Semiosis, de Sue Burke

(Image à la une d’ Alexandra Dvornikova)

Semiosis, de Sue Burke

Semiosis, de Sue Burke

AUTEUR: Sue Burke
TITRE: Semiosis
ÉDITEUR, ANNÉE:  Albin Michel Imaginaire, 2019
NOMBRE DE PAGES: 448 pages.

N’avez-vous jamais entendu ou même dit cette petite phrase « J’aimerais changer de planète » face aux nouvelles anxiogènes que l’on nous martèle chaque jour ?
Pour ma part, il n’y a pas plus d’une heure… Imaginons maintenant qu’un groupe de personnes, aux idées utopiques, ont eu cette opportunité et sont arrivés sur une nouvelle planète pleine de promesses. Sera-t-elle sans danger? Recommenceront-ils les mêmes erreurs qu’avant?  Et… Seront-ils les êtres les plus évolués?
Voici « Semiosis » de Sue Burke.

Résumé:
« Ils sont cinquante des femmes, des hommes de tous horizons. Ils ont définitivement quitté la Terre pour, au terme d’un voyage interstellaire de cent soixante ans, s’établir sur une planète lointaine qu’ils ont baptisée Pax. Ils ont laissé derrière eux les guerres, la pollution, l’argent, pour se rapprocher de « la nature ». Tout recommencer. Construire une Utopie. Mais très vite, des drames menacent leur idéal. Du matériel irremplaçable est détruit. Des morts surviennent et s’accumulent. La nature est par essence dangereuse ; celle de Pax, mystérieuse, ne fait pas exception à la règle. Pour survivre, les colons vont devoir affronter ce qu’ils ne comprennent pas et comprendre ce qu’ils affrontent. »

Ils étaient une cinquantaine à partir avec l’espoir de pouvoir vivre en paix sur une nouvelle planète, en union avec la nature et de ne plus répéter les mêmes erreurs commît sur Terre. Un beau rêve, n’est-ce pas ?
Mais il faut bien revenir dans la réalité…  Et l’utopie commence à avoir quelques fissures dès l’arrivée des colons. Quant au désir de vivre en parfaite union avec la nature, ils vont devoir prendre en compte que les végétaux présents possèdent une très grande intelligence et qu’ils peuvent être leurs alliés ou leurs ennemis…

Depuis toujours, je suis fascinée par l’idée que l’on puisse vivre sur d’autres planètes, partir à la découverte d’autres espèces intelligentes, être tous réuni dans une société utopique et… Là, je digresse vers  le scénario de « Star Trek ». Bref ! J’étais impatiente de découvrir « Pax », de voir comment cette communauté humaine allait évoluer au fil de ces différentes générations, mais surtout, apprendre sur ses plantes, non surtout sur cette plante, avec laquelle ils allaient cohabiter.

Chaque grand chapitre porte le nom d’un personnage d’une génération suivante et devient un indicateur de leur évolution au sein de cette planète. N’ayant que peu d’informations de la Terre (la première génération parlait peu du passé et la plupart des objets contenant des renseignements ne sont plus fonctionnelles), c’est une nouvelle histoire de l’humanité qui se met en place (nouvelles règles pour une nouvelle société, les institutions mises en place, le rôle d’une flore bien plus intelligente, vivre en commun avec une autre espèce aux cultures différentes etc…).
Bien sûr, comme toujours, on constate que l’humain répète les mêmes erreurs et celles-ci font, malheureusement, échos à notre actualité. Le rêve de vouloir créer une utopie va être mis à rude épreuve plus d’une fois. 
L’autre point à souligner sur ces chapitres, c’est que chacun semble jouer sur différentes notes: conflit entre générations, les moeurs relationnelles, un crime à résoudre, recherches sur une ancienne civilisation etc… L’autrice arrive à se renouveler à chaque événement qui marque ce récit.

Comme vous pouvez le deviner, j’ai aimé suivre cette évolution, bien que certains événements soient plus intéressant que d’autres. Mais je n’ai pas pu m’attacher à l’un des personnages humains. Au moment où j’appréciais l’un d’eux, je sautais dans une autre génération. C’est le seul regret que j’ai de ma lecture. Alors, toute mon attention s’est reporté sur le seul qui fut constant et qui m’apporta plein de surprise: Steveland.
C’est un bambou arc-en-ciel, l’une des plantes les plus intelligentes de cette planète. Ayant appris de ses précédentes erreurs, il comprend que pour sa survie, il doit prendre sous « son aile » les humains. Au début, il n’ a que peu d’estime pour leur intelligence. C’était « ses animaux domestiques » dont il devait prendre soin. Mais au fil des générations, le lien entre les humains et Steveland se changent peu à peu. Le bambou comprend qu’il a beaucoup de choses à apprendre d’eux.
Et c’est cette relation entre nature et homme et son évolution qui est la grande force de ce roman. Celle qui m’a retenu jusqu’à la dernière page et qui me donne envie de vouloir lire le second tome.

Conclusion:

Est-ce qu’une utopie est possible ? Pouvons-nous vivre en symbiose avec la nature ? Pouvons-nous en vivre en communauté, sans heurt et sans violence, avec d’autres espèces ?
Des réflexions auxquelles l’autrice nous laisse quelques réponses à travers cette épopée d’une poignée d’humains qui désiraient vivre en paix sur une nouvelle planète.

Quant à moi, je continue à m’imaginer cette grande citadelle, aux milles couleurs des diverses plantes se développant en son sein, des verreries qui ornent la grande serre où le représentant de la communauté, « le modérateur », dialogue avec Steveland et de penser que ce rêve d’utopie qui donne le désir d’agir pour le bien de tous puisse exister… 

 Bref ! C’est à votre tour de voyager vers « Pax ».


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois