L’interphone ne fonctionne toujours pas

Ou comment résumer une romance à sens unique, version 2.0 ? C’est un peu simple dit comme ça, mais c’est ce que nous raconte Pierre-Etienne BRAM à travers L’interphone ne fonctionne toujours pas.

L’interphone ne fonctionne toujours pas

310 pages – Auto-Édition – Broché (06/2020)

Ce qu’il en est :
Comme beaucoup de gens aujourd’hui, Pierre et Celia font connaissance sur un site de rencontre, et passent rapidement aux échanges par mail. Évidemment, Pierre n’attend qu’une chose : la rencontre IRL (In Real Life). Mais sa belle ne semble pas aussi pressée… J’ai découvert Pierre-Etienne Bram avec ce roman (son premier) qu’il m’a envoyé en SP* et le remercie pour sa confiance.

L’histoire nous saisit dès les premières lignes, puisqu’il s’agit principalement d’une narration épistolaire des temps modernes. On peut donc suivre les échanges des deux protagonistes sans en perdre une miette.
On découvre Pierre, un jeune homme ne désirant qu’une chose : rencontrer l’Amour (oui, avec un grand A) ; et Celia, une superbe Sud-Américaine qui le charme autant qu’elle le repousse, et toutes les excuses sont bonnes pour les annulations de dernière minute. Le pauvre Pierre a bien du mal à garder la tête froide pour cette femme qu’il n’a encore jamais vue ; et ses copains le raillent et doutent fortement de son existence.

On se prend clairement au jeu en tournant les pages, certaines situations sont risibles tant elles paraissent ridicules. L’écriture est fluide et directe, même quand Pierre s’épanche et partage ses états d’âme avec nous. Et logiquement, on se dit que la rencontre va avoir lieu, on va enfin savoir qui est Celia, et pourquoi elle a autant reculé le jour de leur rencontre.

Néanmoins, les lapins répétés de la jeune femme et la crédulité de Pierre ont eu raison de ma patience, et ce jeu du « suis-moi, je te fuis » s’essouffle à la moitié du livre. Peut-être parce que c’est à ce moment-là qu’on devine un peu ce qui se trame sous l’énigme Celia ?
Je ne spoilerai pas en racontant la suite, mais pour moi c’est un rendez-vous manqué. Des personnes fausses et manipulatrices, ce n’est pas ce qui manque sur le web, mais la naïveté de Pierre est sidérante, et pour moi manque de vraisemblance.

En me confiant son roman, l’auteur m’a affirmé qu’il était en partie auto-biographique. Le thème de l’emprise psychologique d’une relation nocive est malgré tout bien traité, et on comprend les différentes phases par lesquelles Pierre est passé.
Je ne saurais dire à quel point cette histoire est romancée, mais l’auteur s’est perdu dans son récit, ou a voulu trop en faire – toujours plus de rebondissements, de faux motifs éculés.
Je suis passée à côté, peut-être parce que je m’attendais à quelque chose de différent ?
Mais je comprends que d’autres apprécient l’histoire jusqu’au bout.

À bientôt pour une nouvelle chronique ! 😉


*SP : Service Presse


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois