The Expanse T2 : La Guerre de Caliban, de James S.A. Corey

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The Expanse T2 : La Guerre de Caliban, de James S.A. Corey, traduit de l’anglais (États-Unis) par Thierry Arson, Actes Sud, « Exofictions », 2016 (VO : 2012), 720 pages.

L’histoire

Sur Ganymède, la lune de Jupiter transformée en grenier à blé pour les planètes extérieures, un sergent des Marines de Mars assiste au massacre de sa section d’élite par une créature monstrueuse. Sur Terre, une personnalité politique de haut rang s’évertue à éviter un conflit interplanétaire. Sur Vénus, la protomolécule extraterrestre a investi la planète entière, générant des bouleversements mystérieux qui menacent tout le système solaire. Pendant ce temps, à bord du Rossinante, James Holden et son équipage acceptent d’aider un scientifique de Ganymède dans la recherche de sa fillette kidnappée.
L’avenir de l’humanité pourrait bien dépendre d’une poignée de laissés-pour-compte et de leur capacité à empêcher une invasion extraterrestre.

Note : 5/5 ♥ Coup de cœur

Mon humble avis

Si vous n’avez pas lu le premier tome (ou vu la première et deuxième saison de l’adaptation en série), je vais parler d’éléments d’intrigue dévoilés auparavant, du coup je vous conseille plutôt d’aller jeter un œil à la chronique du premier tome 😉

Cela faisait bien longtemps que je voulais reprendre ma lecture de cette formidable saga qu’est The Expanse et mes congés étaient l’occasion parfaite pour me plonger complètement dans le deuxième volume. Même en ayant vu la série et en connaissant donc la plupart des retournements, c’était un plaisir de lire les points de vue des personnages.

Les auteurs parviennent à donner un ton différent et particulier à chacun d’elleux, selon leurs origines (qu’iels soient Martien·nes, Terrien·nes ou Ceinturien·nes), leur passé, leur métier, etc. Tous les personnages sont complexes, bien loin d’une dichotomie où il n’y aurait que des « bons » personnages contre des « mauvais ». Cela n’empêche pas de découvrir de nombreux antagonistes, mais heureusement nous n’avons pas à nous infliger leurs points de vue et on les découvre seulement à travers les personnages qui sont en contact avec eux (oui, le masculin est voulu).

Alors que le danger semblait écarté à la fin du tome précédent tandis que Eros finissait sa course, avec la protomolécule, sur Vénus, bien sûr d’autres enjeux apparaissent et l’équipe du Rossinante se retrouve une fois encore au centre de l’action. Action qui ne manque pas de nous maintenir en haleine, il est bien difficile de poser le livre pour aller faire autre chose !

Avec les nouveaux personnages, il est temps de découvrir un peu plus l’univers de The Expanse : notamment comment se passe réellement la vie sur Terre, décriée et enviée par tant d’autres, mais aussi l’importance pour les habitant·es de Mars de parvenir à créer un dôme pour pouvoir profiter de l’extérieur. Si le premier tome avait déjà des enjeux politiques, La Guerre de Caliban se focalise beaucoup sur cet aspect, avec le personnage de Chrisjen Avasarala, sous-secrétaire des Nations Unies.

Un des points qui, pour moi, rend The Expanse particulièrement crédible et intéressant, est la diversité des personnages, qu’il s’agisse de leur genre, de leur couleur de peau, de leur orientation sexuelle, de leurs origines et même de leur manière d’interagir avec les autres, de penser, de raisonner. Sur ce dernier point, je pense certes à Amos qu’on connaît déjà depuis le tome précédent, mais également à un nouveau personnage introduit ici, Prax, qui me paraît tout à fait neuroatypique (et merveilleux, mais ce n’est pas lié).

“They’re all fucking men,” [Avasarala] said.
“Excuse me?” Soren said.
“The generals. They’re all fucking men.”
“I thought Souther was the only –”
“I don’t mean that they all fuck men. I mean they’re all men, the fuckers. How long has it been since a woman was in charge of the armed forces? Not since I came here. So instead, we wind up with another example of what happens to policy when there’s too much testosterone in the room.”
p. 49

Enfin, je terminerai sur l’adaptation effectuée pour transformer les romans en série TV. Il y a en effet beaucoup de changements dans la série, que ce soit sur la temporalité, l’apparition de certains personnages et le rôle d’autres (notamment, beaucoup de personnages différents en deviennent un seul). En dehors de certaines décisions (le fait que l’équipe du Rossinante ne se connaisse pas au début dans la série, et cette animosité entre Holden et Amos qui me horripile alors qu’ils sont amis dans le livre), il me semble que toutes les adaptations ont été faites en respectant l’univers et pour créer une série qui soit plus cohérente à regarder. Ce n’est pas toujours le cas pour d’autres œuvres et j’espère que cela restera ainsi maintenant qu’Amazon a récupéré les droits pour la quatrième saison.


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