Je suis fille de rage par Jean-Laurent Del Socorro

Je suis fille de rage par Jean-Laurent Del Socorro

Editions ActuSF

Collections Les 3 souhaits

519 pages

Paru en 2019

Quatrième de couv’ :

1861 : la guerre de Sécession vient de commencer. Du général Grant à la simple soldate, de la forceuse de blocus à l’esclave affranchie… Autant de personnages pour décrire tous les visages de cette Amérique ensanglantée pendant quatre années de conflit.

La mort se réincarne pour arpenter ce Nord et ce Sud qui se déchirent. Elle va faire face à celui qui la convoque, le président Abraham Lincoln, pour lui faire comprendre que cette guerre doit désormais épouser une cause plus grande : celle de l’abolition de l’esclavage.

Mon avis :

Arrivé dans ma PAL pendant les Utopiales, il en est sorti très rapidement, j’aime ça ^^

  • Le contexte historique :

La Guerre de Sécession n’est autre qu’une guerre civile qui s’est déroulée en Amérique du Nord entre 1861 et 1865 hors Canada. Elle oppose l’Union (Etats-Unis d’Amérique : Nord des EU) dirigé par Abraham Lincoln et les Etats confédérés d’Amérique (Sud des EU) dirigé par Jefferson Davis. L’origine de la discorde ? L’abolition de l’esclavage voulue par Abraham Lincoln et refusé par les états sudistes car Dieu l’a dit, l’homme noir est esclave et le blanc supérieur (bah ouais si c’est lui qui l’a dit…hein). Enfin, ce n’est pas aussi simple ni l’unique raison, il voulait aussi unifier les EU et imposer le modèle capitaliste du Nord aux états du Sud qui en était encore aux plantations de tabac et de coton (d’où l’emploi des esclaves encore vivace). Bref, tout le monde pas d’accord, 2 présidents pour un même pays = bordel sur toute la ligne = guerre.

  • Un documentaire impartial :

Je suis fille de rage est un ouvrage qui s’articule autour des cinq années de guerre civile. Il contient du texte romancé et des coupures d’articles ou d’extraits de journaux des différents généraux. Pour comprendre qui parle il y a des indications en tête de chapitre avec le drapeau yankee (Union) ou dixie (Confédération), la date et le coin de l’Amérique où le personnage se trouve, on peut se référer à la carte fournie au début du livre pour se situer.

Il y a même un petit truc qui fera rager les misogynes toujours prompts à dire que les femmes n’en foutaient pas une en temps de guerre (totalement bidon merci d’ouvrir les livres d’Histoire)….sachez qu’il y avait des femmes de chaque côté du front, blanches comme noires, et qui avaient même des grades comme la Capitaine Halliburt ou la Générale Harriet Tubman que l’on rencontre dans le roman.

La fin de l’ouvrage comporte une bibliographie, filmographie et autres sites web qui ont servi de références à l’auteur. il y a également une nouvelle « Le Diable dans la boîte » qui se situe 11 ans avant la guerre de Sécession qui relate l’histoire d’un esclave en fuite qui rejoint le Nord grâce à des passeurs.

Tout le roman nous est présenté de manière neutre par l’auteur, aucun parti n’est pris et il nous démontre toute l’absurdité de cette guerre fratricide (mais n’est-ce pas le cas de toutes les guerres ?).

  • Une légère touche de fantastique :

Malgré le côté très documentaire, il ne faut pas oublier que cela reste un roman de fantastique qui tient dans un personnage mais non des moindre, la Mort elle-même. On la croisera sous la forme d’un soldat entièrement blanc qui ira parfois sur le champ de bataille au détour de quelques destins mais qui restera principalement dans le bureau d’Abraham Lincoln, c’est sa guerre et la Mort décomptera chaque mort quelque soit son camp, car toute vie est importante.

En bref, je ne suis pas très fan de récit de guerre mais il est important de connaître l’Histoire d’où qu’elle viennent et désormais je sais en quoi consiste la Guerre de Sécession, la division d’un pays sur la question de l’esclavage et en quoi la fin de la guerre n’a pas aplani cette question, ouvrant la voie à la naissance d’un certain groupuscule bien connu, le Ku Klux Klan.

D’autres avis chez : Le ChroniqueurCelindanae,

Bonne lecture !


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois