Soif, Amélie Nothomb | Rentrée littéraire 19

Comme chaque année, l’une des grandes attendues de cette rentrée littéraire est Amélie Nothomb. Après avoir emmené son lecteur dans une relation parentale compliquée, l’autrice propose de revenir sur les dernières heures de Jésus, fils de Dieu. Un choix risqué qui ne plaira pas à tout le monde.

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SOIF

POUR ÉPROUVER LA SOIF, IL FAUT ÊTRE VIVANT. J’AI VÉCU SI FORT QUE JE SUIS MORT ASSOIFFE. 

C’EST PEUT-ÊTRE CELA, LA VIE ÉTERNELLE.

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Le nouveau bébé d’Amélie Nothomb pourrait ne pas plaire à tout le monde. L’autrice quitte les univers contemporains pour un roman historique, voire biblique. Soif, retrace les dernières heures de la vie du Christ avant et après sa crucifixion de façon philosophique et intime. Un angle de vue et une façon d’aborder les choses qui pourraient rebuter les plus croyants des lecteurs. Pour ma part, j’ai apprécié cette nouvelle façon de traiter la religion en lui retirant toute cette dimension sacrée, d’ordinaire ennuyeux.

SI VOUS AIMEZ VOS MORTS, FAITES-LEUR CONFIANCE AU POINT D’AIMER LEUR SILENCE

Jésus est un homme, un être humain rempli de sentiments et possédant un sens de l’humour décapant. L’homme a des failles et n’est pas parfait ! Voilà qui fait du bien. Il se pose des questions sur l’utilité réelle de son sacrifice, cherche à comprendre la nature humaine et sa relation avec Madeleine, son grand amour qui l’accroche encore à la vie terrestre. L’autrice a su donner un nouveau souffle aux romans religieux en le modernisant et en le dépoussiérant. Certains passages sont d’ailleurs d’une certaine beauté littéraire et prouvent le talent d’Amélie Nothomb, même si Soif n’est pas exempt de défauts. Car, oui, la Passion du Christ 2.0 n’est pas le meilleur roman de l’autrice.

Développant trois axes dans ce roman philosophique : l’Amour, Être Vivant, la Mort Amélie Nothomb pèche sur la lourdeur du propos tout en trouvant la bonne longueur d’écriture. L’autrice a trouvé le juste milieu car il faut réussir à tenir son lecteur dans un propos philosophique aussi passionnant soit-il. De plus, à mon sens, les trois dernières pages étaient de trop ! Le chapitre précédent se clôt d’une très belle façon, avec les mots justes et l’intervention d’une énième réflexion sur le Père, était simplement inutile. Je pense avoir bien compris que Jésus avait un problème avec le divin paternel…

En conclusion, Soif est une lecture en demi-teinte. La prise de risque est pour moi réussie mais, pourrait clairement être difficile pour certains lecteurs car, Amélie Nothomb offre une vision décalée du Christ. Pour autant, je regrette certaines lourdeurs dans le texte et un propos philosophique parfois bancal.


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SOIF écrit par Amélie Nothomb

Edition Albin Michel

150 pages


– Retrouvez la chronique de Les prénoms épicènes (RL18) – 

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois