Hervé Le Tellier : La Disparition de Perek

Hervé Le Tellier, Raymond Queneau, Georges Perec, Léo Malet, Jean-Bernard Pouy,      Hervé Le Tellier, né en 1957, est un écrivain français. Mathématicien de formation, puis journaliste diplômé du Centre de formation des journalistes à Paris, il est docteur en linguistique et spécialiste des littératures à contraintes. Il a obtenu le prix Goncourt en 2020 pour son roman L’Anomalie. Depuis 2019 il est président de l’OULIPO, acronyme pour Ouvroir de Littérature Potentielle, un groupe français de littérature inventive et innovante né au milieu du XXème siècle ayant pour but de découvrir de nouvelles potentialités du langage et de moderniser l'expression à travers des jeux d’écriture ; en firent partie des écrivains comme Raymond Queneau, Georges Perec… d’où ce malicieux clin d’œil du titre de ce roman paru en 1997, épuisé depuis bien longtemps et qui vient d’être réédité.

Un polar lu cul-sec et qui donne envie de commander une seconde tournée.

Philippe Perek, un étudiant, est torturé, tué et son cadavre brûlé abandonné sur un terrain vague de la banlieue parisienne. Quand Gabriel Lecouvreur, dit le Poulpe (personnage créé par Jean-Bernard Pouy), lit ce fait divers dans le journal, il se sent investi d’une mission, retrouver les auteurs de ce crime, non pas qu’il connaisse la victime, mais parce qu’ils sont orphelins tous les deux et que les éléments de l’enquête fournis par la presse sont troublants…

Plus il avance dans sa recherche, plus les faits s’avèrent étranges : le cadavre était carbonisé mais ses papiers d’identité intacts, de la drogue a été retrouvée chez Perek pour une valeur astronomique, lui qui n’avait pas le sou et ne se droguait pas… D’abord seul, le Poulpe va être rejoint par Sylvia, la fiancée de la victime et ses deux amis ainsi que par le médecin légiste pour se sortir de sa routine ; notre Club des Cinq va aller de surprises en surprises et leurs vies menacées quand ils vont réaliser qu’ils s’attaquent à une organisation internationale dont le fond de commerce tourne autour des greffes neuronales.

Certes les amateurs d’intrigue bien ficelée vont faire la moue mais passons outre ces pisse-vinaigre, ici il s’agit d’un pastiche, d’humour (« - Ici la spécialité, c’est la paella. – Ca m’ira. – Ca tombe bien, c’est aussi le nom de la patronne. Samira, pas paella. ») à travers un Paris qui n’est pas loin de celui de Léo Malet (« Vous jouez les Burma, quoi… »). Un polar bien français donc, franchouillard diront les mauvaises langues, sympathique en diable pour moi. Et la fin ouverte, déroge aux lois habituelles du polar.

Je me suis bien amusé, c’était très reposant et tellement vite lu que je ne peux que le conseiller à tous ceux qui veulent faire une pause entre deux lectures plus pointues.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois