Collectif Black Bone T1

Collectif Black Bone T1

Marie, 18 ans, vient de perdre sa mère journaliste dans un accident de la route. En triant ses affaires, elle comprend qu’Irène s’intéressait aux conditions de fabrication d’un smartphone dernière génération et à un mystérieux individu lié à cette entreprise. Et si la mort de sa mère n’était pas accidentelle ?
Avec l’aide de Léo, un jeune hackeur, et de sa marraine, reporter italienne, Marie reprend l’enquête et remonte la piste d’un trafic de minerais rares en Afrique. Elle apprend que son père a été assassiné avant sa naissance en Sierra Leone. Marie veut révéler au grand jour ce trafic et le nom des meurtriers de ses parents. Mais les voix de deux adolescents et d’une journaliste peuvent-elles faire le poids contre une entreprise internationale ?

⋅ Sortie le 9 janvier 2020
⋅ Contemporain

3.5/5

Ce premier tome intitulé Collectif Black Bone : Coltan Song a été écrit par quatre auteurs différents, et lance une série centrée sur les réflexions actuelles, qu’elles soient économiques, écologiques ou sociales. Le résumé m’a bien plu donc je me suis lancée assez rapidement dans ce récit, et je t’explique ce que j’en retiens.

Coltan Song est un ouvrage qui m’a surtout impressionnée par les recherches faites en arrière plan. Que ce soit sur le racisme, l’écologie, le journalisme ou tout ce qui concerne la fabrication d’un téléphone par exemple, on sent que les auteurs ont potassé pour coller le plus possible à la réalité des choses, et c’est ce qui rend cet ouvrage horrible. Je connaissais déjà avant de le lire les conditions de travail dans les mines en Afrique, comme beaucoup ici je suppose, et le fait de voir un roman aussi critique et penché sur cet aspect, ça change. C’est clairement un livre à charge, et c’est vraiment plaisant de voir que les auteurs ne cherchent pas à lisser tel ou tel aspect, ni même à justifier et trouver des excuses aux personnages. On apprend beaucoup de choses aux côtés de notre protagoniste et la suivre à travers ses recherches était un gros plus pour moi. On se trouve dans un mélange d’enquête et de récit historique, avec un soupçon de suspens et ça a très bien fonctionné avec moi même si l’enquête menée est parfois compliquée à suivre : on part un peu dans tous les sens, mais pour autant l’ensemble reste assez cohérent.

Les personnages m’ont par contre moins intéressée, même s’ils ne manquent pas de personnalité. Marie, la protagoniste, est une jeune femme qu’on rencontre en étant au fond du gouffre mais qui va peu à peu se relever au fil des chapitres : c’est vraiment le personnage « déterminé » type mais elle ne m’a pas touchée autant que j’aurais aimé. J’ai un peu plus accroché à Léo, le hacker du duo, qui est beaucoup plus discret dans ce récit mais doté d’une intelligence redoutable. Il n’y a pas de romance entre les deux personnages pour le moment, et même s’ils semblent prendre cette direction vu les réflexions de l’un et l’autre, je devais le mentionner parce que ça change de ce qu’on voit d’habitude…

Aussi, le roman a été écrit par quatre auteurs et j’avais un peu peur que ça se sente, mais que nenni : si on ne me l’avait pas dit, je ne l’aurais jamais remarqué. L’ensemble est très fluide, la plume est agréable à lire même si les points de vue m’ont parfois embrouillée, et globalement j’ai bien accroché à la narration. Par contre j’ai eu beaucoup de mal à suivre la temporalité, je ne sais pas trop pourquoi mais j’ai eu l’impression que des choses se déroulaient trop vite et d’autres en un claquement de doigts quand ils auraient mérité d’être plus développés. Dans le même sens, j’aurais aimé que le point de vue de la mère, qui alterne avec celui de la protagoniste, soit au passé plutôt qu’au présent : entortiller les deux points de vue est une super idée, mais celui de la mère s’étant déroulé avant celui de la fille, j’ai trouvé très perturbant cet accord de temps puisque j’ai eu l’impression que les deux histoires se déroulaient au même moment. Alors que ce n’est absolument pas le cas.

Bref, un ouvrage sympa à lire mais qui ne restera pas pour autant gravé dans ma mémoire.

Merci à Nathan pour l’envoi ! 


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