C'est lundi, que lisez-vous? #299

Ce rendez-vous hebdomadaire consiste à vous présenter chaque lundi mes lectures passées, en cours et à venir en répondant à trois questions :-)

1/ Qu'ai-je lu la semaine passée ?

ALBUMS

C'est lundi, que lisez-vous? #299

Paris s'envole. Texte, illustrations et découpages d'Hélène DRUVERT. Editions Gautier-Languereau, novembre 2014

Aaaah Paris, comme j'ai hâte de la retrouver! Alors en attendant, comme la Tour Eiffel dans ce superbe album, je m'évade avec sa lecture!

La Tour Eiffel s'ennuie et s'envole donc grâce à de multiples ballons accrochés à son sommet, vole comme les pigeons qui prennent des airs de colombe, côtoie les nuages qui font s'ouvrir les parapluies, observe les Parisiens marcher, se promener, danser, depuis les cieux, avant de se poser non loin d'eux, dans le vert d'un parc, à leur hauteur. Une clochette tinte, des cloches sonnent, une trottinette roule et voilà déjà l'heure de rentrer pour se parer de mille feux.

Tout au long de sa promenade, la Tour Eiffel nous emmène dans des lieux mythiques de Paris, que l'on retrouve sur un plan sur la dernière double-page, nous fait découvrir son architecture, ses bâtiments, ses immeubles, ses réverbères grâce à jeu de découpes délicat, protégé par une épaisse couverture cartonnée et en trois tons. Le noir et le blanc sublime Paris, le bleu la rehausse sobrement.

Un album fragile et précieux qui ne se lasse pas d'être admiré!

C'est lundi, que lisez-vous? #299

La Vénus de pierre. Texte d'Alice BRIERE-HAQUET et illustrations de Laurent SIMON. Editions de l'Élan Vert avec Canopé Editions, collection "Pont des Arts", juillet 2018

Voici la Vénus de Willendorf, une statuette de pierre haute de 11 cm, découverte en Autriche en 1908.

Dans cette histoire imaginée par Alice Brière-Haquet, cette statuette représente Isha, la Reine de cette tribu à laquelle appartient Aar qui est amoureux d'elle depuis l'enfance. Mais depuis qu'elle a succédé à son père, Isha n'a plus le temps, même pas celui de sourire. Isha doit trouver un mari et lance à ses prétendants une série de trois épreuves. Elles font appel aux coutumes, à la tradition, mais aussi à l'imagination et à l'avenir, pour voir plus loin que soi ou le futur immédiat. Loin d'être fort, Aar est observateur et délicat. Il apporte à Isha ce qu'elle désire, et même plus encore!

J'aime beaucoup cette collection qui, à partir d'une oeuvre d'art, nous raconte une histoire. J'aime aussi que l'album se referme sur la présentation de l'oeuvre et sur un petit mot des auteurs/illustrateurs nous expliquant leur démarche de création.

ROMAN ADO

C'est lundi, que lisez-vous? #299

Jusqu'ici tout va bien.Marie COLOT. Editions Alice Jeunesse, collection Tertio, juin 2017

Jozef, d'origine polonaise, a quinze ans et une petite sœur Ludmila qu'il adore. Il habite dans une cité, bâtiment des Hirondelles, ne va plus au collège (à quoi bon?) et a à de multiples reprises fait des séjours au commissariat. C'est d'ailleurs là que nous le trouvons à l'ouverture de ce roman. Dégoulinant de pluie et menotté à un radiateur. Suite à un énième braquage. Jozef est un habitué des lieux et ses yeux comme ses remarques, nous le prouvent. Il s'enorgueillit même de son "savoir": vol à la tire, à l'étalage, deal de drogue. Sa discrétion et sa complicité avec Darius l'assurent de "succès", le panel de ses "exploits" est large. Sauf que là, tout laisse à croire que Darius l'a trahi.

Non, Jozef n'est pas un personnage sympathique et nous apparaît comme un "jenfoutre", un "petit con". Et j'aime ça! Il assume ce côté-là et ne se cherche pas d'excuses. Mais bien sûr, cela serait trop réducteur de s'arrêter à ces actes (qu'il doit apprendre à assumer). Disons que Jozef a ses raisons, bien qu'il ait choisi cette voie, celle de la facilité. Il a été trop loin et c'est le CEF (Centre Éducatif Fermé) qui se profile pour lui. Et il peut dire au-revoir à son rendez-vous de cet après-midi. Mais ça, ce n'est pas acceptable pour Jozef. Amel, il l'aime. Cela fait des mois qu'il lui fait la cour, discrètement d'abord à cause de ses quatre frères, et du plus grand en particulière, Raja, le caïd du quartier auquel mieux vaut ne pas se frotter.

Alors pour elle, et parce qu'il tient aussi à sa liberté, Jozef arrive à s'enfuir. Mais ce qu'il va vivre pendant ces 24h là, assurément, il ne pouvait pas le prévoir.

De rencontres en colères en remises en questions, Jozef va passer par de multiples épreuves et sentiments, et nous aussi. De par sa narration, Marie Colot nous place intimement à ses côtés, dans sa tête, et son cœur, pas si dur. Alors de l'indignation, on passe progressivement à l'empathie puis à l'attachement. A Jozef de s'en montrer digne.

Le titre du roman est tiré d'une réplique d'un film culte, les premiers mots nous renvoient à une chanson de rap d'un groupe que j'aime beaucoup, et les références (jeunes et moins jeunes) à la culture populaire et des cités sont nombreuses, j'adore!

Je vous en parle davantage bien vite!

Après avoir été dans la sélection des Incontournables 2016-2018, ce roman vient de recevoir le Prix Victor 2020.

BD

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Louca- Tomes 5-6-7. Bruno DEQUIER. Editions Dupuis.

Une étrange amitié lie Louca, l'ado looser, à Nathan, le beau gosse footballeur à qui tout semble réussir. Tout les oppose et pourtant seul Louca peut voir Nathan, et lui parler. Car Nathan est mort quelques temps auparavant et depuis, son fantôme rôde dans l'enceinte du lycée. Par un heureux hasard de circonstances, Louca a intégré l'équipe de foot du lycée, qui n'est pas "simplement" menacée de relégation, mais bien de disparition pour un projet immobilier...

Dans le même temps, on observe les sentiments des lycéens évoluer à l'encontre de Louca et plus particulièrement ceux de Chloé, l'amie de Julie qui, on se demande bien pourquoi, semble avoir des sentiments pour lui. Alors que lui, on sait qu'il en est fou amoureux et qu'il élabore des plans abracadabrantesques pour la conquérir.

On découvre aussi comment Nathan est mort, par qui, comment, par petits bouts, petites touchent qui entretiennent le suspense et nous apprennent à nous méfier des évidences ou faux-semblants. Sur ce sujet comme pour les actions dans les matchs, le scénario fait des longueurs entrecoupées de gags, situations rigolotes ou embarrassantes qui nous font rire.

Pour s'assurer la réussite de leur projet, le directeur Ripaton et son mystérieux associé (ou plutôt son commanditaire, appelé Iceman) n'hésitent pas à passer un cap et c'est en cendres que le coach découvre son terrain et ses vestiaires. Qu'importe, grâce à un don très généreux, il peut reconstruire son équipe en s'affranchissant des contraintes lycéennes. Ainsi Louca et Nathan se donnent-ils pour mission de recruter des joueurs, et pas n'importe lesquels! Mais pour les inciter à rejoindre la nouvelle équipe des Phénix, Louca doit lancer des défis à ces sportifs qui, tous, se sont reconvertis dans un sport différent. Et voilà qui explique les différents visuels de couvertures.

D'apparence légère, cette série aborde des thèmes forts tels l'apparence, l'identité, l'amitié, l'estime de soi et la persévérance.

Le trait reste classique mais ses exagérations dans les expressions et gestuelles le rendent dynamique (et fait un clin d'œil aux mangas), comme le scénario avec ses rebondissements et ses réparties qui provoquent le rire. Car oui, on rit en lisant ce albums!

Comme mon 10 ans à qui j'ai emprunté cette série, j'ai à présent hâte que sorte le 8e tome (qui ne sera pas le dernier à mon avis!).

2/ Que suis-je en train de lire en ce moment?

