Air

Air

Je m’appelle Samuel Bourget. Je suis né en 1969, l’année où Neil Armstrong posant le pied sur la Lune a déclaré :  » C’est un petit pas pour l’homme, mais un grand pas pour l’humanité.  » Cette phrase a comme scellé le caractère de ma génération : l’optimisme à tout prix. Mes parents étaient pleins d’espoir pour mon avenir. Celui-ci s’annonçait pavé de plaisirs et de joies. Sauf qu’il n’en a rien été. Le monde qu’ils m’ont laissé a été anéanti et il ne reste presque rien de mon enfance. J’ai moi-même contribué à l’hécatombe. Des hommes ont été jugés et condamnés selon leur responsabilité dans le génocide écologique –  » l’écocide « , ont dit les juges – qui se profilait, et qui, heureusement, a pu être évité. D’autres ont gravi les échelons du nouvel ordre en raison de leur engagement au service de l’écologie. À mon sens, ce n’était rien d’autre qu’une dictature. Bien plus tard, les révélations sur les excès de la cellule AIR ont mis fin à ce régime. Lors de leur procès, les dirigeants verts ont affirmé avoir sauvé l’humanité. C’est possible. Mais à quel prix ?

À l’époque, mieux valait ne pas être dans leur collimateur. Comme moi lorsqu’ils m’ont inscrit sur leur liste noire : la liste carbone.

⋅ Publié le 29 août 2019
⋅ Science-fiction

1.5/5

Avec une phrase d’accroche et un résumé aussi intéressants, Air semblait tout réunir pour me plaire : de la SF, un sujet innovant et une jolie couverture, mais malheureusement je pense que je me suis fait avoir puisque ce roman est plus une réflexion sur l’écologie avec une base SF, celle de la dictature écologique. Pour être honnête, c’était loin d’être passionnant.

Mon premier gros problème, c’est le contexte de l’histoire : on suit une famille qui FUIT la dictature écologique dès le début du roman, donc on y est finalement jamais confrontés et c’est le principal défaut du livre. A la lecture du résumé je m’attendais à quelque chose de complètement différent, à voir une famille évoluer et survivre dans ce nouveau monde où le moindre petit écart est sanctionné, mais là les changements effectués dans le cadre écologique semblent bien loin dans ce récit qui raconte plutôt l’installation d’une famille ailleurs que dans sa ville d’origine. J’ai trouvé le récit un peu bizarre, pas particulièrement entraînant ni même intéressant : on se fait balader entre des références historiques, politiques, bibliques, littéraires et tout ce que tu veux d’autres que j’ai déjà oublié, et il y a beaucoup de blabla pour absolument pas grand-chose alors que l’idée aurait mérité d’être bien plus approfondie. Après oui, il y a une réflexion intéressante et des remarques pertinentes sur l’écologie, mais elles reviennent souvent et c’est du déjà-vu, j’aurais préféré moins de descriptions, plus de rebondissements, bref un peu plus de peps qui aurait fait beaucoup de bien à ce récit qui en manque cruellement.

Concernant les personnages, ils ne m’ont fait ni chaud ni froid : le protagoniste est certes crédible dans son rôle mais je l’ai trouvé très mou dans son quotidien, et les liens familiaux ne sont pas assez exploités pour qu’on observe une vraie dynamique et que ça devienne intéressant et plus profond. L’écriture n’aide pas puisqu’elle alourdit le caractère des personnages, et j’ai fini par laisser tomber l’idée de m’attacher à eux pour me concentrer plutôt sur l’univers proposé.

Bref, c’était pas génial.

Merci à Michel Lafon pour l’envoi ! 


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois