Les Elus

Les Elus

Appelés par une prophétie pour vaincre l’Obscur, les Élus ont sacrifié leur jeunesse pour sauver le monde.
Dix ans plus tard, les cinq adolescents ont désormais trente ans et célèbrent une décennie de paix. Tous ont oublié cette sombre période et profitent de la célébrité que leur a accordée cette victoire. Tous sauf Sloane, encombrée par sa notoriété et hantée par le souvenir de son ennemi.
Lorsque d’étranges phénomènes se produisent, les Élus sont une nouvelle fois sollicités par l’État. Si tous pensent qu’il ne s’agit que de coïncidences, Sloane, elle, est persuadée que l’Obscur est de retour. Acceptera-t-elle de reprendre le rôle de l’héroïne potiche que le public aime tant, ou prendra-t-elle enfin le contrôle de son destin, quitte à briser la prophétie ?

  • Sortie le 1er octobre 2020
  • Science-fiction/fantasy adulte

3.5/5Avertissement de contenu : dépression, addictions, suicide

Un bouquin sur « l’après » des héros, je n’en ai pas vu beaucoup et c’est quelque chose qui n’est pas souvent abordé (du moins j’ai l’impression), autant te dire que celui-ci m’a directement interpellée. Je n’avais pas accroché avec Divergente, Marquer les ombres était sympa sans plus, mais je pense que celui-ci est le plus abouti des romans de Roth que j’ai pu lire jusqu’à maintenant. Des bonnes choses, mais aussi des moins bonnes.

Certaines choses vous coupent une vie en deux.

Dans les bonnes choses, il y a la première partie du roman que j’ai tout simplement adorée. L’autrice met les éléments du livre dans leur contexte, présente ses personnages et ce qui les a menés là où ils sont actuellement, ce qu’ils ont traversé… ce qui peut sembler un peu lent pour démarrer mais que j’ai trouvé particulièrement intéressant puisque c’est ici qu’on voit véritablement la partie « et quand le méchant est battu, il se passe quoi ? ». Le trope des élus est vu et revu, mais l’autrice joue ici avec les stéréotypes et ajoute des touches d’originalité rafraîchissantes ici et là, même si globalement on ne s’éloigne pas des sentiers du genre (aucune surprise niveau plot twist de mon côté, mais beaucoup vont être surpris je pense). On y parle trauma, addictions, dépression, et laisse-moi te dire que ce n’est pas très beau à voir. Mais ça donne un côté très humains à nos super héros.

Le moins bon, c’est que même si le livre est considéré comme de l’adulte, les persos font très jeune malgré leur âge (milieu de vingtaine voire trentaine). Leurs actes, leurs conversations, leurs comportements, tout transpire un peu l’immaturité et une certaine impulsion que je ne pensais pas voir chez des personnages avec un tel vécu, mais l’autrice a peut-être joué avec le fait que ce sont des personnes qui n’ont eu ni enfance ni adolescence. Mais bon, ce dernier point c’est mon interprétation à 200%, et il se peut que je raconte n’importe quoi.
L’autre point noir est la lenteur du récit et le fait qu’on a du mal à voir où l’autrice veut nous emmener avant d’arriver à la troisième partie, bien loin dans le récit. Quand on y arrive toutes les pièces du puzzle se mettent en place, mais avant ça… C’est parfois un peu la galère. Certaines scènes sont totalement inutiles, d’autres méritent d’être plus approfondies, et ce petit souci d’équilibre et de rythme se répète assez régulièrement au fil des pages. Aussi, je trouve l’univers assez flou voire brouillon, même après avoir terminé Les Elus : certains points sont très très très détaillés, d’autres absolument pas, et on se retrouve avec un mélange d’infos pas vraiment équilibré qui sont difficiles à imaginer et intégrer.

Comment on fait pour se remettre de ça ? Des horreurs qu’on a vues ? Et de celles qu’on a faites ?

Je suis plus divisée sur les personnages. Sloane, la protagoniste, est l’anti-héros par excellence et j’ai beaucoup accroché avec son côté égoïste et grande gueule qu’on voit rarement chez les persos féminins. Elle m’a plusieurs fois cassé les pieds avec ses réflexions et actes qui ne collent pas toujours à sa personnalité, mais honnêtement c’est la mieux développée du lot. Matt quant à lui est le copain de Sloane et c’est surtout un sacré con (je vais pas trop en dire mais voilà ça c’est fait), et le méchant mériterait un meilleur développement pour qu’on le déteste un peu plus. C’est surtout Sloane qui a été travaillée, et les autres totalement laissés de côté pour le coup. Dommage, parce qu’il y avait de quoi faire avec ce petit groupe du côté gentil, et les méchants de l’autre.

Bref, un livre à lire pour se faire un avis !

Merci à Michel Lafon pour l’envoi ! 


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois