Ada ou la beauté des nombres par Catherine Dufour

Ada ou la beauté des nombres par Catherine Dufour

Editions Fayard

Collection Documents

300 pages

Paru en 2019

Quatrième de couv’ :

Ada Lovelace, fille du poète Lord Byron, est une lady anglaise perdue dans les brumes du xixe siècle. Nous voilà cent ans avant le premier ordinateur, et personne ne se doute que cette jeune femme maladive, emprisonnée dans un corset, étouffant entre un mari maltraitant et une mère abusive, s’apprête à écrire le premier programme informatique au monde.
À 25 ans, déjà mère de trois enfants, Ada Lovelace se prend de passion pour les mathématiques. Elle rencontre Charles Babbage, qui vient de concevoir une machine à calculer révolutionnaire pour l’époque. C’est en la voyant qu’Ada a soudain l’intuition de ce qui deviendra l’informatique.
Sans elle, pas d’Internet, pas de réseaux sociaux, pas de conquête de l’espace.

Mon avis :

Après ma très bonne lecture de Danse avec les lutins, c’est dans un tout autre registre que je retrouve la plume de Catherine Dufour :

  • Une biographie originale :

D’abord, Ada Lovelace est certes la personne qui nous intéresse mais l’autrice va s’intéresser à tous ceux qui ont fait l’Ada que l’on connaît à travers cet ouvrage. On aura donc la présentation, généalogie incluse de sa mère Annabella Milbanke et de son père le poète Lord Byron où on apprend qu’il est, selon nos considérations actuelles, un parfait connard. On aura également toute une courte biographie de ceux qui l’ont aidé dans ses recherches ou qui ont été des mentors comme Mary Somerville (je veux lire une bio dessus maintenant), Charles Babbage qui a malheureusement un caractère de chiotte et Morgan qui lui enseignera les mathématiques à un bon niveau. Pour se consacrer ensuite à Ada elle-même et comment elle a créé la première boucle de programme informatique.

Le tout nous est offert avec le style Dufour, des mots qui claquent bien, sans être vulgaire non plus mais des expressions dont je ne connaissais pas l’existence et dont je me souviens bien tellement j’ai ri.

  • Une vision de la société victorienne :

On peut dire que j’en ai appris de belles dis donc, j’en savais déjà pas mal après mon écoute du podcast de la Méthode scientifique Ada Lovelace, la grande ordinatrice. Clairement, à cette époque on ne respirait pas la santé, arriver à l’âge adulte tenait même carrément du miracle. Les médecins de l’époque (tous des charlots incompétents) avaient des recommandations à l’opposé de notre époque pour les enfants, pas de sport, pas d’eau, pas de fruits ni légumes et des brimades avec sévices corporelles dans l’éducation, enjoy, sans compter l’opium donné aux enfant dès le 5ème jour d’existence jusqu’à la mort (rarement très vieux on aura compris).

Ada était une femme malheureuse, entre un père absent, une mère haineuse, un mari violent, son désintérêt total pour ses propres enfants, elle ne s’épanouira que dans sa passion, les mathématiques.

En bref, on ne peut que déplorer la perte de cette pionnière dans l’informatique à l’âge de 36 ans après une vie plutôt déplorable il faut bien l’avouer et pleine de frustrations dues à son sexe et son époque, tout le monde se pose la question du nombre d’idées qu’elle aurait pu explorer si elle avait vécu plus longtemps… Bon, Catherine, je veux plein d’autres biographies de femmes qu’on connait trop peu maintenant ^^

Je vous recommande chaudement cette lecture instructive.

D’autres avis chez : Lune, Tigger Lily,

Bonne lecture !


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois