Charles Portis : True Grit

Charles Portis Charles McColl Portis (1933-2020) est un écrivain américain. Peu de livres à son actif, un recueil de nouvelles et cinq romans dont le plus connu, ce True Grit (1968) adapté deux fois pour le cinéma, la dernière fois en 2010 par les frères Coen avec Jeff Bridges et Matt Damon. Le bouquin vient d’être réédité dans une collection de poche et une nouvelle traduction.

Fin du XIXème siècle en Arkansas. Mattie Ross, une gamine de 14 ans vient de perdre son père, abattu par Tom Chaney sous l’emprise de l’alcool, un homme qu’il avait recueilli pour travailler sur son exploitation. La môme, pleine de ressources et de caractère, engage Rooster Cogburn, un marshal, « vieux borgne » bougon mais pas mauvais bougre finalement pour l’accompagner dans sa traque du meurtrier. Se joint à eux, LaBoeuf, un Texas Rangers attiré par la prime pour coffrer celui qui a aussi tué un sénateur. Ce trio improbable se met en branle en direction du Territoire Indien où se serait réfugié le malfrat…

Un bien bon roman très amusant !

La lecture file à une allure folle, faite de phrases courtes et de dialogues qui claquent. L’intrigue « western » ne manque pas de rebondissements et péripéties que vous découvrirez.

Le cocasse de l’affaire, d’abord ce trio : Cogburn et LaBoeuf se chamaillent sans cesse pour un rien par contre tous deux sont d’accord pour ne pas emmener avec eux Mattie. Sauf que la « gamine » est sacrément coriace, elle sait lire et écrire ce qui n’est pas le lot de tout le monde, c’est une négociatrice de première, elle n’a pas froid aux yeux même comme on le verra par la suite dans des situations dramatiques, bref, c’est elle la patronne et elle rend coup pour coup !

Ajoutons à ce réjouissant tableau que c’est elle la narratrice et qu’elle évoque ses souvenirs de cette époque avec un bagout extraordinaire (« Il buvait même en chevauchant, ce qui semblait difficile. Je ne peux pas dire que ça le ralentissait en quoi que ce soit, mais ça le rendait bête. Comment les gens peuvent-ils souhaiter être bête ? ») et une logique qui désarçonne les rustauds qu’elle va fréquenter tout du long.   

Alors ? On se précipite sur cette lecture rapide qui promet un sourire permanent.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois