Premières lignes #154 : Rapaces

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Premières lignes est un rendez-vous initié par Ma lecturothèque. Le principe est simple, tous les dimanches, je vais vous citez les premières lignes d’un ouvrage.


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Le train s’arrête brusquement, comme si le conducteur de la locomotive, d’abord tenté de franchir la gare de Rotenheim à toute vitesse, ne s’était résolu à actionner le frein qu’à la toute dernière minute.
« On comprend pourquoi », observa Jonas, que la secousse avait pourtant failli jeter par terre.
Du gris, rien que du gris. les rues, les maisons, le temps, tout était gris. Et contrastait singulièrement avec les photos de la brochure sur papier glacé que la très prestigieuse Victor Franz Hess Private University lui avait fait parvenir en même temps qu’une invitation personnelle assortie du formulaire d’inscription.
Serrant un peu plus fort sa valise en aluminium dans sa main, Jonas épaula son sac à dos et descendit sur le quai. Une bruine fine et flacée le transperça aussitôt.
Pas de trace des Müller. « Ben tiens », songea Jonas avec amertume. Pour une fois que le train était à l’heure, sa famille d’accueil avait trouvé le moyen d’être en retard ! D’ailleurs, le contraire l’aurait étonné : cela n’aurait été conforme ni au paysage ni à l’invariable morosité de son existence en général.

Premières lignes #154 : Rapaces

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois