Caresser le velours, de Sarah Waters

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Tipping the Velvet, de Sarah Waters, Virago, 2018 (publication originale : 1998), 480 pages.

L’histoire

Nancy, jeune vendeuse d’huîtres sur la côte du Kent, voit sa vie basculer lorsqu’elle tombe amoureuse de Kitty, une chanteuse de music-hall aux allures de dandy. Bien décidée à vivre sa passion, Nancy la suit à Londres et s’embarque pour une incroyable épopée dans le West End, quartier énigmatique et inquiétant qui ne prend tout son sens que sous les feux de la rampe.

⭐⭐⭐

Note : 3 sur 5.

Mon humble avis

Pour quelqu’une aussi intéressée que moi par le militantisme et l’histoire queer, j’ai lu très peu de romans LGBTQ* ou lesbiens, même parmi les classiques. Du coup, une merveilleuse personne m’a offert son roman préféré : Tipping the Velvet / Caresser le velours de Sarah Waters. Comme l’intrigue se situe à une période que j’affectionne particulièrement, l’Angleterre Victorienne, j’étais ravie de découvrir ce livre et la langue employée, qui rappelle justement les œuvres écrites à l’époque avec ce vocabulaire particulier, les longues descriptions qui nous plongent dans le roman et les détails qui nous permettent de connaître les personnages.

Sarah Waters réussi à créer des personnages qui sont relativement complexes et qui évoluent dans une société dont les règles ne sont pas à leur avantage : bien qu’elle soit beaucoup romantisée aujourd’hui, l’époque victorienne n’était certainement pas un bon moment pour être une femme (d’où le « Vintage Style not Vintage Values »). Évidemment cela se complique encore pour les personnages pauvres ou qui ne correspondent pas aux attentes de la société en terme de relations, mariage, etc. C’est ce qui va arriver à la narratrice, Nancy, qui raconte ce qui s’est passé dans sa jeunesse, en trois parties qui distinguent des facettes très différentes de sa vie où elle passe de la production d’huître familiale dans un petit village à un Londres riche, brillant et cruel avant de trouver sa place dans une maison plus humble mais plus humaine.

Si j’ai adoré découvrir l’univers et la langue de ce roman, j’ai eu beaucoup plus de mal avec le personnage de Nancy, ce qui a rendu la lecture parfois un peu laborieuse. Je l’ai trouvée soit incroyablement naïve soit insupportable suivant les moments de l’histoire, j’avais donc très peu de sympathie pour elle malgré les malheurs qui lui arrivent. J’ai globalement trouvé les personnages un peu caricaturaux et peu travaillés, à part Florence que j’ai adorée. J’étais rassurée de lire dans la postface de l’autrice, écrite en 2018 à l’occasion des vingts ans du roman, qu’elle reconnaît elle-même ces travers et les explique puisqu’il s’agit de son premier roman. Je tenterai donc probablement de lire d’autres de ses romans !

Mon avis est également à prendre avec des pincettes puisque Tipping the Velvet est une romance et que j’accroche assez difficilement aux histoires qui n’ont qu’une romance à me proposer, disons que j’ai besoin d’autres éléments. Si l’autrice profite de l’histoire pour mettre en avant une société qui porte plus d’attentions aux codes et aux apparences qu’au bien-être des personnes et à la solidarité, la romance est tout de même l’élément principal ici. Si c’est un genre que vous affectionnez particulièrement, nul doute que vous y trouverez votre compte – la personne qui me l’a offert par exemple, l’adore.

Je suis en tous cas ravie d’avoir découvert cette autrice !


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