Les mangeurs d’argile de Peter Farris

Les mangeurs d’argile de Peter Farris

Les mangeurs d’argile, Peter Farris, Traduit de l’américain par Anatole Pons-Reumaux, Gallmeister, 2019, 323 pages en Totem

Le titre est alléchant, n’est-il pas ?

« De retour à son bivouac, il enleva ses chaussures et ses chaussettes pour les aérer. Puis il ouvrit son sac et en tira un bout de kaolin, le cassa en deux et mordit dedans. »

Jesse, page 20, perd son père dans un stupide accident (un barreau d’échelle défectueux). Peu de temps après, il rencontre un homme filiforme, avec qui il va nouer des liens. Cet homme a évidemment des choses à cacher, on ne se terre pas dans une forêt par hasard, mais aussi des choses à révéler au jeune garçon, des choses qu’il a vues.

Je n’ai pas besoin d’en dire davantage… c’est un scénario assez classique, pas ébouriffant d’originalité avec des méchants et des gentils et un gentil qui ne l’a pas toujours été… Mais j’avoue avoir bien adhéré à la première moitié de l’histoire. Les personnages sont bien campés, l’histoire est bien menée, on comprend au fur et à mesure (même si on l’avait deviné) que certains personnages sont vraiment odieux et manipulateurs. L’amitié entre le jeune garçon et le vieil homme est intéressante, il y a de beaux passages dans la nature. Mais…

Je n’ai pas vraiment aimé la dernière partie, ça tue dans tous les sens, ça fait vraiment polar (et je n’aime pas les polars), il y a des policiers partout, des assassins qui courent et assassinent, un hélicoptère qui survole le tout, une petite fille à sauver des griffes des méchants, le rythme est rapide et tout ça n’est pas vraiment passionnant. Voici l’exemple d’un chapitre qui commence par ces mots :

« Après avoir assassiné Sasser, Kirbo rentra chez lui, étrangla sa femme et fit sa valise. »

Certes, cette phrase expéditive m’a fait sourire, mais bon.

En revanche, j’ai beaucoup aimé le clin d’œil final, qui rachète un peu toute la partie précédente.

C’est donc une lecture en demi-teinte, qui m’a quand même permis de me remettre en selle, et d’aller au bout d’un roman. J’en avais tellement abandonné avant celui-ci…


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois