Seule en sa demeure, Cécile Coulon

Seule en sa demeure, Cécile Coulon

Seule en sa demeure, Cécile Coulon, L’iconoclaste, 2021, 333 pages.

La première phrase du roman m’a bien plu :

« Par un beau dimanche de mars, où le soleil poussait doucement l’hiver hors des forêts obscures, Jeanne Marchère mourut dans la travée principale de la petite église des Saints-Frères. »

Elle claque fort, elle a une belle musique, un beau rythme ternaire, et j’adore l’opposition entre ce qui arrive et l’arrivée du printemps. Franchement, très réussie. Je me suis dit : « Avec une entrée en matière pareille, je vais adorer ce roman ! »

Je l’ai d’ailleurs avalé en une journée, il faut dire qu’il se lit vite, trop vite, beaucoup trop vite. Il ne nous oppose aucune résistance, on ne s’arrête pas toutes les deux pages pour apprécier et relire un passage. Non, on tourne les pages pour connaître le fin mot de l’histoire, c’est tout.

Alors ?

Et bien déçue. J’avais déjà lu un roman de cette auteure il y a quelques années, je ne sais lequel. Il ne m’a laissé aucun souvenir et je crois bien que celui-ci va faire de même, je risque de l’oublier bien vite.

Et pourtant, il avait tout pour me plaire. Une jeune fille femme épouse un riche propriétaire du Jura, veuf, un homme doux, silencieux, patient, taciturne. On soupçonne donc que derrière cette façade se cache autre chose, ou plutôt un autre homme… De quoi est morte sa première jeune femme ? Quel est le rôle d’Henria, la servante qui a élevé le jeune orphelin ? Qu’est-il réellement arrivé à Angelin, le fils de cette même servante ? Des secrets, des non-dits… Une ambiance qui aurait pu être plus pesante qu’elle n’est décrite… Aucune inquiétude, aucune tension, c’est plat comme le cardiogramme d’un mort. Les personnages auraient être plus fouillés. Je ressors de cette lecture avec l’impression d’être restée en surface. On m’a raconté une histoire mais comme si on me l’avait résumée. On n’a pas pris le temps d’installer une atmosphère, de densifier les personnages, d’aller au fond des choses, tout est survolé.

Je pense, malheureusement, que Cécile Coulon n’est pas une auteure pour moi.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois