The Kingdom

The Kingdom

Ana, mi-humaine, mi-robot, est l’une des sept hybrides conçues pour divertir les visiteurs du parc d’attractions Kingdom, petits comme grands. Sa vie prend cependant un autre tournant quand elle est accusée d’avoir assassiné Owen, l’un des membres du personnel. Commence alors un procès haletant, où la vérité n’est pas forcément celle que l’on croit…

⋅ Publié le 4 mars 2020
⋅ Science-fiction

4/5 –

Oh que je l’attendais ce petit Kingdom avec sa couverture cool et son résumé qui laissait présager une très bonne dystopie… Et qu’est ce que je l’ai dévoré. The Kingdom a ses défauts, mais le moins que l’on puisse dire c’est qu’il est très addictif !

Les fins heureuses n’arrivent que dans les romans. Et les romans sont des mensonges.

L’idée principale du roman est absolument dingue, un parc ayant des hybrides comme véritables mascottes, et elle est maîtrisée du début à la fin. J’ai eu l’impression d’être projetée dans un Disney futuriste et un peu flippant tant tout est facilement imaginable et crédible, original et bien ficelé, et ça m’a vraiment impressionnée de voir autant d’idées et de détails dans un one shot. Le côté hybride des personnages (mais aussi des animaux du parc) est très bien utilisé et n’est pas juste là pour faire beau, il a une véritable utilité et même si j’aurais aimé en savoir plus sur les processus de fabrication, de sécurité et tout ce blabla parfois un peu lourd, les éléments apportés ici sont largement suffisants pour comprendre et apprécier ce qu’on lit. Côté créativité en tout cas, on tape fort.
L’intrigue qui se déroule dans cet univers est quant à elle assez basique parce que déjà vue en SF, pourtant j’ai vraiment eu du mal à décrocher. On tombe parfois dans le mélodrame ou les répétitions et certaines parties sont vraiment longues mais globalement le récit a un bon rythme et arrive à se développer comme il le faut.

Dans cet univers décrit comme tout rose au début, l’autrice arrive tout de même à développer des thèmes importants notamment les abus physiques et psychologiques, la notion de liberté, le tout sans rien forcer ni avoir de ton moralisateur. Le contraste entre le début et la fin du récit est saisissant, on passe vraiment de quelque chose tout brillant tout gentil tout mignon à plonger dans quelque chose de bien plus sombre quand Ana, notre protagoniste, se retrouve accusée du meurtre d’un employé du parc.

Ana parlons-en, parce qu’elle est à mes yeux le seul défaut de cette histoire (bon c’est un petit défaut quand même). J’ai trouvé son caractère assez plat et passe-partout même si elle s’affirme au fil des chapitres, ses pensées sont très répétitives par contre et c’est ce qui m’a le plus gênée. Je comprends qu’elle soit programmée pour fonctionner de telle ou telle façon, mais elle oublie bien vite sa programmation à certains moments tandis qu’elle piétine à cause de ça dans d’autres… ce qui est parfois paradoxal. Elle manque d’un développement profond et je te parle même pas des autres hybrides : on entend quasiment jamais certaines d’entre elles, et les autres ne sont là que très rarement. Il n’y a pas vraiment de dynamique de groupe si ce n’est à quelques passages, les hybrides se contentent en fait d’un minimum d’interactions et j’ai trouvé cet aspect un peu dommage.
En plus de ça je t’avoue que la romance m’a légèrement cassé les pieds : elle n’est ni particulièrement incroyable ou mémorable, et aurait mérité un peu plus de difficultés à se mettre en place vu le contexte.

Bref, une dystopie à l’univers au top.

Merci à Casterman pour l’envoi !


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois