le dessinateur de l’album dessinait en direct devant nous sur un écran projeté. C’était assez magique. Cependant, une lecture lue à haute voix n’est pas suffisante pour se faire un avis d’un auteur d’autant que je ne le connaissais pas avant. J’ai fait un tour sur internet et ses écrits ont toujours reçu un très bon accueil du public.

Ce que j’apprécie du résumé est qu’il ne raconte pas grand-chose du début du roman. Je garderai donc ceci secret, son contenu également car la richesse se situe dedans. Qui se souviendra de Phily-Jo ? est un roman gigogne, c’est-à-dire un roman qui a plusieurs niveaux de lecture comme les poupées russes, autrement appelées poupées gigognes. Il est découpé en 5 parties et chacune éclaire la ou les précédentes. J’aurai aimé savoir ce détail avant de commencer car au début je ne voyais pas du tout où cela allait nous mener, je trouvais ça un peu vide et terne, sans but distinct et j’avais l’impression de lire pour lire. Je me suis accrochée et une fois les 100 premières pages passées là j’ai dévoré le roman et je ne voulais plus le lâcher. Pourtant l’objet livre est volumineux, 576 pages avec des pages en grand format, on ne s’ennuie pas. Avant d’atteindre les 100 premières pages, je me raccrochais au fait que le bibliothécaire disait que c’était son meilleur livre à Marcus Malte et qu’en allant chercher des avis sur internet les critiques étaient élogieuses.

Différents narrateurs interviennent tout au long du livre et nous éclairent, nous retournent le cerveau et nous montrent que sur une histoire racontée on n’a qu’un seul point de vue, une seule vérité mais qui n’est pas forcément LA vérité. On se met à douter, à douter de ce qu’on lit, on n’arrive plus à faire la part du vrai et du faux. C’est là que nous commençons à être manipulé par l’auteur, car tout lecteur se laisse embarquer là où l’écrivain veut. L’ensemble du livre joue sur ce postulat d’une manipulation géante, à la limite de la théorie du complot ou d’un cataclysme de vérité sur Terre.
Sans rien dévoiler, j’ai moins apprécié la dernière partie qui est plus floue. Elle est plus terre-à-terre, elle raisonne curieusement de manière grinçante avec l’actualité et les lobbyistes pétroliers et détenteurs de l’énergie. Ça fait réfléchir et surtout on apprend énormément de choses. Il y a pleins d’anecdotes sur des scientifiques, sur l’économie, sur des politiciens américains dont je n’avais même pas la moindre idée de leur existence.

Le sujet des couloirs de la mort, la peine de mort aux États-Unis, les erreurs judiciaires, le protocole dans les prisons pour s’assurer que les prisonniers condamnés à mort ne se suicident pas, etc. tout ceci est expliqué et documenté. Je connaissais déjà des choses dessus car j’avais étudié la peine de mort en cours de droit anglophone et que je m’étais renseignée sur ces sujets. Le discours de Badinter à l’Assemblée nationale le 17 septembre 1981 a résonné en moi, tout comme le roman de Victor Hugo Le dernier jour d’un condamné.

Ce n’est pas un roman d’horreur, il n’est pas là pour faire peur même si parfois j’ai senti mon coeur battre fort ou alors de m’assurer qu’il n’y avait personne qui était entrée par effraction chez-moi. Le sentiment de paranoïa grandissait et c’est là où l’auteur veut nous y emmener, comme certains des personnages. En parlant d’eux, je n’en ai détesté aucun mais je ne les ai pas non plus adoré. Ils sont présents mais je suis restée détachée d’eux. Ils ne sont qu’un prétexte à faire véhiculer des idées, à nous faire douter de nos convictions et à ne plus savoir qui ou que croire. Une des phrases phares du livre et qui pourrait le résumer est « Que croire ? Qui croire ? » La messe est dite.

Pour les lecteurs qui seraient tentés par la découverte de ce livre, prêtez bien attention à tous les détails. Je n’ai pas lu les autres livres de l’auteur mais j’ai envie de continuer à découvrir son travail car il est très engagé et défend extrêmement bien ses idées sans pour autant en faire une propagande. Je ne serai pas choquée que ce livre fasse écho à d’autres de ses écrits. Si vous en avez lu vous ferez plus facilement le lien.

Qui se souviendra de Phily-Jo ? est un roman gigogne qui questionne le lecteur sur sa naïveté, sa facilité à être baladé, sa crédulité tout en fermant les yeux sur l’évidence même. Nous oscillons entre manipulation, complotisme, intérêts étatiques et financiers, folie et couloir de la mort. La couverture prend son sens : nous tourbillonnons mais ne chutons pas car nous sommes des pantins manipulés…

Et vous, vous avez lu ce livre ? Avez-vous lu d’autres livres de l’auteur ? Je suis preneuse de vos retours et recommandations ⬇

Je vous souhaite une excellente journée et je vous dis à bientôt dans un prochain article 📚

Laure


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