La toute petite reine – Agnès Ledig

La toute petite reine – Agnès Ledig

Titre : La toute petite reine

Auteur : Agnès Ledig

Édition : Flammarion

Genre : Contemporain

Pages : 380

Parution : 20 octobre 2021

La toute petite reine – Agnès Ledig La toute petite reine – Agnès Ledig

Un matin, Adrien, maître-chien, est appelé pour un colis suspect en gare de Strasbourg.

Bloom, son chien hypersensible, va sentir le premier que les larmes de Capucine, venue récupérer sa valise oubliée, cachent en réalité une bombe prête à exploser dans son cœur.

Hasard ou coup de pouce du destin, ils se retrouvent quelques jours plus tard dans la salle d’attente d’un couple de psychiatres.

Dès lors, Adrien n’a de cesse de découvrir l’histoire que porte cette jeune femme.


Dénouant les fils de leur existence, cette rencontre pourrait bien prendre une tournure inattendue et leur permettre de faire la paix avec leur passé afin d’imaginer à nouveau l’avenir.

La toute petite reine – Agnès Ledig

Il me tardait de lire le dernier livre d’Agnès Ledig, une de mes auteures préférées, une auteure qui me touche à chaque nouvelle histoire. Cette fois encore, cette lecture m’a touchée, peut-être même plus que les autres.

Adrien, maître-chien et son fidèle compagnon Bloom, sont appelés pour une intervention en gare de Strasbourg pour une valise suspecte.

Cette valise, c’est celle de Capucine, elle l’a oublié après avoir reçu un appel de sa sœur qui l’a bouleversé. Elle est un peu à cran, alors quand elle se fait incendier par un gendarme pour avoir oublié sa valise sur le quai, elle s’effondre.

Adrien et Bloom, sont instantanément touchés par cette femme, le chien va se ruer sur elle, pour tenter de lui apporter un peu de réconfort, suivi de près par Adrien qui va lui proposer un mouchoir.

Il ne sait pas pourquoi, mais cette femme l’intrigue, il ne va pas cesser de penser à elle, aimerait la recroiser, la connaître, l’aider et la protéger, même s’il ne la connaît pas.

Mais le hasard (ou les petits lapins) va les faire se recroiser alors qu’Adrien allait partir après sa séance chez sa psy. Il la voit rentrer dans le bâtiment. Il va donc en parler à sa psy deux semaines plus tard, cette femme, qui l’obsède tant, était dans ce bâtiment.

Leurs deux psys respectifs vont alors faire en sorte que leurs prochains rendez-vous coïncident, pour leur laisser une chance de pouvoir se parler…

Il avait ses casseroles, moi les miennes, on les a mises en commun. On a fait de la bonne cuisine.

Voilà un livre que j’aurais beaucoup de mal à chroniquer, tant il est magnifique, tant il m’a touché. Mes mots ne seront jamais à la hauteur de ce que j’ai pu ressentir à la lecture de cette magnifique histoire.

Déjà, je précise que l’auteure s’est inspiré de faits réels pour écrire son livre. Elle s’est inspiré du militaire décédé au combat : Maxime Blasko et de ce qui s’est passé lors d’une de ses interventions en 2015. Je n’en dirais pas plus, tout est bien écrit dans ce livre.

C’est Adrien qui sera concerné par cet événement dramatique au Mali, là où il a failli mourir… Depuis, il souffre de stress post-traumatique. Il fait des cauchemars, a du mal à se défaire de ce poids sur ses épaules. Après sa rééducation, il n’a d’ailleurs pas souhaité poursuivre dans l’armée et s’est reconverti en maître-chien, avec Bloom, ça a été un coup de foudre. C’est à cause de ce stress post-traumatique qu’il est suivi en thérapie depuis quelques années, il a fait beaucoup de chemin depuis, il ne manque pas grand-chose pour qu’il puisse laisser ses démons derrière lui.

Cette fille m’a fendu le cœur. Ce cœur qui me fatigue à se briser à tout bout de champ, à tout bout de sanglots de gens que je ne connais même pas.

Capucine, elle, est au tout début de sa thérapie. Après l’annonce de sa sœur, l’oublie de sa valise, le soir même, elle va atteindre le point de rupture. Elle n’a pas le choix, elle doit se faire aider.

