Amos Oz : La Colline du Mauvais-Conseil

amos ozConnu sous son pseudonyme d’Amos Oz (« force » en hébreu) Amos Klausner (1939-2018), est un poète, romancier et essayiste israélien. Professeur de littérature à l'université Ben Gourion de Beer-Sheva, Amos Oz était le cofondateur du mouvement La Paix maintenant et un fervent partisan de la solution d'un double Etat au conflit israélo-palestinien. Son œuvre compte plusieurs recueils de nouvelles, des essais et une petite vingtaine de romans.

La Colline du Mauvais-Conseil (1976) qui vient d’être réédité est un recueil de trois nouvelles : La Colline du Mauvais-Conseil, Monsieur Lévy et Nostalgie. Les trois textes sont indépendants bien que reliés par le même lieu et la même époque, la Palestine en 1947. A cette heure de l’Histoire la région est encore sous mandat britannique et c’est sur la colline du Mauvais-Conseil, à Jérusalem, que se dresse le palais du haut-commissaire anglais. Outre cette unité de temps et de lieu, on y retrouve les mêmes acteurs, des voisins d’un quartier de la ville, juifs arrivés d’Europe, chaque nouvelle s’attachant plus particulièrement à l’un d’eux.

Dans la première nouvelle, Hans Kipnis, vétérinaire, marié avec deux enfants, est de ceux qui espèrent un avenir meilleur dans un état Juif enfin reconnu. Mais pour sa femme, Ruth, ce sont que déceptions, ne s’étant jamais adaptée au pays « Parfois elle demandait : Hans, qu’allons-nous devenir ? Et papa répondait : J’espère que tout s’arrangera pour le mieux. » Si l’espoir fait vivre certains, pour Ruth la fuite sera la solution… 

Le deuxième texte, plus remuant, nous entraine dans le sillage du jeune Uri, un gamin qui rêve et mêle ses espoirs avec la réalité. Il veut combattre les Anglais, se préparant pour le Grand Jour de la libération, imaginant intégrer l’armée secrète de libération, « C’est moi qui avait écrit en rouge sur le mur de la synagogue : « La liberté ou la mort ! ». Je ne pouvais me permettre de faiblir. »

La dernière nouvelle est d’une autre tonalité, par la forme d’abord, le Dr Nissenbaum vit seul depuis que sa compagne Mina l’a quitté, partie pour New York peut-être, il est gravement malade et toujours attaché à elle, il lui écrit de longues lettres – qui ne reçoivent jamais de réponses – qui sont une sorte de testament, une histoire de sa vie. Uri est encore de la partie, pensant que le Dr Nissenbaum travaille à la création d’une bombe atomique dans le laboratoire de sa cave.

Un très bon recueil de nouvelles avec des personnages touchants partagés entre espoir et déception autour d’une idée, la création de cet état Juif pour lequel ils ont fui l’Europe et accouru sur cette terre ingrate. Souriant parfois, émouvant souvent. Quelque soit l’avis porté sur cet ouvrage, il est une chose qu’on ne peut nier, Amos Oz écrit vraiment très bien.


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