André Gide (1869-1951) est un écrivain français. Issu d'une famille de la bourgeoisie protestante, partageant sa vie entre Paris et la Normandie, André Gide assume à partir de 1893 son homosexualité lors d'un voyage en Afrique du Nord. Installé en Suisse pour soigner son état nerveux, il écrit Paludes (1895) et, après la mort libératrice de sa mère, épouse sa cousine Madeleine et achève Les Nourritures terrestres, livre salué par une partie de la critique lors de sa parution, en 1897.
André Gide soutient le combat des Dreyfusards, mais sans militantisme. Il crée avec ses amis La Nouvelle Revue française dont il est le chef de file. En même temps, il publie des romans sur le couple - comme La Porte étroite en 1909 - qui le font connaître. Ses autres œuvres publiées avant et après la Première Guerre mondiale (Les Caves du Vatican en 1914, La Symphonie pastorale en 1919, Les Faux-monnayeurs en 1925) font de lui un écrivain moderne de premier plan.
Au début des années 1930, il s'intéresse au communisme, s'enthousiasme pour l'expérience soviétique, mais subit une désillusion lors de son voyage sur place à l'été 1936. Parallèlement, il s'engage dans le combat des intellectuels contre le fascisme.
En 1940, après avoir abandonné la NRF et presque l'écriture, il s'installe sur la Côte d'Azur, puis en Afrique du Nord. Après la guerre, mis à l'écart de la vie littéraire mais honoré par le prix Nobel de littérature en 1947, il se préoccupe de la publication de son Journal.
A Paris, les Gide habiteront successivement rue de Médicis, puis rue de Tournon à partir de 1875, deux rues proches l’une de l’autre et à proximité du jardin du Luxembourg. A sa naissance, André Gide habite au 19 rue de Médicis mais aujourd’hui cette adresse correspond au 2, place Edmond-Rostand. Cet espace est une ancienne partie de la rue de Médicis qui fut renommée en 1924. La place Edmond-Rostand se trouve tout en haut du boulevard Saint-Michel, ce rond-point avec son jet d’eau devant l’entrée du jardin du Luxembourg.
L’appartement des Gide se situait dans les étages au-dessus de la boutique Dalloyau (Cette entreprise française du domaine de la gastronomie et de la pâtisserie, fondée à Paris mais son origine remonte à 1682, à la cour du Château de Versailles. Mais c’est une autre histoire…) :
« Je naquis le 22 novembre 1869. Mes parents occupaient alors, rue de Médicis, un appartement au quatrième ou cinquième étage, qu’ils quittèrent quelques années plus tard, et dont je n’ai pas gardé souvenir. Je revois pourtant le balcon ; ou plutôt ce qu’on voyait du balcon : la place à vol d’oiseau et le jet d’eau de son bassin – ou, plus précisément encore, je revois les dragons de papier, découpés par mon père, que nous lancions du haut de ce balcon, et qu’emportait le vent, par-dessus le bassin de la place, jusqu’au jardin du Luxembourg où les hautes branches des marronniers les accrochaient. » [Si le grain ne meurt]