C'est lundi, que lisez-vous? #299

La Danse des paons. Sharon MAAS. Editions J'ai lu, mai 2004

Présentation de l'éditeur: " Elle ne parvenait pas à détacher ses yeux de cet être humain miniature qui dormait paisiblement la tête posée sur l'oreiller (..). Ce fut un coup de foudre. Dès l'instant où elle posa les yeux sur elle, Rita aima sa sœur d'un amour total où se mêlaient de la vénération et un désir de protection ; un amour trop grand pour une enfant de dix ans. " Rita, petite sauvageonne guyanaise, est le fruit d'un amour interdit entre un Indien et une métisse. Sa mère meurt alors qu'elle n'a que quelques mois et son père est un doux rêveur qui la laisse très souvent libre. Avec l'arrivée de Marilyne, sa belle-mère, la vie de Rita change radicalement. Celle-ci lui impose une règle de conduite très stricte et, par manque de savoir-faire, lui donne la responsabilité d'Isabelle, sa fille qui vient de naître. Une étrange relation va alors se dessiner entre les deux sueurs, faite de haine, de jalousie, d'admiration et d'envie... Voici une fable légère et réaliste sur la recherche du bonheur, un véritable voyage de l'enfance vers l'âge adulte.

J'aurais dû lire ce roman depuis un moment, mais le confinement et mon incapacité à lire ont eu raison de lui.

Allez allez, je le commence aujourd'hui pour une lecture commune avec Hilde autour de son autrice Sharon Maas!

3/ Que vais-je lire ensuite?

C'est lundi, que lisez-vous? #299

Les baleines préfèrent le chocolat. Marie COLOT. Editions Alice Jeunesse, 23 avril 2015

Présentation de l'éditeur: Angelina Bombardini arrive dans un nouvel établissement scolaire. Toute ronde et toute de rose vêtue, elle provoque rires et moqueries. Mais Angelina a du caractère et de la répartie. Et la voilà qui propose un concours de surnom original. Celui ou celle qui lui trouvera le surnom le plus sympa remportera une semaine de desserts. Spaghetti bolograisse, Moby dick, rouleau compresseur... sont proposés. Mais le verdict tombe vendredi à 16h00 : ce sera Burger. La nouvelle école de Burger est très sélect. Il semble que le seul souci que les enfants n'aient pas, c'est l'argent. Sinon, ils se partagent les pères absents, les mères décédées, les divorces et les dépressions. Avec son optimisme, son caractère ouvert, son nom sans particule et sa famille unie, Burger n'est pas vraiment dans la norme. On dirait qu'elle n'a pas d'autre préoccupation que celle de ressembler un maximum à son idole Marylin.

Voici un roman en contre-pied de Jusqu'ici tout va bien, qui sort des schémas habituels si je puis dire et nous propulse dans une autre catégorie sociale. Mais finalement qu'importe, les problématiques en semblent finalement pas si éloignées: apparence et identité / avoir et être. Ce sera le premier pour moi de Marie Colot qui ne fait pas parler un garçon (Igor dans Deux secondes en moins; Nanoch dans Langue de vipère; Jozef dans Jusqu'ici tout va bien), mais une fille. Et j'ai d'autant plus hâte!

C'est lundi, que lisez-vous? #299

Déçue par les adaptations cinématographiques des précédents romans, j'ai regardé ce film-ci sans avoir lu le roman. Et j'ai adoré! Je ne sais pas s'il est fidèle, si des scènes ont été tronquées, éliminées, rajoutées, je ne sais pas si les intrigues sont toutes présentes et respectées, et c'est très bien ainsi car j'ai passé un excellent moment sans avoir à déplorer telle ou telle chose.

Je crois qu'auparavant, le visionnage des films n'était pas assez éloignés de ma lecture, ce qui ne faisaient ressortir que les changements, manquements, voire défauts. Le fait de les avoir revus (et rerevus) pour certains durant le confinement m'a permis de mieux les apprécier (sauf le 5 - dont je vous parlerai en juin / mais nul doute que le temps aidant, je l'apprécierai davantage ensuite.)

Et demain, bien sûr, nous serons devant la première partie des Reliques de la Mort. Vous aussi?

Pour finir, je vous mets le lien des articles publiés la semaine passée et je vous souhaite de belles lectures et découvertes pour celle à venir!

Et surtout, prenez soin de vous!!

Blandine

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois