Thèmes : aventure, pouvoir de la lecture, imaginaire, famille, amitié, chômage, collège.

Ce roman est très singulier.

Il entrecroise la réalité à la fiction, de celle qui se trouve dans les livres. Les références littéraires sont nombreuses, les jeux de mots foisonnent et font partie de la vie de Victoria qui floute, volontairement ou non, les frontières. Elle semble être dans un monde parallèle et avoir une sensibilité exacerbée.

Elle habite avec ses parents dans la ville sans surprise de Chaise-sur-le-Pont (où il y a quand même une bibliothèque dirigée par Mme Duparc), a une grande sœur qui est partie en voyage scolaire en Italie pour "faire" Rome, Venise...

Son père travaille dans l'usine de pâtés Manupadec, sa mère rougit très/trop vite. Ils sont d'une platitude sans écart.

Dans sa chambre, une étagère de livres en fait tout le tour qu'elle appelle l'horizon (je trouve cela très beau).

Avec eux, Victoria rêve d'aventures, recompose sa réalité, se pose des questions, puis quand des choses et des comportements étranges se passent, cassant la routine, crevant sa bulle, elle s'y engouffre: un père cow-boy, le petit Jo, les Trois Cheyennes qui disparaissent, la vieille horloge qui se volatilise dans un petit tas de poussière, l'horizon qui se rétrécit...

Victoria rêve est un très beau roman sur les livres, l'incursion qu'ils font dans nos vies (et dans nos coeurs), leur pouvoir libérateur et salvateur, l'imaginaire, qui permet d'échapper à une réalité trop difficile ou triste. Le style est parfois déroutant mais il s'en dégage une indéniable beauté et douceur.

Dans l'édition que j'ai lue, la couverture s'ouvre sur deux grands rabats nous dévoilant la tranche ou la face de nombreux livres, classiques ou non. J'aime!