Premières Lignes #12

L’Arme à l’oeil

de Ken FOLLETT

Déjà le douzième billet de ce rendez-vous hebdomadaire, initié par Aurélia du blog Ma Lecturothèque : les premières lignes d’un livre que j’ai lu et apprécié, ou qui se trouve toujours dans ma PAL.
Si vous souhaitez participer aussi, n’hésitez pas à mettre un commentaire avec le lien de votre article pour que je puisse vous ajouter à la liste. 😉

Premières Lignes #12

384 pages – Éditions Livre de Poche – Paru le 01/05/1981

Ce fut l’hiver le plus rude que l’on eût connu depuis quarante-cinq ans. Dans la campagne anglaise, la neige ensevelissait les villages et la Tamise était prise par la glace. Un certain jour de janvier, le train Glasgow-Londres arriva à Euston avec vingt-quatre heures de retard. La neige et le black-out combinés rendaient la circulation périlleuse ; le nombre des accidents était multiplié par deux et les gens disaient en plaisantant qu’il était plus dangereux de conduire une Austin dans Piccadilly la nuit que de franchir la ligne Siegfried avec un tank.
Puis vint le printemps et il fut resplendissant. Les barrages de ballons flottaient paresseusement dans le ciel bleu et les soldats en permission flirtaient dans les rues de Londres avec des filles aux bras nus.
Bref, la ville ne ressemble guère à la capitale d’un pays en guerre. On en aperçoit, certes, des traces et Henry Faber, roulant à bicyclette de la gare de Waterloo à Highgate, ne manque pas de les remarquer : les remparts de sacs de sable devant les principaux bâtiments publics, les tunnels métalliques des abris Anderson dans les jardinets de banlieue, les affiches de propagande en faveur de l’évacuation et celles indiquant les précautions à prendre en cas d’alerte aérienne. Faber note ce genre de choses… il est bien plus observateur que la moyenne des employés de chemin de fer. Il voit une foule de gosses dans les jardins publics et il en conclut que l’évacuation n’a eu aucun succès. Il remarque le nombre de voitures dans les rues, malgré le rationnement de l’essence, et il peut lire comme tout le monde que les fabricants d’automobiles annoncent de nouveaux modèles. Il comprend la signification des équipes de travailleurs de nuit qui se pressent dans les usines alors qu’il y a quelques mois seulement il y avait à peine assez de travail pour les équipes de jour. Et surtout, il enregistre le mouvement des troupes sur le réseau ferroviaire britannique ; tous les documents passent par son bureau. Et l’on peut apprendre énormément en examinant ces papiers-là. Aujourd’hui encore, par exemple, il a estampillé une pile de formulaires qui l’ont amené à conclure que l’on rassemblait un nouveau corps expéditionnaire. Il est à peu près convaincu qu’il se montera à un total de cent mille hommes et qu’il est destiné à la Finlande.
Les faits ne manquent certes pas, mais on les traite à la blague. Les commentateurs de la radio critiquent la paperasserie des règlements du temps de guerre, on chante en choeur dans les abris antiaériens et les femmes chic portent leur masque à gaz dans des sacs coupés par les grands couturiers. Les gens parlent de « la guerre de l’ennui ». La guerre semble à la fois capitale et insignifiante, on dirait un peu une représentation cinématographique. Toutes les alertes aériennes, sans exception, sont fausses.
Faber a là-dessus un autre point de vue… mais il faut dire qu’il n’est pas non plus un homme comme les autres.

Résumé:

S’infiltrer chez l’ennemi pour découvrir leurs plans afin de les contrecarrer en temps utile, la méthode est vieille comme les nations. L’Allemagne a eu l’astuce d’envoyer ses espions en Angleterre dès avant 1939 et, aussitôt la guerre déclarée, les Anglais ont eu la chance de leur mettre la main au collet. A tous, sauf un, le plus dangereux : Die Nadel. En 1944, le M.I. 5 est sur la piste d’un agent efficace qui signe toujours Meilleur souvenir à Willi des renseignements d’une précision inquiétante pour la sécurité de l’Angleterre. Laquelle essaie de faire croire à Hitler que les Alliés vont débarquer à Calais alors que leur choix s’est porté sur les côtes de Normandie. Que Die Nadel aille se promener en East Anglia et voie que la concentration de troupes et de matériel n’est qu’un décor – et le monde libre perdra la guerre. Identifier Die Nadel, l’Aiguille, voilà le travail auquel s’attellent le professeur Godliman et l’inspecteur Bloggs. Ils ont pour seul indice ce surnom qu’il a choisi parce que son arme favorite est le stylet pointu comme une aiguille. Avec ses victimes comme jalons, ils commencent à le traquer. Le rattraperont-ils avant qu’il rejoigne le sous-marin qui l’attend au large de l’Écosse ? Pourra-t-il apporter lui-même à Hitler les précieuses photos révélatrices d’East Anglia ? Telles sont les deux faces de l’extraordinaire suspense d’un roman d’espionnage qui a bien mérité son succès mondial.

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois