L'Institut

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L'Institut
Au coeur de la nuit, à Minneapolis, des intrus pénètrent la maison de Luke Ellis, jeune surdoué de 12 ans, tuent ses parents et le kidnappent. Luke se réveille à l'Institut, dans une chambre presque semblable à la sienne, sauf qu'elle n'a pas de fenêtre. Dans le couloir, d'autres portes cachent d'autres enfants, dotés comme lui de pouvoirs psychiques. Que font-ils là ? Qu'attend-on d'eux ? Et pourquoi aucun de ces enfants ne cherche-t-il à s'enfuir ?
L'Institut
Pourquoi ce livre ? En premier lieu, cela faisait longtemps que je ne m’étais pas plongée dans un roman signé Stephen King. A l’approche d’Halloween, je me suis dit que ce serait parfait pour une petite excursion dans son imaginaire. En second lieu, un de ses romans publiés en 2020 est nominé pour le Prix Livraddict, catégorie Fantastique, j’ai donc conjugué envie et devoir de participation (XD) et me suis penchée sur le cas de L’Institut.
J’avais très peur en commençant le roman car Stephen King est un auteur prolifique, il est capable de publier plusieurs romans dans une même année. De fait, il y en a forcément qui sortent du lot et d’autres qui sont véritablement mauvais.
L’Institut prend un bon départ. J’ai trouvé que les pages se tournaient aisément, alors même qu’on découvre par les yeux de Luke Ellis, enfant autiste d’une douzaine d’années, cet étrange endroit, étrange étant un euphémisme. Au premier regard, le personnel semble correct, les enfants bien traités et la directrice chaleureuse. Sauf que dans l’univers décapant de King, les choses ne sont pas tellement ce qu’elles semblent être. Et Luke a un faible pouvoir que l’institut compte bien développer pour mieux l’exploiter et s’en approprier.
Ce n’est pas de l’horreur. A aucun moment j’ai ressenti un frisson me parcourir l’échine, à aucun moment j’ai vu des clowns dans la tuyauterie ou des yeux rouges dans le noir. Toutefois cette lecture n’est pas moins malaisante, glaçante, en raison de la torture que subissent un à un les enfants victimes de l’Institut. Ce n’est pas de l’horreur, mais la touche de fantastique nous dégoûte profondément pour ce qu’elle oblige à endurer. Et les expériences vont très, trop loin pour que cela nous paraisse acceptable.
A cause de cette ambiance assez pesante, je n’avais pas tellement envie de me plonger dans ce récit. Pourtant, et de façon paradoxale, une fois dedans j’étais comme hypnotisée et j’avais du mal à décoller du livre. En revanche, à partir de 60-70 % du roman, j’ai commencé à m’ennuyer. L’intrigue a pris un virage à quatre-vingt-dix degrés, le rythme s’est intensifié alors que l’action prenait le pas sur la science, mais cela ne m’a pas convenu. Ça a même empiré alors qu’une chose totalement impensable ce produit, qui défie toute loi de la gravité. A ce moment-là, je n’étais pas loin de me mettre à lire en diagonale, un peu dépitée de ce tournant vraiment peu croyable.
Bon gré mal gré, j’ai fini par m’attacher aux différents enfants enlevés et torturés. Je pense que mes préférés resteront Kalisha et Nick, que l’on suit depuis quasiment le début, qui sont plus matures et qui connaissent la plus grande évolution dans leur personnalité, au fur et à mesure qu’ils commencent à abandonner. J’ai également apprécié Luke, même si sa grande intelligence m’a donné du fil à retordre. Côté scientifiques, j’avais envie de donner des baffes à tout le monde évidemment. King a beau défendre leur présence ici par le fait qu’ils étaient pour la plupart militaires et qu’ils s’ennuyaient, j’ai trouvé ça gros que tu défendes la veuve et l’orphelin dans ta première carrière et que tu défonces des gosses à la retraite, même si cela te rapporte un joli pactole à la fin. Ou alors c’est très ‘ricain.
Le style est en revanche très plaisant à lire, si je puis le formuler ainsi compte tenu de la gravité de l’intrigue. Le pavé se lit vraiment très bien, un sentiment accentué par les chapitres finalement très courts, qui font qu’on a toujours envie d’en lire un de plus. J’avais oublié à quel point l’ensemble se lisait bien et, même si L’Institut est un demi-échec, ça m’a donné envie de lire plus de romans de cet auteur.
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Je ne suis pas une groupie de Stephen King et ce n’est pas ce roman qui me fera le devenir. Le début s’est avéré plaisant à lire malgré un sujet et des interactions difficiles, mais la fin a gâché l’ensemble avec des faits peu croyables, même dans un univers à touche fantastique. Les enfants sont dans l’ensemble attachants et crédibles, ça donnait vraiment envie de les suivre et de croire en leur survie. En bref, le postulat de base était intéressant mais j’ai trouvé que l’auteur a pris un chemin trop déroutant pour que ça m’ait donné envie de le suivre. Dommage.
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11/20
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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois