Peter Farris : Les Mangeurs d’argile

Peter FarrisPeter Farris, écrivain américain né en 1979, vit dans le comté de Cherokee en Géorgie. Il a été chanteur dans un groupe de rock du Connecticut tout en étant guichetier dans une banque de New Haven qui sera cambriolée ; un incident qui lui servira pour son premier roman. Les Mangeurs d’argile, son tout nouveau livre, vient de paraître.  

En Géorgie. Jesse Pelham, à peine quinze ans, vit avec son père, sa belle-mère Grace et sa demi-sœur Abbie Lee sur un vaste domaine familial quand une succession d’évènements dramatiques le frappent : son père fait une chute mortelle du haut d’un mirador de chasse et il tombe par hasard dans les bois sur un « homme filiforme », un fuyard nommé Billy qui l’informe fortuitement que l’accident dont son père a été victime n’en est peut-être pas un…

Dès lors, autour de Jesse, tout le monde devient suspect et il est vrai qu’au fur et à mesure qu’on entre dans le récit, chaque acteur s’avère une crapule plus ou moins répugnante. Présent et flash-back alternent et croquent de vilains portraits des uns et des autres : Grace est la sœur d’un prédicateur évangéliste corrompu, le shérif du village ne vaut guère mieux et comme qui se ressemblent, s’assemblent, ces gros méchants – avec la complicité active de plus méchants encore – se démènent pour parvenir à leurs fins lucratives dont hélas le père de Jesse était un obstacle majeur.

Le gamin va devoir accorder sa confiance à Billy pour démanteler le gang. Mais peut-on faire confiance à cet inconnu ? « Il avait du mal à croire que la seule personne au monde en qui il pouvait désormais avoir confiance soit un pyromane revendiqué. »Traumatisé par la guerre en Irak et les missions vides de sens autant que mortelles imposées par ses supérieurs, il a commis un attentat sur un bâtiment fédéral et depuis le FBI est à ses trousses par le biais de l’un de ses agents connaissant bien Billy… 

Globalement c’est un bon roman – globalement, voulant dire qu’on passera sur ses défauts mineurs dans ce type de roman – qui se lit vite et bien. Un roman noir qui aurait pu l’être plus encore mais que l’écriture tend à adoucir et ce n’est pas plus mal car il y a de la violence et du très glauque… Un bouquin pas trop touffu pour que tout le monde suive l’intrigue mais assez quand même pour que personne ne s’ennuie, plein de trucs et de machins, « il y avait eu trop de composantes et d’acteurs, parmi lesquels un shérif siphonné, un banquier corrompu et des mafieux qui auraient joyeusement bombardé une cour de récré » constatera un peu tard l’une des crapules.

Roman initiatique basé sur la confiance, celle qu’on accorde à tort, celle qu’on donne de manière réfléchie et celle qui tient sur un pari. 

PS : le titre du roman semble saugrenu mais il est parfaitement expliqué en page 41. Une amabilité de ma part, pour ceux qui ne voudront pas lire ce livre mais sont assez curieux pour en comprendre le titre.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois