Celle qui n’avait pas peur de Cthulhu de Karim Berrouka

Celle qui n’avait pas peur de Cthulhu de Karim Berrouka

Nombre de pages : 411 pages
Editeur : J'ai Lu
Date de sortie : 4 septembre 2019 Collection : Imaginaire
Langue : Français
ISBN-10 : 229017291X
ISBN-13 : 978-2290172919
Prix éditeur : 8,20€
Disponible sur liseuse : Non

De quoi ça parle ?
A ma gauche, cinq sectes toutes plus barrées les unes que les autres (parmi lesquelles les hommes-poissons d'Innsmouth ou les pseudo-scientifiques de Jésus-Higgs Dieu-Boson Yog-Sothoth). A ma droite : Ingrid, une jeune fille bien sous tous rapports (ou pas) que les premiers poursuivent de leurs assiduités dans le but de la voir prendre place au centre d'un pentacle dont dépend le retour de quelques grands anciens. Et au milieu, un dieu monstrueux des profondeurs à l'orthographe compliquée qui n'en demandait pas tant..

Ingrid Planck mène son petit bonhomme de chemin à Paris jusqu'au jour où un inconnu l'aborde dans le métro et lui annonce qu'elle est le " Centre du pentacle " , et qu'à ce titre des individus ne tarderont pas à l'approcher. Effectivement, cela finit bel et bien par se produire. Complètement larguée par la pluie d'informations qui lui tombe sur la tête, la jeune femme se demande dans quel monde de zinzins elle a été embarquée . Elle ne tarde pas à apprendre que le sort du grand Cthulhu d'H. P. Lovecraft (sa résurrection ou sa destruction) repose entre ses mains , et celles de cinq factions toutes aussi fanatiques et barrées les unes que les autres.

Le truc c'est qu'Ingrid, elle y connaît que dalle à cet univers-là . Pour les néophytes , c'est l'occasion de faire connaissance avec le Mythe de Cthulhu et de plonger en douceur dans l'univers lovecraftien en même temps que la protagoniste, en loupant toutefois certaines références qui émaillent le texte. Pour les autres, rien de nouveau en revanche, si ce n'est ce profond décalage entre la version originale et celle que nous livre Karim Berrouka, bien plus humoristique et satirique , et beaucoup plus moderne aussi, ne serait-ce qu'au niveau des dialogues.

J'ai apprécié le personnage d'Ingrid, dont j'ai aimé le second degré à toute épreuve et le décalage . C'est une héroïne très flegmatique face à tout ce joyeux bordel et qui n'a pas la langue dans sa poche, compte tenu de l'importance et du sérieux de la tâche qui lui incombe, et des situations parfois abracadabrantesques dans lesquelles elle se retrouve . L'avenir de l'humanité repose entre ses mains, c'est pas rien !

Les factions de complotistes un peu barjos style sectes d'illuminés complètement loufoques (surtout les Satanistes de l'amour qui m'ont bien fait rire) imaginées par l'auteur m'ont plu et m'ont semblé parfois très réalistes.

Dans l'ensemble, c'est un récit qui se lit vite et bien , même si j'y ai trouvé un schéma narratif qui avait parfois tendance à se répéter , créant de fait quelques longueurs. Cependant, Karim Berrouka nous offre une fin plutôt explosive et assez belle, quoiqu'un peu rapide peut-être à mon goût, qui vient contrebalancer cet effet. A la lecture du titre j'avais imaginé un peu autre chose mais cela reste un bon roman à côté duquel je vous conseille de ne pas passer.

Celle qui n’avait pas peur de Cthulhu de Karim Berrouka