Save your Tears – Lisa Sausy

Titre : Save your Tears

Auteur : Lisa Sausy

Edition : Cherry Publishing

Genre : Romance

Pages : 500

Parution : 4 juillet 2022

Save your Tears – Lisa Sausy Save your Tears – Lisa Sausy

Les années 90 : ses sitcoms, ses boys band, ses survêts à pressions… C’est
à cette époque que Bonnie entre dans l’adolescence. Dans la cour du collège,
elle croise le regard fascinant du très populaire Sasha Bellamy, qui remarque
à peine la petite 6ᵉ. Si ses amies collectionnent les posters à l’effigie de
leurs stars préférées, Bonnie, elle, préfère enquêter discrètement sur son
crush, jusqu’au jour où cet amour secret est révélé au grand jour.
Heureusement, son meilleur ami Jérémy n’est jamais loin d’elle pour la
protéger.
Les années défilent, les gens partent, les liens se créent et se perdent. Malgré
tout, Bonnie n’a jamais oublié les yeux de celui qu’elle idolâtrait. Mais que se
passerait-il si, quelques années plus tard, la route du beau brun ténébreux
recroisait la sienne ?

Save your Tears – Lisa Sausy

Merci Cherry

Quand j’ai vu ce livre dans la sélection que Cherry m’a proposé, je n’ai pas hésité, un livre qui me replonge dans les années 90’s, c’est banco pour moi…

Par contre, je m’attendais à un livre plutôt léger, mignon, et bien pas du tout, je me suis pris une sacrée claque, mais c’est aussi dû à mon passé. Je vous l’explique un peu plus tard, d’ailleurs, je risque de spoiler certaines choses.

Bonnie rentre en sixième et elle n’est clairement pas rassurée… Mais heureusement, son voisin et meilleur ami de toujours, Jérémy, lui a promis de veiller sur elle, lui qui est plus âgé qu’elle. Et puis, elle retrouve Chloé, sa meilleure amie qui va tout faire pour être dans sa classe. Un peu plus rassurée, Bonnie fait donc son entrée au collège. Très vite, elle va tomber folle amoureuse d’un garçon de 3ᵉ, Sacha… Elle va d’ailleurs faire tout un cahier sur lui. Mais à cause d’un prof pas très pro, l’existence de ce cahier va être révélée. Au comble de sa malchance, la cousine de Sacha est dans sa classe et est aux premières loges pour assister à ce désastre. Elle va même aller jusqu’à emmener Bonnie devant son cousin en lui racontant l’histoire de ce cahier. Mais comme promis, Jérémy arrive à sa rescousse et prétend qu’elle ne peut pas en être l’auteure, vu que Bonnie est sa petite amie. Pour le prouver et faire taire les rumeurs, Bonnie va demander à Jeremy de l’embrasser pour de faux…

Quelques années plus tard, Bonnie va revoir Sacha, ses sentiments vont se raviser, cette fois, elle a grandi, c’est une belle jeune femme qui ne semble pas le laisser indifférent. Cette fois, elle va enfin être avec celui qu’elle aime, qu’elle admire…

Bordel ! si on était dans un animé japonais, ma tête se pencherait sur le côté, mes mains se rejoindraient pour se coller contre ma joue et mes yeux se transformeraient en deux énormes cœurs roses.

Moi qui partais pour une lecture tranquille et sans prise de tête, eh bien, ce n’est pas tout à fait ça finalement.

Pour moi, le livre se divise en deux parties, la première sur les années collèges, lycée. Ma partie coup de cœur. J’ai adoré la relation qu’elle a avec Jérémy, j’ai adoré replonger dans ces années collège, surtout que je me suis beaucoup reconnue en Bonnie dans cette partie. Bref, les premières centaines de pages, vous plongeront clairement dans les années 90 avec leur pantalon de survêt, les cassettes VHS, les tamagotchis et les pogs…

Peu à peu, j’ai abandonné les dessins animés, les boys bands et les barrettes pour me transformer en adolescente rebelle. Rappeuse dans l’âme, revendiquant Suprême NTM comme le meilleur groupe de musique du monde.

Et la deuxième partie est pour moi plus sombre, bye bye l’innocence… Quelque temps après qu’elle se soit mise en couple avec Sacha, les problèmes commencent. Ce personnage m’a vite dérangé, sans que j’arrive à mettre le doigt sur ce qui clochait, même si j’avais déjà quelques doutes.