Au début réticente à cette thérapie, elle va se rendre compte que son psy l’aide beaucoup à y voir plus clair, à se comprendre et repartir sur de bonnes bases. Parce qu’elle aussi a eu un choc dans sa vie. À 18 ans, elle a perdu ses parents dans un accident de voiture, se retrouvant à devoir s’occuper de sa petite sœur Adélie, de seulement 7 ans. Elle a mis sa vie entre parenthèses pour s’occuper d’elle, alors que celle-ci commence à s’émanciper et à faire ses propres choix, Capucine est perdue.

Ce sont donc deux êtres un peu morceaux qui vont faire connaissance dans la salle d’attente de leurs psys.

C’est d’ailleurs par les moments de leurs thérapies que l’on va en apprendre plus sur eux, sur leurs sentiments et leurs pensées. J’ai trouvé ça très original et l’auteure nous montre bien qu’il n’y a aucune honte à consulter. Elle nous montre comment les psys peuvent être un soutien sans faille après un traumatisme ou simplement quand nous nous perdons.

Les personnages sont extrêmement attachants, ils ont leurs failles et ça les rend tellement vrais, tellement sincères. Ils sont forts malgré leurs moments de faiblesse. Je les ai adorés, ils m’ont beaucoup touché, peut-être Adrien encore plus que Capucine.

Leur évolution est vraiment belle, surtout celle de Capucine, en quelques mois, elle va en apprendre beaucoup sur elle-même et elle va donc pouvoir recoller les morceaux, se retrouver.

C’est à elle de comprendre, de réaliser qu’on ne peut pas rester debout dans la tempête, qu’il faut parfois plier un peu pour ne pas rompre.

La romance n’est pas au centre de l’histoire, elle arrive doucement, sur la pointe des pieds.

D’ailleurs, l’histoire n’est pas focalisée uniquement sur Adrien et Capucine, on suit également l’oncle de Capucine, le couple de psys et le vieux monsieur sur son banc. Tous ces personnages sont bien différents, mais ils ont aussi leurs failles, leurs difficultés et leurs démons. Ils sont tout aussi attachants que les héros. Et puis évidemment, il y a Bloom.. Je pense qu’on a tous besoin d’un Bloom dans nos vies.

L’auteure aborde beaucoup de sujets difficiles comme le stress post-traumatique, la mort, le deuil, la reconstruction, le sacrifice, l’hyperémotivité, l’alcoolisme et même le racisme.

Mais malgré ces thèmes, ce livre n’est que douceur, je me suis senti tellement bien pendant la lecture. Loin de tout, un peu comme dans une bulle, comme lorsque Capucine se blottit dans les bras d’Adrien.

Elle aborde aussi beaucoup la nature et ses bienfaits, le climat en danger, la vie simple. J’ai beaucoup aimé le projet de Capucine qui pourrait vraiment être le mien : un retour à la vie simple, loin de tout, loin de ceux qui sont toxiques. Mais c’est avant tout une histoire de résilience et de reconstruction qu’elle nous offre. Savoir terminer un livre pour en commencer un nouveau…

Les paroles d’Agnès Ledig ont énormément raisonné en moi, j’ai marqué des dizaines de citations, des mots qui me correspondent, des idées que je partage avec les héros. En faite, je me suis senti comprise en lisant ce livre.

Tu sais papa, je crois que je ne supporte plus les gens, le troupeau comme j’en parlais à M.Diderot, les matérialistes, les égoïstes. Je rêve d’humanisme, de sensibilité, de simplicité.

Il y a beaucoup de poésie dans ce livre, dans toute l’histoire, l’auteur nous parle souvent en rime ou en métaphore, toutes plus belles les unes que les autres. Et elle nous glisse même quelques poèmes dans certains chapitres.

Agnès Ledig, dans cette histoire, parle beaucoup de « verbe de vie ». Alors pour ce livre, c’est plutôt un adjectif qui me vient en tête : Beau…

La beauté de l’histoire, la beauté de la plume, la beauté des émotions…

Ce livre est, pour moi, une merveille, un énorme coup de cœur… J’aurais tellement de choses à vous dire encore, j’en ai oublié, c’est sûr…

Alors si vous voulez un moment de douceur, une parenthèse, un moment de bonheur, lisez cette histoire. Une histoire simple, avec beaucoup d’amour, de douceur et d’espoir…

Reportage sur le crash dont c’est inspiré l’auteure.


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