A Monster Calls (Quelques minutes après minuit)

Conor vit avec sa maman. Celle-ci est malade. Depuis que le diagnostique est tombé, le garçon a peur de la nuit et des cauchemars qu’elle lui apporte. Alors que la maladie s’intensifie, qu’il doit affronter sa grand-mère, qu’il reçoit la visite de son père qui ne vient même pas à Noël, Conor est aussi confronté à un monstre. Il apparaît à travers le grand if de la maison familiale et lui rend toujours visite quelques minutes après minuit, pour lui conter des histoires et, surtout, découvrir son secret.

Quelques minutes après minuit est un roman de Patrick Ness, mais l’idée originale est de Siobhan Dowd, décédée d’un cancer avant d’avoir pu aller au bout de son projet. On a demandé à l’auteur de la Trilogie du Chaos de “tirer un livre de son travail”. Ce qu’il n’a pas pu faire, ne voulant pas imiter le travail de quelqu’un. “Mais l’intérêt des bonnes idées, c’est qu’elles en engendrent d’autres.” Comme dans une “course de relais”, Patrick Ness a alors saisi l’histoire, l’a “secouée”, pour en écrire une qui aurait plu à Siobhan. Le livre lui est évidemment dédié.

A Monster Calls (Quelques minutes après minuit)

A Monster Calls, en version originale, est, sans surprise, un excellent roman. À travers une histoire fantastique, à l’allure d’un conte, il est question de douleur, de chagrin, de deuil, de perte, d’acceptation, de libération. Il doit passer par cette étape : Conor trouve refuge dans les visites du monstre, s’écarte, se distrait du mal qui envahit et lui prend sa mère, de l’inéluctable. Quand il n’est pas confronté à la maladie, il y a aussi cette grand-mère avec laquelle il ne s’entend pas, et son père qui, en traversant l’Atlantique, est presque devenu un parfait américain. Le monstre apparaît parce que Conor souffre. Cet if qui laisse des aiguilles ou de solides nœuds sur le plancher l’aidera aussi à aller mieux. 

L’if est un arbre planté généralement dans les cimetières, il  symbolise alors la mort et la tristesse, mais aussi la guérison de par ses propriétés médicinales (anticancéreuse). 

Conor est un personnage très fort et parfaitement écrit. C’est un garçon comme les autres, qui n’a pas envie d’aller à l’école – où il est d’ailleurs plutôt malmené, qui est en colère contre son père qui a refait sa vie. Mais c’est aussi un jeune adolescent qui doit grandir plus vite que ses camarades. À la maison, il prépare ses repas, met la machine à laver en route parce que sa mère, qui subit encore un nouveau traitement, ne s’est pas levée. Le lecteur ne le suit pas, il l’accompagne, vraiment. Avec lui, il souffre, va au bout de sa colère, exprime son chagrin. Ce roman est puissant et poignant !  

Présentation de l’éditeur :
Depuis que sa mère a commencé son traitement, Conor, treize ans, redoute la nuit et ses cauchemars. A minuit sept, un monstre vient le voir, qui a l’apparence d’un if gigantesque, quelque chose de très ancien et de sauvage. Mais pour Conor, le vrai cauchemar recommence chaque jour: sa mère lutte en vain contre un cancer, son père est devenu un étranger, et il est harcelé à l’école. Au fil des visites du monstre, l’adolescent comprend que son vrai démon est la vérité, une vérité qui se cache au plus profond de lui, terrifiante.

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois