Isabelle, l’après-midi de Douglas Kennedy

Je l’avais promis, juré : La symphonie du hasard serait mon dernier Kennedy. Evidemment, comme toute bonne résolution qui se respecte, elle n’a pas tenu dans la durée puisque je viens de terminer la version audio d’Isabelle, l’après-midi.

Isabelle, l'après-midi de Douglas Kennedy (éditions audio Lizzie)

Isabelle, l’après-midi de Douglas Kennedy (éditions audio Lizzie)

J’ai malgré tout fait des progrès. Pour la première fois je ne me suis pas ruée sur le dernier Kennedy dès sa sortie, j’ai attendu patiemment que d’autres lecteurs se jettent à l’eau, persuadée qu’ils allaient encore être déçus et que j’allais enfin faire quelques économies. Mais contre toute attente, les premiers retours ont été bons, très bons même. Alors j’ai tenté à mon tour un rapprochement avec cet auteur tant chéri par le passé mais en privilégiant la version audio car les bons Kennedy se savourent dans cette version.

Finalement les retrouvailles n’ont pas été aussi enfiévrées qu’espéré mais pas totalement décevantes non plus. J’ai eu le sentiment de lire du Kennedy, ça c’est indéniable. On retrouve dans ce nouveau roman tous les ingrédients qui ont fait son succès passé – une histoire banale marquée par des choix et des coups du sort qui vont inévitablement modifier la trajectoire du personnage principal – sans les écueils qui m’ont tant agacée dans La symphonie du hasard, à savoir le gavage de références politico-culturelles. C’est donc moins pompeux et plus romanesque, ce qui dans l’ensemble me convient très bien.

Sauf en cas de violences, la faute n’incombe jamais à une seule personne. Et il suffit d’une fausse note dans la symphonie du hasard pour précipiter un couple dans la mésentente.

Malgré tout, je n’ai pas été transcendée par l’histoire d’amour vécue en pointillés par Sam et Isabelle. D’abord parce que Sam est un nigaud fini qui se fait mener par le bout du nez par une nympho et qu’à ce titre je l’aurais bien secoué une paire de fois pour le faire atterrir. Ensuite parce qu’Isabelle se conduit comme une garce avec ce jeune homme enamouré et que je ne lui ai trouvé aucune circonstance atténuante. Enfin parce que tout ce qui leur arrive est tellement banale et prévisible que rien ne m’a vraiment surprise, perturbée ni bouleversée dans cette histoire. C’est l’histoire d’un homme et d’une femme comme il y en a des milliers d’autres à chaque instant à travers le monde, à la différence près qu’en général ce sont plutôt les hommes qui se conduisent comme Isabelle mais cette inversion des rôles ne suffit pas à singulariser ce récit pour le rendre inoubliable.

A mon sens, on est très loin de la passion amoureuse de Sara et Jack Malone dans La Poursuite du bonheur, de l’amour destructeur de Sally et Toni dans Une relation dangereuse ou du mariage houleux et semé d’embûches de Hannah et Dan Buchan dans Les charmes discrets de la vie conjugale. Beaucoup moins de rebondissements, beaucoup moins de mauvais choix, beaucoup moins de trahison, beaucoup moins de passion aussi dans Isabelle l’après-midi.

C’est du Kennedy oui, mais pas mal édulcoré quand même.

Je suis malgré tout satisfaite d’avoir découvert ce roman en audio car il est parfaitement calibré pour une écoute. Le style de Kennedy a un je ne sais quoi qui parvient à retenir l’attention dans la durée ce qui n’est pas donné à tous les auteurs, loin s’en faut…


L’ESSENTIEL

Couverture d'Isabelle, l'après-midi de Douglas Kennedy

Couverture d’Isabelle, l’après-midi de Douglas Kennedy

Isabelle, l’après-midi
Douglas Kennedy
Editions Belfond en GF et Lizzie en audio
Sorti en GF le 04/06/2020
312 pages (9h36 d’écoute)
Lu par Simon Duprez

Genre : roman psychologique
Personnages : Sam, Isabelle et Rebecca
Plaisir de lecture : ❤❤❤
Recommandation : oui
Lectures complémentaires : les autres romans de Kennedy à commencer par La poursuite du bonheur, Les désarrois de Ned Allen Les charmes discrets de la vie conjugale et Une relation dangereuse

RESUME DE L’EDITEUR

Après La Symphonie du hasard, Douglas Kennedy nous offre une œuvre sensuelle, délicate, nostalgique, sur les amours contrariées, le destin que l’on se forge et les regrets qui peuvent jalonner l’existence. C’est aussi sa déclaration d’amour à Paris, ville de tous les possibles et de toutes les réinventions.

Avant Isabelle, je ne savais rien du sexe.
Avant Isabelle, je ne savais rien de la liberté.
Avant Isabelle, je ne savais rien de la vie.

Paris, début des années 1970.
Dans une librairie de la rive gauche, un jeune homme rencontre une femme. Il est américain, étudiant, sans le sou, et a tout quitté pour assouvir ses fantasmes de la Ville Lumière ; elle est française, un peu plus âgée, sophistiquée, mystérieuse et… mariée.

Entre Sam et Isabelle, c’est le coup de foudre.

Commence alors une liaison tumultueuse, des cinq à sept fiévreux, des rendez-vous furtifs, des moments volés. Mais Sam veut plus. Isabelle lui a ouvert les portes d’une autre vie mais est-elle prête à tout lui sacrifier ? La passion saura-t-elle résister au quotidien, aux épreuves et au temps qui passe ?


TOUJOURS PAS CONVAINCU ?

3 raisons de lire Isabelle, l’après-midi

  1. Si vous avez déjà lu et aimé Douglas Kennedy
  2. Si vous cherchez un livre pour la plage, facile à suivre et sans trop de personnages
  3. Si vous aimez les romans qui mettent l’accent sur la psychologie des personnages

3 raisons de ne pas lire Isabelle, l’après-midi

  1. Parce que Kennedy nous ressort toujours ses mêmes clichés sur les Parisiens et les Américains
  2. Parce que cette passion amoureuse n’a rien d’exceptionnel
  3. Parce que ça n’est toujours pas au niveau des premiers Kennedy

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