La tartine beurrée au sucre, et autres bonheurs de l’enfance

Cette semaine je vous parle d’un livre dont le titre sonne tellement juste qu’on pourrait se passer de résumé. Mais ce serait sans compter la plume un brin poétique de l’auteur, Frédérick Maurès.

Résumé :

Douces ou sucrées, amères ou rances, parfois empoisonnées, nos « madeleines » ont un goût qui se rappelle régulièrement à nous. Il suffit d’un rien, une insignifiance du quotidien ou une vague perception de nos sens, pour que, sans prévenir, elles reviennent peupler notre mémoire, prendre de nouveau vie dans notre actualité et nous rappeler, même partiellement, pourquoi nous sommes devenus ce que nous sommes. Elles peuvent faire sourire ou faire resurgir de mauvais souvenirs, elles ont toutes en commun d’avoir contribué à nous façonner.
À travers une succession de récits et de souvenirs d’enfance, l’auteur nous entraîne dans la douce nostalgie d’un temps qui n’est plus, mais qui lui demeure immanent. Cette Tartine beurrée au sucre et autres petits Bonheurs de l’Enfance, au goût tantôt acidulé, tantôt suave, se déguste par petits bouts, avec gourmandise, pour nous plonger dans un univers de tendresse qui ressemble étrangement au bonheur.

La tartine beurrée au sucre, et autres bonheurs de l’enfance

208 pages – Auto-Édition – Broché (10,00€) – Kindle (3,90€)

Mon avis :

Étant à mille lieues de mes lectures habituelles, j’ai ouvert ce livre sans attente particulière.

Dès le début, j’ai de l’empathie pour ce petit garçon qui n’aime pas les courgettes : on a tous un ou plusieurs aliments qui faisaient de nos repas d’enfance un véritable calvaire. Bon, pour moi il y en avait beaucoup, et les salsifis et champignons avaient leur place sur le podium ; les courgettes suivaient de près, en fait.

Non, je ne vais pas faire un inventaire de mes goûts en matière de légumes, c’est juste pour vous dire que dès les premières pages, cet ouvrage agit comme une machine à remonter le temps (à défaut d’une Delorean).

On retrouve notre enfant intérieur, on sent l’odeur des crêpes, on croque les petits beurres par les coins, on rejoue les parties de Scrabble interminables.

« Je ne sais pas ce qui se passa alors dans la tête de mon oncle, mais, toujours bloqué à zéro après les deux premiers tours, il fit preuve d’une belle assurance et d’un vif enthousiasme qui firent plaisir à voir et s’en alla poser toutes ses lettres avec un passé simple de son invention : « conduisa ». » 

A chaque chapitre souvenir on pioche une madeleine, encore plus savoureuse que la précédente. Elle dépose sur la langue ce petit goût sucré empreint de nostalgie, et accroche à coup sûr un sourire aux lèvres.

J’ai aimé l’idée que ces bribes de bonheur soient toujours introduites par l’adulte qui, au détour d’un geste ou d’une image, voit surgir des instants passés qu’il croyait peut-être enfouis plus profondément dans sa mémoire.

Ce livre est une ode à l’enfance, à la famille ; plus particulièrement aux grands-parents et à l’amour qu’on leur porte autour de moments simples mais si précieux.

Le récit des scènes contées est tellement sincère, qu’en refermant le livre on a l’impression d’avoir des souvenirs en commun, un peu comme si on venait de regarder un album photo.

Seul petit bémol : la couverture faussement naïve ne rend pas justice au contenu du livre, et c’est dommage. Elle aurait mérité plus de couleur et d’authenticité dont le livre de manque pas.

Je crois que maintenant c’est l’heure du goûter. Alors je ne sais pas vous, mais moi je reprendrais bien une tartine beurrée au sucre… 

« Faisant fi de toute logique diététique, ignorant la dictature des calories, la tartine de pain beurrée au sucre cristal symbolisait innocence et liberté. »

Je tiens à remercier Frédérick Maurès pour sa confiance en m’ayant proposé la lecture de son livre.


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