J’ai clairement détesté le personnage de Sacha, mais il était nécessaire dans cette histoire, pour marquer les esprits…

J’ai donc beaucoup aimé la Bonnie du début, jusqu’à sa rencontre avec Sacha d’ailleurs. Même si on a vu un peu passer sa crise d’ado, nous sommes tous passés par là ou presque. Bonnie est douce, bienveillante, mais elle manque cruellement de confiance en elle, toujours… Surtout en amour, parce que Bonnie est une amoureuse de l’amour. Elle croit au prince charmant et aux fins heureuses. Sacha va en profiter d’ailleurs. Elle va complètement se perdre dans cette relation toxique, oublier qui elle est vraiment et tout faire pour qu’il ne l’abandonne pas. C’est sa peur de l’abandon qui va finalement la perdre.

Je suis également obligé de vous parler de Jérémy, je crois que c’est celui que j’ai préféré dans l’histoire. Même si j’ai parfois eu envie de le secouer. Il a fait beaucoup d’erreurs, surtout avec Bonnie, mais j’ai réussi à le comprendre, à ressentir la peur de la perdre, la peur de lui avouer ce qu’il ressent vraiment.

Entre Jérémy et Bonnie, les sentiments ont toujours été ambigus, entre amitié et amour la frontière est très mince, ils vont d’ailleurs la franchir à plusieurs reprises, pour reculer aussitôt. Jamais le bon moment, le bon timing… Et une fois Bonnie prise dans la toile de Sacha, c’est trop tard. J’ai eu beaucoup de peine et d’empathie pour le personnage de Jérémy.

Et puis il y a Sacha, ce manipulateur, il souffle le chaud et le froid constamment. Dès le début, il m’a fait froid dans le dos. Dès le début, il a un comportement très limite avec Bonnie. Mais éperdument amoureuse de lui, elle ne s’en rend pas compte. Au fil des mois, ce comportement est de pire en pire. Il la fait délaisser ses études, sa famille, ses amis, sa personnalité. Elle n’a plus qu’un rôle à tenir, celui de la petite amie de Sacha, elle n’est plus que ça.

Je me suis oubliée, je me suis fermée et je suis devenue faible. Ma vie, que j’imaginais idyllique, vient de me péter à la gueule. Elle n’est qu’une illusion, une sorte de prison dorée dans laquelle je suis enfermée et soumise à la moindre de ses volontés.

Pour ceux qui connaissent, la manipulation perverse, vous aurez sans doute reconnu les grandes lignes dans mon paragraphe précédent.

Parce que pour moi, c’est LE grand sujet de ce livre, exit les petites relations mignonnes du début, la plongée dans les années 1990. On se retrouve plus tard, tomber en enfer, tomber dans la toile de Sacha, Bonnie n’est plus que l’ombre d’elle-même, prisonnière.

Je sais que cette chronique est un peu différente des autres, parce que je ne m’attendais pas à ça. Je ne m’attendais pas à cette claque, parce que d’un coup, mon passé m’est revenu en pleine figure. C’est donc un avis très personnel que je vous livre.

Le coup fatal a été porté dans la dernière partie du livre, lors du rendez-vous de Bonnie chez son psy. L’auteure y aborde pour la première la perversion narcissique, elle pose les mots à travers ce psy qui s’inquiète pour Bonnie. Toutes ces questions que je me suis posées, qui m’ont fait comprendre il y a quelque temps ce que j’avais vécue, étaient là, noir sur blanc.

J’ai trouvé ce passage et ces mots extrêmement réalistes, je pense d’ailleurs que c’est pour ça que ça m’a autant heurté.

Alors merci à Lisa Sausy d’aborder ce thème, d’en parler si justement, avec les bonnes questions à se poser. Parce qu’on en parle jamais trop et que ça pourrait parler à certaines personnes et en aider…

Un livre avec de la légèreté, d’ailleurs, il m’a fait replonger dans mes premiers cruchs et mes premiers amours. Mais surtout avec le sujet de pervers narcissique traiter avec brio. Des personnages attachants, même les secondaires, une bouffée de nostalgie que j’adore.

Avec ce livre, ne vous attendez pas à trouver uniquement des thèmes légers, même si c’est le cas de la première partie, la seconde vous prendra aux tripes, vous bouleversera peut-être. Mais le message est tellement important, je ne peux que vous conseiller de le lire…

La vraie Bonnie est toujours en moi, elle était éteinte pendant des années, mais maintenant, elle est là, je la sens et elle ne demande qu’à sortir de cette vie toxique et à crier sa rage.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois