Mourir au soleil

Vous attendiez impatiemment ce nouveau « quatre mains » de Franck Linol et Joël Nivard ?
Ça tombe bien ! Deux ans après La route des mortes , Dumontel et Varlaud sont de retour pour une enquête conjointe…

Mourir au soleil

299 pages – La Geste Éditions / Moissons Noires – Broché – (09/02/2022)

Ce qu’il en est :
Janvier 2020. Atik Hamouni est jugé en deuxième instance à Limoges pour le braquage d’un bureau de poste. Il comparaît libre et pressentant que, contrairement au premier procès, le procureur ne lui fera pas de cadeau, il disparaît et ne se présente pas au tribunal le jour du verdict. C’est Dumontel qui est chargé de ramener le fugitif au bercail et bien entendu, il embarque Varlaud dans ses bagages.

Les deux inspecteurs chevronnés ont laissé quelques plumes dans leur dernière enquête et pansent encore leurs plaies, mais comptent bien aller au bout de cette nouvelle mission. Cette course-poursuite au rythme effréné va les mener beaucoup plus loin que ce qu’ils imaginaient : lorsqu’ils quittent Limoges pour Bordeaux, ils ne se doutent pas que leur périple va les envoyer en Espagne, puis au Maroc. Dumontel, qui déteste voyager, est servi. Il bougonne pour la forme, mais apprécie malgré tout cette escapade imprévue avec son acolyte qui, finalement, n’attendait que ça pour se remettre en selle.

Ce road novel très bien ficelé explore les failles d’une société qui ne cesse de grignoter les libertés individuelles et où l’argent est roi. Hamouni s’en rend vite compte : une cavale, ça coûte cher. Cependant, sous ses airs de gangster prêt à tout, il ne perd pas de vue ses repère – sa femme et son fils – ce qui déclenche l’empathie chez le lecteur. Les enquêteurs le talonnent, mais au milieu des embûches que leur réserve cette équipée, fidèles à eux-mêmes, ils n’oublient pas de savourer l’instant présent. On retrouve donc régulièrement leur côté « bon vivant » et l’humour (parfois cynique) qui les caractérise. Leurs répliques m’ont fait marrer plus d’une fois.

« (…) T’es devenu paysan, toi qui es aussi à l’aise à la campagne qu’un petit pois hors de sa gousse ? »

L’écriture, toujours aussi fluide, ne laisse jamais transparaître le changement de plume. La description des lieux est précise et nous transporte tout au long du récit : question dépaysement, on n’est pas déçu ! Plusieurs références viennent ponctuer l’histoire, ce qui la rend d’autant plus crédible. On tourne les pages comme les protagonistes avalent les kilomètres et, pris dans les événements qui s’enchaînent, on se laisse surprendre par la fin. Vraiment, je ne l’avais pas vue venir et c’est tant mieux !

Vous aurez compris : j’ai adoré retrouver l’univers de ces deux auteurs incontournables du Limousin. J’ai dévoré leur livre et un polar qui vous fait rire sans tomber dans la parodie, c’est plutôt rare.
Seul petit bémol…
Les faits se passent début 2020, soit peu de temps avant l’arrivée de la COVID 19 en Europe. Même si quelques infos sur son évolution sont distillées au milieu de l’histoire, j’ai trouvé dommage de clore cette aventure sur la date du premier cas mortel du virus en France. Surtout que cela n’apporte rien au dénouement. (Vous trouvez que je chipote ? Peut-être…)

J’avais hâte de retrouver Varlaud et Dumontel ensemble, et ces retrouvailles ont tenu leurs promesses. Je remercie chaleureusement Franck Linol pour l’envoi du roman en service presse et m’avoir permis de tailler au plus tôt la route avec ces deux flics attachants.

Le livre sort après-demain, mercredi (9 février), alors ne vous privez pas d’un bon moment de lecture !

À bientôt pour une nouvelle chronique 😉


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