Dark Nights: Death Metal #1

Dark Nights: Death Metal #1

Après un Dark Nights: Metal décevant, et une série Justice League agréable mais inaboutie, Scott Snyder revient pour terminer toutes ses sagas avec Dark Nights: Death Metal. Aidé par son ami de toujours Greg Capullo, il entre dans ce qui pourrait être le dernier arc de toutes ses histoires...

Il va être difficile de dévoiler le principe de la série sans spoiler la fin du run de l'auteur sur Justice League. Disons juste que la Terre et le multivers ont été remodelés par des forces obscures, les héros ont perdu, et une résistance embryonnaire va devoir se révéler... Est-ce que ça ressemble beaucoup au principe de Secret Wars par Jonathan Hickman ? Oui. Est-ce que c'est bien quand même ? Pas vraiment.

J'aime beaucoup Scott Snyder, qui a l'air d'être humainement quelqu'un de très gentil. Comme beaucoup dans l'industrie, on sent qu'il aime ses personnages, qu'il veut aime son travail et qu'il veut laisser son empreinte. Il y a des choses que j'aime bien chez lui, même s'il n'arrive jamais à gérer ses conclusions. Son run sur Batman avait de très bons moments (le passage du Bat-Gordon par exemple), Justice League a eu quelques arcs sympathiques grâce aux dessinateurs, mais son dernier event Metal était poussif et lourd. L'idée d'opposer la Ligue à des Batmen maléfiques était sympathiques, mais l'exécution brouillonne ainsi que les clichés n'ont pas aidé la formule à fonctionner.

Pourtant, ça a cartonné dans les ventes, et DC a décidé de le laisser finir une grosse partie de ses histoires entamées depuis Batman ainsi que la tâche d'unifier l'univers DC et toutes ses histoires. Donc Snyder se lance dans sa série, et nous perd vite. Le numéro est brouillon, maladroit, et malgré une volonté de bien faire, il ne se passe pas grand chose d'intéressant. Les héros ont perdu, et au lieu de nous présenter le nouvel univers comme avait pu le faire le second numéro de Secret Wars (la comparaison est difficile et récurrente), on a des bribes d'informations. Ça pourrait être vraiment chouette mais si la saga ne fait que six numéros (plus quelques tie-ins), on aura du mal à voir le tout se développer correctement. Je peux me tromper mais on a un numéro qui entrouvre certaines portes mais n'explique rien, et le teasing prend difficilement.

Par exemple, Superman est "quelque part", sur "quelque chose", en train de subir "quelque chose". Je pourrais spoiler mais on n'en sait pas beaucoup plus. Je trouve ça frustrant de laisser ça pour la suite, mais si Snyder avait décidé de se concentrer à chaque numéros sur un héros, ça aurait pu marcher. Pourtant, on a un focus sur Wonder Woman, puis Batman, puis les méchants, et on ne sait pas où ça va. C'est brouillon, on nous présente une situation dantesque au détour de quelques répliques, mais ça ne prend pas. Quand on a de l'explication, c'est avec des pages doubles lourdes, qui rappellent des séries passées, et qui surchargent le lecteur. C'est dommage, parce que l'intrigue avance plutôt bien sur la fin, mais le début reste poussif. Les héros sont méconnaissables, semblent avoir tous abandonnés, et c'est mal mis en scène.

J'aime beaucoup Greg Capullo aussi, et l'univers crée pourrait être une belle occasion pour lui de s'amuser, mais le script le limite. Malgré des idées de Batmen maléfiques très chouettes (le Bat Dino est mon nouveau Dino préféré), ainsi que des pages vraiment belles, il ne brille pas. La colorisation est très belle (la dernière pleine page est grandiose), la partie artistique est dans l'ensemble correcte, mais ne peut s'épanouir. Snyder tente des choses, certaines fonctionnent, d'autres non (la dernière page est vraiment catastrophique), et ce premier numéro fonctionne mal.

Dark Nights: Death Metal #1


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois