Throwback Thursday Livresque n°29 – Les Classiques de Priscilla – La Confession d’un enfant du siècle de Musset

Conçu sur le même principe que le Throwback Thursday d'Instagram, Bettie du blog Bettie Rose Books a pris l'initiative d'en faire un rendez-vous livresque en 2016. Le but est de parler chaque jeudi d'un livre " ancien " de notre bibliothèque en fonction d'un thème donné. Bettie a passé le flambeau, désormais le récap' des liens se fait sur le blog my-bOoks.com. Venez y participer.

Le thème de cette semaine, 21 novembre 2019 : Romantique

Throwback Thursday Livresque n°29 – Les Classiques de Priscilla – La Confession d’un enfant du siècle de Musset

Cette semaine, j'ai décidé de jouer sur le double sens du mot " romantique " en vous parlant non d'un roman d'amour, mais d'un roman écrit pendant la période romantique. Ce roman d'Alfred de Musset n'est pas le plus connu de cette époque, mais c'est sa lecture qui m'a fait comprendre ce qu'était vraiment la littérature romantique, La Confession d'un enfant du siècle.

Throwback Thursday Livresque n°29 – Les Classiques de Priscilla – La Confession d’un enfant du siècle de Musset

Voici la quatrième de couverture : " J'ai bien envie d'écrire notre histoire. Il me semble que cela me guérirait et m'élèverait le cœur. Je voudrais te bâtir un autel, fût-ce avec mes os... "
C'est ainsi que le 30 avril 1834, un mois après la fin du séjour mouvementé des deux écrivains-amants à Venise, Alfred de Musset faisait part à George Sand de son projet de " confession. "
Or, ce roman quasi-autobiographique où le badinage le cède bientôt à la tragédie intime apparaît aujourd'hui comme un des livres phares du dix-neuvième siècle français. Non qu'il constitue comme Le Génie du Christianisme un quelconque acte de naissance du mouvement romantique, mais parce qu'il situe le Romantisme à la croisée des chemins, à un moment où celui-ci tend à délaisser l'idéalisme pour s'adonner à la " curiosité du mal ".

Le narrateur raconte une période précise de sa vie, celle où l'on n'est plus un enfant mais pas encore un adulte, à un moment précis de l'Histoire, ce moment où les idéaux des révolutions ont laissé place à une désillusion, à l'ennui de toute une génération. Quand se conjuguent ces deux entre-deux, la jeunesse sombre...dans le désespoir, dans la débauche, dans la passion, dans la démesure en tout cas.

" J'ai à raconter à quelle occasion je fus pris d'abord de la maladie du siècle "

Le narrateur, trahi par celle qu'il aimait, va finir par retrouver l'amour, avec une femme plus âgée que lui, qui refuse de se donner et qui va finir par l'aimer, d'un amour à mi-chemin entre la dévotion maternelle et la passion, d'un amour qui, pour l'un comme pour l'autre, finira par être surtout destructeur. Une relation tumultueuse qui n'est pas sans rappeler celle, bien réelle, de Musset et George Sand.

Mais au-delà de l'intérêt autobiographique de cette histoire, ce qui m'a émue à l'époque, c'est la psychologie du narrateur, que l'on sent constamment en détresse, même dans les moments de bonheur. L'insatisfaction, la jalousie, la tristesse, la méfiance viennent ternir le quotidien d'Octave, mais aussi celui de Brigitte, alors que tous deux méritent le bonheur, souhaitent le bonheur à l'autre. Ils s'aiment, s'attirent, se rejettent, se disent des horreurs, se pardonnent et il faudra longtemps avant que leur relation devienne sereine, et à quel prix ?

C'est un roman que j'avais trouvé fort lors de ma première lecture, un peu lent et répétitif lors de ma deuxième lecture, mais je n'en retiens que la première et cette impression de voir s'écrire devant moi les préceptes du Romantisme mis en pratique.

Connaissez-vous ce texte ?


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois